
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Collectif de Lutte contre l’Exclusion
15 mars 2005
Pour les membres du Collectif de Lutte contre l’Exclusion (CLE), le plan de cohésion sociale proposé par Jean-Louis Borloo n’est pas à la hauteur des besoins de La Réunion. Alors que notre situation sociale s’aggrave de jour en jour, que la politique libérale du gouvernement ne génère que pauvreté, le CLE appelle à la désobéissance civile.
(page 7)
Si "ce n’est pas la rue qui gouverne", comme le prétend le Premier ministre, c’est pourtant elle (et tous ceux qui n’osent pas manifester) qui souffre, dans l’indifférence générale, des injustices et inégalités perpétrées par la politique de régression sociale que mène le gouvernement. Sa "politique de chloroforme", comme la qualifie Georges Harriman, membre du Collectif, qui tend à laisser croire que la situation sociale s’améliore n’a que peut d’effet sur le CLE qui lui, vit et voit au quotidien cette aggravation de tous les jours à La Réunion.
Difficile de croire au plan Borloo
Est-ce la solution de remplacer les contrats existants (CES, CEC, CIA), par d’autres emplois aidés qui n’offrent pas de véritables contrats de travail et de projets professionnels ? Si l’annonce de 15.000 contrats d’avenir pour La Réunion faite par Jean-Louis Borloo, en décembre, avait suscité certains espoirs dans le monde associatif local, leur financement dégressif proposé par l’État balaye toute illusion (voir encadré) . De plus, en les substituant aux contrats existants plutôt qu’en les y ajoutant, "Jean Louis Borloo et le gouvernement n’ont pas pris en compte les spécificités de La Réunion telles que l’insularité, l’étroitesse du marché, le surcoût des matières premières, la démographie, un chômage structurel 4 fois supérieur à la métropole...", déplore encore Jean-Pierre Técher. Contrairement à la volonté affichée par le gouvernement, les collectivités territoriales et les associations, cette relance des contrats aidés ne s’accompagne pas de leur simplification. La proposition faite par le CLE, lors de la rédaction du plan départemental de cohésion sociale, de créer un contrat unique d’insertion pour éviter toute concurrence entre les dispositifs au détriment de leurs bénéficiaires, n’a pas été retenue. "Quel contrat, pour quel public, pour quels objectifs ? Nous n’avons pas la réponse", constate le président du CLE. Occultée également, sa proposition d’inclure 9 heures de formation rémunérées aux 26 heures du contrat d’avenir pour parvenir à un revenu égal au SMIC plein de 35 heures, tout en évitant une rupture brutale en cas d’interruption de travail, compensée par une période de formation adaptée au parcours du travailleur et pris en charge par l’entreprise.
Traitement social du chômage
Avec 1 million de contrats d’avenir sur cinq ans dans le secteur non marchand et 800.000 contrats d’accompagnement pour les jeunes, le plan de cohésion sociale du gouvernement relance la politique des contrats aidés. "Même s’il s’en défend, le gouvernement réhabilite ainsi le traitement social du chômage", soutient le président du CLE. Il craint qu’en l’absence de véritables contrats de travail, le dispositif Borloo, dont les décrets d’application ne sont d’ailleurs toujours pas parus, ne parvienne pas à insérer les personnes les plus fragiles. Il dénonce "ces sous-contrats qui fabriquent une classe de travailleurs pauvres, obligés d’avoir une vie en pointillée compte tenu du coût élevé de la vie à La Réunion". Beaucoup d’élus de la majorité semblent, selon lui, prendre conscience des difficultés engendrées par la politique que le gouvernement fait peser sur la population réunionnaise, mais restent silencieux, impassibles. Qui défend alors la cause des sans emplois qui courent depuis des années après un travail, des bénéficiaires des "minima sociaux au rabais" qui ne peuvent plus faire face aux dépenses vitales ?
Fatigué de subir, d’attendre en vain des mesures concrètes en faveur des plus fragiles, le Collectif de Lutte contre l’exclusion ne mâche pas ses maux. Le profit, la concurrence, la privatisation des biens de production qui sont aujourd’hui les moteurs de notre société libérale génèrent le chômage de masse, la précarité et la pauvreté. Voilà la réalité ! "La solidarité avec les pauvres et les exclus doit se traduire par une volonté de transformer la société, par un engagement à combattre les causes de la pauvreté en s’attaquant aux conditions objectives qui l’engendrent. Or, ce n’est pas le cas et c’est ce qui nous révolte", explique le président du CLE, Jean-Pierre Técher. Plutôt que de se laisser piéger par "l’égoïsme et l’individualisme institutionnalisé" de ce système injuste où l’opulence côtoie la misère, plutôt que d’agir les uns contre les autres, le CLE se demande s’il ne serait pas temps d’appeler le peuple à "la résistance par la désobéissance civile". C’est pour lui une question de légitime défense, de devoir citoyen.
