Retraites, universités, pouvoir d’achat... Et maintenant ?

21 janvier 2008

Il se fout du monde, des retraités en particulier.
Lors de son discours, le 18 décembre 2007, à l’Assemblée nationale pour présenter son projet de loi sur le pouvoir d’achat, le Ministre du Travail a déclaré, pour les retraités, dans un court paragraphe : « C’est agir également pour les retraités, au-delà de l’augmentation qui va intervenir au 1er janvier : nous souhaitons revaloriser de façon importante les petites retraites, mais aussi les pensions de réversion ou le minimum vieillesse, qui sont à un niveau notoirement insuffisant dans notre pays. Notre politique est donc globale ; notre politique est cohérente. Elle est tournée vers le travail, car c’est le travail qui, en produisant davantage de richesses, permet aussi de donner du sens et du contenu à l’indispensable solidarité ».
83 mots d’un discours qui en comporte 2389 soit 3,47% de son temps de parole !
83 mots pour ne rien dire, ou si peu ! Juste un petit souhait, même pas une promesse, un engagement réel.
Discours confirmé par le communiqué de presse du ministère du Travail le 20 décembre 2007 après la Première conférence tripartite sur l’évolution du niveau des pensions. Dans lequel il est écrit :
« Par conséquent, Xavier Bertrand a indiqué : qu’il faudra vraisemblablement aller au-delà de la revalorisation de 1,1% initialement prévue pour 2008 si l’inflation est effectivement supérieure aux prévisions ; que le Gouvernement n’a pas l’intention d’attendre le PLFSS 2009 pour procéder le cas échéant à une correction ; qu’un point précis sera fait à l’occasion du rendez-vous retraite de 2008 sur l’inflation constatée pour 2007 et prévue pour 2008 ».
Vraisemblablement, mais ce n’est donc pas sûr ? Encore heureux qu’ils n’aient pas l’intention d’attendre le PLFSS 2009 s’ils veulent faire quelque chose.
Si l’inflation est effectivement supérieure aux prévisions !
Mais alors ce qu’a écrit l’INSEE le 13 décembre 2007 : « En novembre 2007, l’indice des prix à la consommation de l’ensemble des ménages s’accroît de 0,5 % (+0,2 % en octobre 2007, +0,1 % en novembre 2006). La variation annuelle s’établit à +2,4 % (+2,0 % en octobre 2007). La progression de l’indice des prix à la consommation du mois de novembre résulte essentiellement de la nouvelle hausse des prix des produits pétroliers. Les prix de l’alimentation hors produits frais et des autres produits manufacturés s’accroissent... »
Ce serait faux ? À moins qu’il n’y ait eu une forte, très forte baisse des prix en décembre 2007. L’avez-vous constaté ? Faut-il lui rappeler qu’en la circonstance il est hors la loi ? D’une part en n’appliquant pas les dispositions des deux premiers paragraphe de l’article L161-23-1 du code de la Sécurité sociale ; d’autre part en n’ayant pas réuni les organisations syndicales et professionnelles représentatives au plan national avant la discussion de la loi sur le PLFSS de 2008, comme prévu au 3ème paragraphe du même article du code dans le cas d’une éventuelle dérogation aux deux premiers articles !
Si l’on applique le code de la Sécurité sociale, la revalorisation des pensions au 1er janvier 2008 devrait être au minimum de 2,40% qui est l’évolution constatée de l’indice des prix moins les 1,80% accordés au premier janvier 2007, auxquels il faut ajouter les 1,60% d’inflation prévues pour 2008 par le PLFSS de 2008 soit 2,20% : le gouvernement provoque donc une diminution de 1,10% du pouvoir d’achat des retraites en 2008 !

Robert Routaboul


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