Grève au Port-Est

SERMAT : Des propositions intéressantes de la DIECCTE

16 mai 2013, par Céline Tabou

Au quatorzième jour de la grève, la CGTR SERMAT a reçu les propositions de la Direction du travail visant à sortir de ce conflit, entre l’ensemble du personnel et la direction. Deux propositions ont été mises en avant, dont l’une d’elles pourrait intéresser la CGTR SERMAT.

La mobilisation a permis une première avancée. Une proposition de la Direction du travail permet d’éviter les licenciements.
(photo CT)

Dans un communiqué de presse, la CGTR SERMAT annonce qu’une délégation se rendra à la DIECCTE, ce jeudi 16 mai 2013 à 9h afin d’étudier plus amplement ce document. Danio Ricquebourg, Raphaël Gossard et Didier Thomas ont rappelé que « notre volonté est forte pour mettre fin à ce conflit, et qu’une solution "gagnant-gagnant" peut être trouvée dans les meilleurs délais, si la partie patronale y met du sien. La livraison des conteneurs frigo par les dockers en est une preuve ».

Vers la fin des licenciements ?

Contacté Didier Thomas expliqué que deux pistes ont été évoquées par la Direction du travail, dont « l’une des deux attirent notre attention. Il s’agit de re-internaliser les douze premiers cavaliers, évitant ainsi les licenciements ». Le syndicaliste a précisé que la Direction du travail avait évoqué la mise en place d’un processus d’information et d’expérimentation pour un service partiel internalisé. Le syndicaliste a également indiqué que « la Direction du travail a proposé de faire une expérimentation jusqu’à septembre 2014, et est arrivée à la fin les contrats seront remis à zéro ».

Didier Thomas a évoqué les propos tenus par le préfet Jean-Luc Marx au “Quotidien”. Ce dernier a expliqué qu’il « n’y a pas de blocage du port. Les véhicules peuvent être déchargés, de même que le vrac », indiquant que « pour qu’il y ait service minimum, il faut qu’il y ait service public. Le port n’est pas la RATP ». Le syndicaliste a salué ces déclarations et précisé que  « c’est la première fois qu’un préfet prend position ». Mais pour l’heure, la proposition met en avant la possibilité d’un retour de la maintenance à la SERMAT et la conservation des emplois au sein du Groupement d’intérêt économique (GIE).

L’intransigeance patronale empêche la manutention des containers. Pour leur part, les travailleurs grévistes ont permis la livraison des produits frais.

« Demande d’appliquer nos droits »

Face au communiqué du MEDEF, le syndicaliste a expliqué qu’il est « normal de lire un tel communiqué, car les patrons disent qu’on les prend en otage. Alors qu’on veut seulement que nos droits soient respectés ». « Si l’entreprise avait des difficultés financières, on comprendrait qu’ils tentent de discuter, de chercher à faire des économies, mais ils paient » pour licencier les Réunionnais, a expliqué Didier Thomas. « Nou lé kapab dan nout péi, ils veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes », a-t-il ajouté.

« Demain (aujourd’hui - NDLR), on verra ce qui va arriver, on sera là pour discuter, car nous n’avons pas attendu six jours pour démarrer les échanges », a précisé le syndicaliste. Ce dernier a expliqué que la direction avait attendu plusieurs jours avant de venir à la table des négociations. « Il y a un mépris de la part des patrons en faisant croire aux Réunionnais qu’ils ont tant besoin d’une personne pour les commander et que les têtes pensantes viennent de l’extérieur ». Didier Thomas a indiqué que l’ensemble de la chaine des métiers du secteur Ports et Docks était maitrisé par les Réunionnais. « On n’est pas raciste, on dit qu’une personne qui habite, dépense et vit à La Réunion a le droit de travailler sur son île. Il faut arrêter de dire que les Réunionnais ne sont pas capables et qu’à compétence égale, Done Kréol Travay », a conclu Didier Thomas.

Céline Tabou

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