Estéfany
Les petites associations exclues du dispositif
Il y a quelques jours, le vice-président du Département, Ibrahim Dindar annonçait que le financement de l’État pour les contrats d’avenir serait dégressif, à hauteur de 75% pour la première année, 50% pour la seconde et enfin 25%. Destinés aux bénéficiaires du RMI, de l’API (Allocation Parcours d’Insertion) et de l’ASS (Allocation Sociale de Solidarité), ces contrats d’avenir représentent un coût global de 956,77 euros par personne. Se référant au financement proposé par l’État, le CLE estime que l’employeur aura à payer 132,84 euros la première année, 265,68 euros la seconde et 398,82 euros la dernière pour chaque contrat. Difficile dans ce cas pour les petites associations de s’approprier ce type de contrat. Comme les 40 contrats RMA signés à La Réunion (contre quelques centaines en France pour un objectif de 100.000), le CLE craint que les promesses du plan Borloo en restent à ce stade, car difficilement réalisables et porteuses pour l’emploi des Réunionnais.
Non au référendum
Contrairement à ceux que les partisans de l’Union prétendent depuis longtemps, les lois européennes ne vont pas s’aligner sur les législations des pays les plus avancés en matière de droits sociaux. Malgré cela, les partisans du “oui” continuent à vanter les mérites d’une Constitution qui "plus que jamais favorise le marché, le capital, la finance, au détriment du social, de l’emploi et des droits sociaux". Le CLE s’oppose à cette Europe antidémocratique qui nous est proposée dans cette Constitution et auquel le gouvernement français veut nous faire adhérer dans la hâte, mais plaide pour "une Europe de justice, d’égalité, de paix , de solidarité et de fraternité".
Le CLE dénonce le manque de transparence et de démocratie dans le faux débat sur le projet de Constitution. L’on se perd volontairement dans les centaines de pages des protocoles, des déclarations et autres explications annexes qui n’offrent aucune lisibilité des intentions réelles et vont même parfois à contre-pied de la charte des droits fondamentaux. C’est le cas de la peine de mort, interdite dans la charte, mais qui, en "temps de guerre" ou de "danger imminent de guerre", peut être admise, ou encore du droit à la liberté et à la sûreté : "nul ne peut être privé de sa liberté, sauf : les aliénés, les alcooliques, les toxicomanes, les vagabonds". La privation de liberté sans jugement et sans condamnation est également légitimée, afin d’empêcher les immigrants irréguliers d’entrer sur le territoire de l’Union. La liberté de réunion et d’association sera encadrée et restreinte par les forces armées, de police ou l’administration d’État. Le respect de la vie privée et familiale est remis en cause au nom de la sécurité et "du bien être économique et de la morale". La gratuité de l’éducation, le droit à la sécurité sociale, le droit au travail qui devient le droit de rechercher un emploi... L’Union se décharge de bien des droits fondamentaux de l’individu. Ces "fantasmes sécuritaires", mesures répressives et restrictives en tout genre, empruntent dans la Constitution démolissent la vitrine sociale du projet et effraient le CLE qui dit “non” au référendum sur l’Europe.
Alors que la population est écartée de tous débat, de toute information claire sur la teneur de la Constitution qui lui est proposée, le CLE appelle les chômeurs, érémistes, les exclus et les précaires à voter “non”. "La meilleure des choses qui puisse nous arriver, par ces temps de pénurie, c’est que le “non” au référendum l’emporte", souhaite vivement le président du CLE.
Lo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Le calendrier scolaire élaboré par le Rectorat pour les 3 prochaines années est désormais connu et fait débat. Pour cause, à l’exception de (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
Le Conseil départemental a décerné, le vendredi 27 juin, les prix « Thérèse Baillif » et « Célimène » lors d’une cérémonie organisée dans (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Mé dam zé méssyé, la sossyété,dsi la késtyonn fors néna la fors natirèl, sak wi gingn an néssan épi an grandissan korèktoman. Mwin lé sirésèrtin (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Normalien et énarque, chercheur en philosophie politique, Bruno Guigue est professeur invité à l’Université normale de la Chine du Sud (Canton) et (…)