L’UNEF mobilisée

Retirer une ’mesure injuste, inutile et humiliante’

6 février 2006

Voici de larges extraits de l’intervention du représentant de l’UNEF lors de la conférence de presse d’hier.

"Ce contrat est une attaque sans précédent contre la jeunesse et le Code du Travail. Il s’agit d’un contrat qui permet d’employer les moins de 26 ans avec une période d’essai de deux ans.
Une période d’essai, c’est ce moment d’incertitude quand on commence un boulot, pendant lequel on peut être licencié à tout moment. On est licencié quasiment sans indemnité, et l’employeur n’a même pas besoin de justifier la raison du licenciement.
Quelques exemples :

- Aujourd’hui un employeur qui souhaite licencier quelqu’un doit expliquer pourquoi (faute du salarié, plu d’argent dans l’entreprise etc...) et le licenciement donne lieu à des indemnités. S’il n’y a pas de raison valable au licenciement, l’employeur peut être condamné.

- Avec le CPE si je refuse des heures supplémentaires parce que j’ai un partiel ou, si je demande à me faire payer mes heures supplémentaires à la fin du mois normalement c’est mon droit, mais là mon employeur pourra me licencier sans avoir à se justifier.

- Aujourd’hui un employeur n’a pas le droit de licencier une jeune fille parce qu’elle est enceinte, c’est de la discrimination. Avec le Contrat Première Embauche il pourra la licencier sans motif.

Alors qu’il y a déjà 25% des jeunes au chômage, ce contrat va aggraver notre situation.
Le CPE, c’est le “Contrat précarité exclusion” : avec lui, finis les espoirs d’avoir un emploi stable, un logement, de fonder une famille, de faire des projets.

Le MEDEF, dont la présidente a affirmé que "la jeunesse est un état de maladie dont on guérit", n’attendait que ça pour faire de l’entreprise une zone où les jeunes n’auraient en fait qu’un seul droit : celui de se taire et d’obéir, ou de prendre la porte du jour au lendemain.

Si la lutte contre le chômage et la précarité des jeunes n’avait pas été un alibi pour le gouvernement, il aurait pris d’autres mesures : relance de la consommation et du pouvoir d’achat, allocation d’autonomie individualisée, limitation du nombre de contrats précaires dans les entreprises, investissement massif dans l’éducation, la formation professionnelle et la recherche, programmation d’emplois publics, réduction du temps de travail...

Le Contrat première embauche a été annoncé par Villepin, mais il n’a pas encore été adopté, il devrait passer à l’Assemblée en février. C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple de cette mesure et que nous devons nous organiser très vite pour l’obtenir.

- Nous refusons le choix de civilisation que le gouvernement tente de nous imposer : celui d’une société violente où tous les droits conquis de haute lutte par nos aînés seraient sacrifiés.

- Nous refusons la disparition du Droit du Travail : tout ce qui est protégé n’est plus libre.

- Nous refusons le Contrat première embauche et exigeons du gouvernement qu’il retire cette mesure injuste, inutile et humiliante.

Nous n’allons pas laisser le gouvernement casser l’avenir de la jeunesse sans réagir.
Dés la rentrée une pétition circulera dans toute l’Université de La Réunion que ce soit au campus du Moufia, campus du Tampon, l’IUT ou l’IAE. Dès lundi, nous interviendrons dans les différents amphis et tiendront des “tables infos” afin d’informer plus amplement les étudiants et appeler à une mobilisation générale le 7 février. Le rassemblement est prévu à 10 heures devant l’Université du Tampon."

Gilles Leperlier,
secrétaire général de l’UNEF Réunion


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