Après la mobilisation pour réhabiliter un outil de travail

Retour sur l’affaire de la caserne des pompiers de Saint-Benoît

30 juillet 2004

Ces derniers temps, les sapeurs-pompiers de Saint-Benoît ont exprimé leur mécontentement à cause de leur caserne, qui est dans un état insalubre depuis plusieurs années. Suite à leurs actions, la décision a été prise par les représentants des collectivités de répondre à leurs revendications. À ce jour, des travaux de restructuration de la caserne ont été entrepris. Retour sur cette affaire et sur ses à-côtés politiques.

Le Centre de secours principal de Saint-Benoît, situé à Beaufonds, existe depuis novembre 1980. En 1994, il a été transmis au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) dans le cadre d’une convention précaire et mis à disposition pour l’utilisation du terrain et du bâtiment, dont la Commune était restée propriétaire.
En 1996, la loi du 3 mai relative aux SDIS sur les biens affectés établit à la date d’entrée en vigueur de la présente loi une convention conclue entre le SDIS et la Commune, pour la mise à disposition du bâtiment et du terrain pour utilisation sur un délai de 5 ans.
La loi de 2001 porte sur la Départementalisation et la Régularisation du patrimoine. Les collectivités de l’île n’ont pas fait la démarche administrative (délibération du Conseil municipal) permettant la gestion complète par le SDIS - sauf la Commune du Port, qui est en règle sur cette affaire (terrain, construction de la caserne, SDIS propriétaire).
Hugues Salvan est président du SDIS depuis 1997. Bertho Audifax a, quant à lui, été élu conseiller général de mars 2001 à septembre 2002. En tant que député-maire en juin 2002 appartenant à la majorité présidentielle, à la majorité de l’UMP au Conseil général, et à la majorité parlementaire, il aurait pu, s’il le voulait, obtenir des crédits pour que la population et les sapeurs-pompiers de l’Est puissent bénéficier d’une caserne et d’un personnel plus étoffés en termes d’effectifs et de locaux fonctionnels : la réhabilitation de la Caserne de Saint-Benoît coûterait environ 1 million d’euros.

Utilisés pour faire campagne

Certains responsables et des adhérents de la CGTR pompiers ont été impliqués fortement dans la campagne de l’UMP. En tête : Jean-Max Gangnant. Candidat sur la liste de Bertho Audifax (UMP) aux municipales, et candidat aux cantonales de Sainte-Anne, non retenu par l’UMP - il a été néanmoins directeur de campagne de Vital Payet, candidat de l’UMP pour cette cantonale -, il est actuellement adjoint au maire, délégué à l’Hygiène, à la Sécurité et à l’Environnement, et également sapeur-pompier professionnel.
Marie-Françoise Assam, adjointe au maire, est vice-présidente du SDIS au titre de représentante de la Mairie de Saint-Benoît (Collège représentant des Maires) depuis mars 2001. Lors des élections municipales, d’ailleurs, la structure et le personnel de la caserne ont été utilisés ouvertement pour faire campagne électorale pour l’UMP.
L’UMP de Saint-Benoît était donc très bien placée pour connaître les problèmes de la caserne de Saint-Benoît. La droite dispose du pouvoir politique et financier à travers le Conseil général et sur le budget du SDIS, pour s’attaquer aux problèmes de casernement dans l’île.

Un débrayage justifié

Au lieu de cela, pendant que des agents et des sapeurs-pompiers ont eu des promotions sur recommandations de la Mairie pour leurs engagements politiques (embauches, échelons, grades), un agent et un sapeur-pompier ont été mutés pour leurs engagements et leurs opinions différentes de l’UMP de Saint-Benoît.
Au début du mois, les actions revendicatives des sapeurs-pompiers de Saint-Benoît pour motif d’insalubrité étaient largement justifiées. Mais, par ailleurs, il faut souligner que c’est une manœuvre syndicale et politique montée de toute pièce par Jean-Max Gangnant, par ailleurs secrétaire général de la CGTR-Fédération des sapeurs-pompiers et tête de liste aux élections professionnelles du 21 juillet dernier.
Au dernier Conseil municipal du 22 juin dernier, la Commune de Saint-Benoît a finalement cédé au SDIS le patrimoine (terrain et caserne) et régularisé sa situation par une délibération transmise au contrôle des services de la légalité (Préfecture). Les pompiers et la population souhaiteraient voir au plus vite une caserne aux normes de sécurité et fonctionnelle.

Correspondant


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