Suppression du malus « quasi-actée » selon les syndicats

Retraites complémentaires en danger

21 septembre 2023

Les partenaires sociaux étaient réunis pour une troisième séance de négociations en vue de définir un nouvel accord-cadre sur les règles de pilotage et le niveau des pensions de l’Agirc-Arrco.

Les organisations syndicales évoquent la suppression d’une décote de 10%, qui s’applique pendant trois ans à certaines retraites complémentaires. Mais le patronat n’a pas encore donné son accord, mais les syndicats présagent le pire.

"La suppression du malus, décote de 10% qui s’applique pendant trois ans aux retraites complémentaires de nombreux salariés du privé, est quasiment actée", ont avancé plusieurs syndicats.

Les partenaires sociaux étaient réunis pour une troisième séance de négociations hebdomadaires, en vue de définir, d’ici le 4 octobre, un nouvel accord-cadre sur les règles de pilotage et le niveau des pensions de l’Agirc-Arrco, le régime des retraites complémentaires des salariés du privé, pour la période 2023-2026.

« À partir du 1er décembre, il n’y aura plus » de décote de 10%, a dit le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau, à la sortie de ce round de la réunion. La mesure « n’a pas été actée officiellement aujourd’hui mais il n’y a pas d’autre hypothèse » sur la table et « toutes les projections travaillées aujourd’hui intègrent la fin du malus », a-t-il expliqué.

Cette pénalité, instaurée en 2019 dans une période de finances tendues, visait à inciter les salariés à travailler un an de plus (jusqu’à 63 ans) alors même qu’ils remplissaient les conditions légales pour partir à taux plein.

À défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10% pendant trois ans. Un système de bonus s’appliquait pour ceux travaillant deux à quatre ans supplémentaires.

Mais la réforme des retraites, mise en vigueur en avril 2023, et le décalage progressif de l’âge légal à 64 ans ont rendu ce malus caduc selon les syndicats, qui font de sa suppression une ligne rouge. Le coût de cette suppression est estimé entre 7,3 et 8,2 milliards sur quinze ans, selon le nombre de personnes qui en bénéficieraient.

Le Medef « n’est pas arc-bouté » là-dessus, a déclaré la cheffe de file du patronat Diane Milleron, sans se prononcer définitivement. Mais « l’objectif premier c’est de sécuriser la situation financière globale » et « chaque curseur » doit être regardé comme « une partie d’un tout ».

Les modalités restent à affiner : plusieurs syndicats réclament une suppression pour tous, y compris les quelque 700.000 retraités déjà partis avec la décote, d’autres préfèrent restreindre la mesure aux retraités concernés par la réforme, entrée en vigueur en septembre.


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