Luttes sociales
Sanctionner les chômeurs : aucune création d’emploi
Nouvelle menace sur les victimes des politiques qui ne cessent d’échouer
/ 28 décembre 2017
L’emploi est le problème numéro un à La Réunion. Trois annonces sur ce sujet ont eu lieu au cours des derniers jours : baisse de 50 millions d’euros des crédits alloués par l’État à Pôle emploi, augmentation du nombre de travailleurs inscrits à Pôle emploi et durcissement des sanctions contre les chômeurs. Les mesures proposées ne créeront pas d’emploi, bien au contraire car 1200 seront supprimés à Pôle emploi.
L’emploi est le problème numéro un à La Réunion. Trois annonces sur ce sujet ont eu lieu au cours des derniers jours : baisse de 50 millions d’euros des crédits alloués par l’État à Pôle emploi, augmentation du nombre de travailleurs inscrits à Pôle emploi et durcissement des sanctions contre les chômeurs. Les mesures proposées ne créeront pas d’emploi, bien au contraire car 1200 seront supprimés à Pôle emploi.
Hier, la publication des derniers chiffres du chômage a montré une nouvelle fois l’impasse dans laquelle se situe La Réunion. Plus de 181.000 Réunionnais étaient inscrits à Pôle emploi fin novembre, ce chiffre ne diminue pas. Il a augmenté depuis le mois d’octobre.
Si la priorité de ce gouvernement était la lutte contre le chômage, nul doute qu’il concentrerait ses efforts dans le renforcement de Pôle emploi. C’est en effet le service public de lutte contre le chômage. En toute logique, le Parti communiste réunionnais propose d’aller dans ce sens. Il revendique la publication de toutes les offres d’emploi par Pôle emploi, afin que tous les Réunionnais à la recherche d’un travail puissent avoir accès gratuitement, en toute transparence et de manière égale aux possibilités de sortir du chômage.
1200 postes supprimés à Pôle emploi
Mais le gouvernement a décidé d’aller dans l’autre sens, en baissant de 50 millions d’euros la contribution de l’État au fonctionnement de Pôle emploi. Cette décision n’a pas manqué de faire réagir le CGT. Dans un communiqué publié le 20 décembre, le syndicat constate que « le gouvernement sabre de 50 millions d’euros les moyens alloués à Pôle Emploi, ce qui va se traduire par la suppression de près de 1200 postes dont 300 CDI et des contrats aidés. À la place, 3200 contrats de services civiques seront conclus : Pôle Emploi va donc détruire des emplois de personnels qualifiés pour créer de la précarité ! Bel exemple de double langage du gouvernement au moment où s’ouvre la « concertation » sur une réforme de l’assurance chômage ».
Au sujet de cette concertation sur l’assurance chômage, elle relève des partenaires sociaux. Représentants des salariés et des patrons doivent se mettre d’accord. S’il y a un blocage, alors le gouvernement peut intervenir. Et de son point de vue, l’objectif est de mettre encore plus la pression sur les victimes des politiques qui se succèdent : les chômeurs.
Des chômeurs disparaîtront
En effet, le gouvernement met en place des mesures qui permettent de licencier plus facilement. Ce qui veut dire que le risque d’être au chômage sera plus important. Et pas question pour lui de compenser cette hausse du risque. Il propose en effet de renforcer les sanctions contre les chômeurs accusés de ne pas rechercher activement un travail. À La Réunion, compte-tenu du chômage de masse, de la corruption et de ses passe-droits qui entravent l’accès à l’emploi, il est bien difficile de ne pas se décourager face aux nombreuses demandes d’entretien qui restent sans réponse. Ce sentiment est amplifié par le fait de voir que le système permet à des personnes d’arriver dans l’île avec la garantie d’un emploi, qui peut même être accompagné par celui d’un logement.
Sanctionner les victimes du système ne créera aucun emploi. Par contre, cela peut faire baisser les statistiques du chômage, car des travailleurs seront radiés abusivement, ou seront encore plus découragés et ne renouvelleront même plus leur inscription à Pôle emploi.
Face à ce projet de casse sociale, il est urgent d’œuvrer à un rassemblement pour une autre politique.
M.M.