Large intersyndicale contre la régression sociale

Retraites : créer le rapport de forces pour stopper la casse sociale

12 janvier 2023, par Manuel Marchal

Le projet de régression des retraites présenté par le gouvernement suscite la mobilisation d’une large intersyndicale. Une journée d’actions est prévue le 19 janvier. À La Réunion au sein de l’intersyndicale, la CGTR notamment appelle à créer le rapport de forces nécessaire pour faire retirer le projet. Car si le débat se limite à l’Assemblée nationale, rien ne pourra empêcher la casse sociale de passer.

Le gouvernement a présenté mardi 10 janvier un projet de loi rendant plus difficile l’accès au droit à une retraite à taux plein. Il prévoit un recul progressif de l’âge minimum légal à 64 ans en 2030 au lieu de 62 ans actuellement. Sur ce plan, c’est un retour plus de 40 ans en arrière. Rappelons qu’en 1981, l’âge de départ à la retraite du régime général avait été fixé par la loi à 60 ans, au lieu de 65 ans.
La durée minimale de cotisation pour bénéficier d’une retraite pleine augmentera lui aussi pour atteindre 43 ans à partir de 2027.

Mobilisation le 19 janvier

Hier à La Réunion, l’Intersyndicale a annoncé une mobilisation le 19 janvier contre ce projet. Elle est constituée de 10 syndicats. C’est donc un important rassemblement qui s’est constitué pour porter un projet alternatif : améliorer le montant des pensions, abaisser l’âge légal du départ en retraite et diminuer la durée de cotisation. Les marges de manœuvre financières existent, d’autant plus que le système actuel n’est pas déficitaire. Il suffit de constater les 80 milliards d’euros distribués par les 40 sociétés du CAC 40 à leurs actionnaires. Mieux taxer l’argent du capital permettra d’utiliser ces richesses tirées du travail des salariés de manière plus efficace.
Pour faire passer ce projet, le gouvernement passe par la voie institutionnelle. Soit il est sûr d’obtenir une majorité même relative à l’Assemblée nationale. Et si cette majorité a du mal à se dessiner ou si le débat traîne en longueur, il utilisera l’article 49-3 de la Constitution pour conditionner le vote de la loi au refus d’une motion de censure. Même si le parti du président de la République n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale, l’opposition n’a encore jamais réussi à s’unir pour faire tomber le gouvernement et donc empêcher le vote d’une loi.

L’importance d’une prise de conscience générale

Autrement dit, le rapport de forces doit se créer en dehors de l’Assemblée nationale. Et il doit être écrasant pour que le gouvernement retire son projet. Jacques Bhugon, secrétaire général de la CGTR a appelé hier à la création de ce rapport de forces : « c’est le rapport de force et la mobilisation qui seront déterminants contre cette réforme ».
La journée d’action du 19 janvier donnera une première indication du rapport de forces. Ce sont des millions de manifestants qui devront être dans les rues pour faire céder le gouvernement. D’où l’importance d’une prise de conscience générale : stop à la casse sociale.

M.M.

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Messages

  • Prendre sa retraite , c’est pouvoir continuer de vivre dignement sans être obligé de travailler . Pour que personne ne soit lésé par l’obligation d’aller à la retraite il faudrait adapter la durée du temps de travail journalier , hebdomadaire ou mensuel aux besoins et aux capacités de chacun selon son âge et sa situation familiale .

    Pourquoi ne pas laisser chacun choisir librement sa durée de travail et son âge pour partir à la retraite lorsque cela est possible . La durée de travail obligatoire pourrait pourrait être la même pour tous mais , mais ceux qui veulent travailler un peu plus pendant leur jeunesse ou lorsqu’ils n’ont pas de charge de famille , pour pouvoir partir à la retraite un peu plus tôt qu’à l’âge obligatoire ou pour avoir une meilleure retraite devraient pouvoir le faire . De même ceux qui ne peuvent justifier avoir travaillé le temps de travail réglementaire pendant leur jeunesse parce qu’ils ont préféré profiter de la vie pendant leur jeunesse devraient être autorisés à travailler après l’âge obligatoire de la retraite s’ils remplissent les conditions d’aptitude et de santé exigées , mais en payant des cotisations plus élevées que les autres .

