Micheline ...

... rêve d’une nouvelle vie

27 juillet 2007

La vie de Micheline est « un enfer ». Elle le dit aujourd’hui en sanglot. Elle s’est mariée jeune. Et pourtant, tout avait bien commencé. Tous les deux travaillaient, elle était sage-femme puis est devenue infirmière, lui était électricien, mais aujourd’hui, il est sans emploi.
Le couple était heureux jusqu’à ce que la première dispute éclate. « J’ai soi-disant regardé avec insistance un autre homme », se souvient-elle. « Il m’a giflée et giflée de toutes ses forces », affirme-t-elle. Sur son visage, des traces de doigts de son mari. Malgré tout, le lendemain de toute cette violence, elle ira travailler. Ses collègues s’inquiètent de son état et quand ils lui demandent ce qui lui arrive, elle répond : « j’ai chuté dans les escaliers ». Ils la croient sur parole.

De disputes en disputes

Les disputes se répètent au sein du couple. Tout est prétexte à se quereller. Si elle avait 5 minutes de retard, il se mettait en colère. Il l’interrogeait sur son activité de la journée. Il la soupçonne même « d’avoir un amant ». Ce qui est entièrement faux. « Je suis fidèle » et « avoir un autre ne m’intéressait pas ». Il ira même jusqu’à tous les jours la conduire et la chercher à son travail. Cette situation qui agacait Micheline a duré au moins 4 ans.
Entre temps, il s’est mis à la battre régulièrement. Cela arrivait à chaque fois qu’il avait bu. Il rentrait à la maison « en titubant et m’appelait pour m’injurier ». « Il m’a dit que j’étais une bonne à rien et que je lui pourrissais la vie ». Toutes ses paroles ont eu pour effet « de me détruire », déplore-t-elle. Elle ne répondait pas de peur d’être « cognée ». Une fois même, elle a été hospitalisée. Elle n’a pas porté plainte même jusqu’à maintenant.

Vie brisée

« Il a brisé ma vie », insiste Micheline. Elle est déboussolée. Ses amis comme ses proches tentent de la persuader de quitter son persécuteur. Ils l’ont même orientée vers une association qui défend les femmes battues. « Je n’ai pas eu le courage d’appeler », explique-t-elle. Elle se « sent coupable », elle a « honte ».
Elle ne sait pas ce qui la retient auprès de son tortionnaire. Elle est « fatiguée », n’arrive « plus à se regarder dans le miroir » tellement son visage est marqué par la souffrance. Le couple a construit une maison. Elle ne pense pas à divorcer. Micheline a tout misé sur ce mariage. Tout n’a été « qu’illusion », les promesses n’ont pas été tenues.
Micheline est comme dans un labyrinthe. Elle tente de trouver la porte de sortie pour mener une autre existence. Elle a presque l’âge de la retraite. Elle souhaite terminer sa vie sur de bonnes notes.

Jean-Fabrice Nativel


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  • Lé domaz, mé lé vré.Nana déssèrtin moun i viv konmsa.Zot vi, lé konm in anfèr, lé vré. Koman èl va ansort aèl, Tousèl sansa tou lé dé va ansort azot ansanm. Nana dmoun i èd dan dé ka konmsa : bann konséyé matrimoniaux, bann psikolog. I fo èl i trouv demoun son mari nana konfians pou èd aèl épi èd ali sort dan se maléré sor.Akoz, mi pans son mari ossi i viv in martir.
    Mi souète, èl i gingn viv in pé mié épi fir a mézir trouv son shemin galizé.Pti pa, pti pa.


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