Retraites, pensions : que promet vraiment Nicolas Sarkozy ?

13 février 2008

En chute dans les sondages, Nicolas Sarkozy fait de l’œil aux retraités : prime de 200 euros, augmentation de la pension de réversion... Mais que cachent vraiment ces promesses ?

J’ai décidé de tenir l’un de mes engagements phare de la campagne présidentielle, c’est-à-dire la revalorisation des petites retraites ». Il aura fallu attendre 9 mois (et une chute de popularité vertigineuse...) pour voir Nicolas Sarkozy ressortir de son chapeau l’une de ses promesses : la revalorisation du minimum vieillesse (devenu l’Allocation de Solidarité pour les Personnes Agées, ASPA) de 25% sur les 5 ans à venir. Et, à 1 mois des Municipales, il faut faire vite : une avance de 200 euros sera versée vraisemblablement courant avril aux allocataires. Le montant de l’ASPA est actuellement de 7.537,30 euros par an (628,10 euros par mois) pour une personne seule. Une augmentation de 5% en 2008 devrait représenter 376,86 euros (soit, sur 5 ans, 1.884,32 euros en plus).
Autre annonce de Nicolas Sarkozy le 6 février dernier : la revalorisation des pensions de réversion, à savoir les pensions touchées par les veufs ou veuves dont les revenus sont faibles. Aujourd’hui, les bénéficiaires touchent 54% du montant de la pension de leur conjoint défunt. Le pourcentage serait porté à 60% d’ici 2012. Reste le problème du financement de ces deux revalorisations... 
Et sur le front de la réforme des retraites, il faudra continuer à travailler plus longtemps... pour gagner vraiment plus ?

Retraites : 41 ans de cotisation en 2012 ?

C’est l’un des grands chantiers de l’année 2008 : la réforme du régime général des retraites. Soit, concrètement : « Travailler plus (longtemps) pour gagner plus ». Car, même si le président n’en a pas dit un mot lors de la conférence consacrée aux réformes sociales du 6 février dernier, il s’agit d’entériner l’allongement de la durée de cotisation prévu par la loi Fillon de 2003 : pour toucher une retraite pleine, il faudra cotiser 41 ans en 2012, contre 40 ans actuellement (soit 164 trimestres au lieu de 160).
 C’est le Ministre du Travail et de la Solidarité, Xavier Bertrand, qui est chargé de mener à bien cette réforme (concrètement, la durée de cotisation pourrait augmenter d’un trimestre par an entre 2009 et 2012). L’objectif est de faire voter une loi dès cet été, mais il reste à négocier avec les syndicats...
La réforme des régimes spéciaux, qui avait fait couler beaucoup d’encre (et causé des grèves massives) à la fin de l’année dernière, est en marche. Les décrets d’application ont été publiés (décrets 2008-47 et 2008-48, parus au Journal Officiel du 16 janvier 2008, et décret 2008-69, paru au JO du 23 janvier 2008), concernant la SNCF, la RATP et EDF-GDF. A partir du 1er juillet prochain, les salariés de ces entreprises vont voir leur durée de cotisation minimum passer progressivement de 37,5 ans à 40 ans d’ici à 2012. Les textes prévoient également un alignement avec les 41 ans de cotisation prévus pour le régime général d’ici à 2016 en ce qui concerne la fonction publique...
Pour le gouvernement, l’équation est très simple : allonger le temps de cotisation va permettre d’assurer le financement des retraites. En théorie, oui. Dans la pratique, il faut encore que les cotisants soient en mesure de "cotiser à taux plein", pourrait-on dire. En effet, la France possède un des plus faibles taux d’emploi des 55-64 ans en Europe (38%). Reculer d’un an l’âge de la retraite, c’est donc prolonger d’un an le chômage de 62% des 55-64 ans, ce qui revient à faire financer leur retraite par l’assurance-chômage... à moins de développer l’emploi des seniors, ce qui est aussi l’un des objectifs du gouvernement. Laurence Parisot, patronne du Medef, a même une idée : « Pour favoriser l’emploi des seniors, il faut repousser l’âge légal de la retraite », a-t-elle déclaré, sérieusement, dans une interview à “La Tribune”...

Christophe Bajot - S.Planet actualités


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Messages

  • Les retraites du Régime Général ont été augmentées de 1,1% au 1.01.2008....... ce que M. Sarkozy se garde bien de dire c’est que la C.S.G de 3,3% prélevée sur ces retraites est passée à 6,6% avec effet rétroactif à/c du 1.12.2007. Notre pouvoir d’achat a donc baissé de plus de 2,2%.
    Nous sommes des citoyens comme les autres, nous payons nos impôts, subissons toutes les hausses, nous devons maintenant nous acquitter de la redevance audiovisuelle, ET NOUS VOTONS,
    nous n’avons jamais bénéficié des 35 h et n’avons aucun syndicat pour nous representer, donc nous devenons la vache à lait. Il est facile de dire au cours d’une émission télévisée consacrée au pouvoir d’achat de racheter des r.t.t., de faire des heures supp ou de travailler le dimanche. QUE PROPOSE-T-IL AUX RETRAITES ? En dehors du fait de leur prélever plus que ce qu’il donne (1,1% en + et 2,2 % en - par mois) Où voit-il là une amélioration. Lui il s’est octroyé 172%, les grands patrons 40%.
    D’où une c^te qui dégringole, et ce n’est pas fini..................

    • et que dire de tous les autres retraités qui perçoivent 5-7 et 10 euros de plus qui ne bénéficieront pas de cette prime dépassant les 628euros 10 par mois. N’aurait-il pas été plus équitable de faire bénéficier tous les retraités de cette avance, car les autres ont les mêmes difficultés et doivent manger tous les jours, et les trois quart ont travaillé toute leur vie et cotisé plus de 40 ans qu’elle récompense !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Témoignages - 80e année


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