    Les besoins et les capacités de chaque individu varient avec l’âge ,et la société devrait tenir compte de ce postulat et permettre à tout le monde de travailler . La bible nous dit :"tu gagneras ton pain à la sueur de ton front" et non à la sueur des autres . La solidarité nationale en faveur de ceux qui ne peuvent pas travailler est absolument nécessaire, mais pour respecter ce commandement divin concernant le travail il faut que la société privilégie le partage du travail entre tous ses citoyens capables de travailler .
    Il n’est pas normal que nous ayons 10% de notre population active au chômage dont ( près de 30% dans les régions d’outre mer ). Ne vaudrait il pas mieux de réduire le temps de travail obligatoire de 35h par semaine à 32 h ou 32h30 par semaine pour pouvoir donner du travail à tout le monde ?. Le taux des cotisations salariales et patronales serait le même pour ce temps de travail , mais augmenterait dans des proportions dissuasives pour ceux qui travailleraient plus. Evidement cette réduction obligatoire du temps de travail à 32h30 par semaine devrait être complétée par une augmentation progressive du salaire horaire ou lorsque cela est nécessaire être aidée par une contribution de l’Etat .

    La réforme des retraites qui nous est proposée ne doit pas être rejetée en bloc car elle contient de nombreuses avancées , mais elle nécessite également une réforme de la durée du temps de travail obligatoire qui devrait être mieux adaptée aux besoins de la société , mais aussi aux besoins de chacun, qui peuvent varier dans le temps en fonction des progrès techniques qui sont réalisés .

  • Cette réforme contreversée, n’oublions pas, faisait partie des "promesses" du jeune président élu en 17. Retardée pour cause d’épidémie du Covid 19, et ré élu, elle est remise sur le tapis. Ceux qui sont contre et qui ont daigné aller voter
    en clamant que cela ne sert à rien, ou qu’il n’ont pas le temps, ou encore qu’il ne croyaient pas à sa réussite ne doivent pas maintenant se plaindre, c’est trop facile. Il faudra participer avant la prochaine fois, c’est la preuve que d’aller voter, ça compte, c’est un devoir civique, et cela prouve que l’on s’intéresse à l’avenir de notre beau pays. Cela écrit, contrairement à la dernière fois, en octobre dernier, où il n’y avait eu qu’une poignée de manifestants rassemblés à la Préfecture, à proximité de la statue de Mahé taguée en rose bonbon, j’espère qu’il y aura cette fois, une foule compacte, qui se sent concernée face à ce qui se prépare. Possible que ce soit un échec, avec la plupart des gens qui préféreront de nouveau rester chez eux, ou à la plage, "tranquille", comptant sur les braves camarades syndiqués ou pas, ceux qui se font du soucis pour l’avenir, le leur ou celui de leurs enfants.
    Travailler plus pour gagner plus, comme promettait un autre président, c’était autre chose, mais là, c’est pire, continuer malgré les fatigues, les baisses de motivation, les maladies professionnelles comme les chutes, les poussières, les produits chimiques, le froid, le chaud, le bruit, les vibrations sans oublier les pressions psychologiques, le stress, la violence même parfois, les insultes aussi, comme les menaces.
    La Réunion est davantage encore concernée car elle ne propose pas vraiment beaucoup de travail bien payé, intéressant, des CDI avec de belle perspectives aux jeunes, il faut le reconnaître, le voir, malgré les postes vacants proposés, les diplômés sont, pour ceux qui ont eu "de la chance", se retrouvent parfois sous employés, donc sous payés, et vivotent, puis se résignent. L’idéal selon moi serait qu’ils soient en majorité présents, avec nous, au prochain rassemblement syndical car plus concernés, leur vie professionnelle va se rallonger, on ose appeler ça le progrès. Je pense aussi au futurs prochains salariés comme les apprentis, les CAP, BEP, Bac Pro, BTS, DUT, Licence Pro, Master etc. Suivis des travailleurs, puis des retraités, solidaires, en somme, l’inverse de ce que l’on voit trop souvent. Même au 1° Mai, les jeunes sont absents, c’est bien dommage. Révélateur de la réalité. Il y a donc une perte de confiance, un décrochage malgré les problèmes présents et futurs qui vont accroître, enfin, on verra bien, s’ils auront le courage, la volonté de se déplacer pour nous rejoindre, tous ensemble, tous ensemble ouais ! Arthur qui espère du mieux pour tous, ici et ailleurs.


Témoignages - 80e année


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