Mobilisation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement

Retraites : Face à l’aggravation de la crise, tous à la manif !

7 septembre 2010, par Manuel Marchal

580 euros par mois en moyenne, c’est ce que touche un travailleur du secteur privé à la retraite. Cette injustice a été rappelée encore dimanche par l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion, elle ne peut que s’aggraver si le gouvernement met son projet de réforme à exécution. Si tel était le cas, ce serait 60% des jeunes d’aujourd’hui qui seraient dans la misère arrivés à l’âge de la retraite. Or, plus de la moitié de la population réunionnaise vit déjà en dessous du seuil de pauvreté.

À 9 heures ce matin, les travailleurs ont rendez-vous au Petit-Marché à Saint-Denis et devant la Mairie de Saint-Pierre, à l’appel de l’Intersyndicale, et de plusieurs associations et partis politiques.
Ces grands rassemblements interviennent au moment où le Parlement commence à examiner le projet de loi du gouvernement visant à diminuer les droits des futurs retraités. D’ores et déjà, ces défilés sont un signal pour les élus de la représentation nationale. Pas une voix de parlementaire réunionnais ne doit manquer pour voter contre le projet présenté par le gouvernement, comme l’a affirmé le 29 août dernier la résolution de l’Assemblée populaire de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté.
Il est en effet certain que ce texte ne fera qu’aggraver une situation déjà dramatique. Dimanche en conférence de presse, l’Alliance de la jeunesse pour la formation et l’emploi à La Réunion (AJFER) a rappelé qu’aujourd’hui, la pension moyenne des 63.000 retraités du secteur privé est de 580 euros, et cela donc avec la loi actuelle. Une conséquence, c’est que le tiers des retraités à La Réunion vit avec le minimum vieillesse.
Mais avec le projet du gouvernement, ce sera encore plus grave. L’AJFER constate qu’en additionnant le nombre des jeunes qui sont déjà au chômage, ceux qui suivent des études, les stagiaires et les titulaires d’un contrat précaire, ce sont au moins 136.232 Réunionnais qui sont condamnés au minimum vieillesse car ils ne pourront pas avoir une durée de cotisation suffisante d’ici leurs 62 ans. Cela veut dire que 60% des 18-34 ans vivront dans la misère.
Cette crise prévisible est le résultat d’une pénurie d’emploi qui ne cesse de s’accentuer. Déjà dans les conditions actuelles, il est extrêmement difficile pour un travailleur d’avoir droit à une retraite décente.
Les décisions d’arrêter les grands chantiers ne font que réduire encore davantage le droit à la retraite. Quelle retraite auront les 10.000 travailleurs du BTP mis au chômage par des décisions politiques qui ont arrêté la rocade du Tampon, le Pôle Océan, le Zénith, le tram-train, la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, reporté le chantier de la route du littoral et réduit l’engagement de l’État dans le logement ?
L’urgence est donc le rejet de ce projet, et il est demandé aux parlementaires réunionnais de défendre l’intérêt des Réunionnais. Notre pays ne peut se permettre une nouvelle aggravation de la crise, et donc une amplification de la misère vécue par nos compatriotes décrite le 29 août dernier lors des prises de parole de l’Assemblée populaire de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté.
Ce retrait sans condition pourra être le début d’une prise de conscience à Paris de la nécessité de tenir compte les spécificités de notre pays avant toute décision. C’est le sens de la demande faite au Premier ministre par le Parti communiste réunionnais et soutenue par le PCM : l’envoi à La Réunion d’une mission d’expertise. Car tant que persistera dans notre île la pénurie d’emploi, le droit des Réunionnais à une retraite digne ne sera pas garanti, quelles que soient les mesures prises à Paris.
Ce matin à Saint-Denis et à Saint-Pierre, les générations et les couches sociales se retrouveront ensemble dans les défilés pour donner un coup d’arrêt à la casse sociale qui menace la cohésion de notre pays.

Manuel Marchal

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