Naissance du GAM de Saint-Denis

S’impliquer dans la vie de la cité

2 juin 2006

Il existe en France plusieurs Groupes d’action municipale (GAM) qui participent à l’animation de la vie politique locale. Sous l’impulsion d’Alain Armand de ’Mouvement La Réunion Autrement’ (MRA), un Groupe d’action municipale a vu le jour à Saint-Denis. Ainsi, de simples citoyens et des militants du changement s’organisent pour analyser la vie politique locale et faire des ’propositions pour faire autrement’ dans la perspective des élections de 2008.

De la décentralisation au désengagement, de l’instabilité des entreprises à la précarisation de l’emploi, du chômage au plan de cohésion sociale... il n’est pas possible de subir sans réagir. Tout le monde est concerné, beaucoup ont l’envie d’agir dès maintenant et la riposte s’organise à Saint-Denis.

Changer la politique

D’après son initiateur, Alain Armand, la raison d’être du GAM est simple : répondre au besoin de s’impliquer dans l’avenir de la cité, en politique donc, mais avec une démarche de démocratie participative comprenant l’analyse de la vie politique de la commune et la constitution d’une sorte de cahier de doléances, base d’un futur projet politique.
L’appartenance à l’Alliance du MRA se complète donc par ce nouvel appel à se rassembler pour imaginer l’avenir de La Réunion et le négocier avec l’État, quelle que soit la couleur du gouvernement, ou avec l’Europe, sur la base de propositions réunionnaises. Le GAM participe à renouveler les représentations mêmes de l’élu politique. La question n’est plus : "kosa ou giny fé pou nou" mais, "kosa nou giny fé ansanm" !

Francky Lauret


Pourquoi ils ont rejoint le Groupe d’action municipale de Saint-Denis ?

Les personnes qui ont accepté de s’exprimer sur la création du GAM le font à titre personnel et n’engagent pas les organisations auxquelles elles appartiennent.

o Éric Soret : "Nous, ce que nous voulons, c’est mèt ansanm pour changer ce qui se passe. Le bilan de l’action municipale est négatif. Il est à l’image de la politique gouvernementale actuelle : le maire et ses colistiers reproduisent cette politique libérale qui a des conséquences graves car au lieu de corriger les inégalités, elle les aggravent. On ne peut rester impassibles devant ces inégalités criantes et nous disons non. Nous proposons un lieu d’échanges pour dénoncer, débattre, élaborer ensemble des propositions alternatives pour se préparer à 2008. Individuellement, nous ne pouvons rien, c’est collectivement que nous devons trouver une solution aux problèmes de la société".

o Corinne Ramoune : "La politique est une chose noble. Il faut s’ouvrir à la population. Nous lançons un appel à la population, pour l’échange, pour des débats. Le GAM est le commencement d’un véritable conseil de quartiers. En octobre ou en novembre, nous voulons présenter nos travaux et construire à partir de là un projet municipal".

o Françoise Gauvin : "J’ai rejoint le GAM car j’y trouve un espace de liberté, un lieu de partage. Je pense que les gens sont parfaitement capables d’intelligence. Il faut cesser de brimer les initiatives de quartier et être attentifs au bon sens citoyen".

o Pollux Mireille : "Je note pour ma part un manque sérieux d’encadrement des enfants et c’est ainsi que naît l’agressivité. Il y a un manque de structure et d’activités pour les jeunes du Brûlé, sans solution de déplacement vers les autres quartiers. J’aurais aimé un local pour les jeunes, au moins un, qu’ils puissent se rencontrer ailleurs que dans la rue. C’est pour cela que j’ai rejoint le Groupe d’action municipale".


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