Personnels titulaires et précaires, parents et étudiants mobilisés

Service public d’éducation : la lutte s’amplifie et s’élargit

29 septembre 2006

À La Réunion, la participation au mouvement national de grève et de manifestation et l’unité d’action traduisent une prise de conscience de la menace bien au-delà des personnels de l’Éducation nationale. Dans la lutte pour la défense du service public, le droit à l’éducation des jeunes Réunionnais et le combat contre la précarité sont au centre de la bataille.

"Non à la précarité", "Non aux suppressions de postes", "Pour de vrais emplois dans l’Éducation nationale", "L’éducation de vos enfants est en danger", "Des moyens dans l’Éducation nationale", "Assez, assez, assez d’emplois précaires, on veut des titulaires". À Saint-Denis, ils étaient nombreux à se rassembler hier autour du mot d’ordre “Défendons le service public d’éducation”. Combien étaient-ils ? 400 ? 500 ? 1.000 ? Au-delà de la traditionnelle polémique des chiffres, l’essentiel était l’unité d’action et la force des revendications portées par les fonctionnaires, les personnels précaires de l’Éducation nationale, les étudiants et les parents d’élèves.
L’annonce de la suppression de milliers d’emplois dans l’Éducation mobilise les résistances pour la défense d’un service public d’éducation suffisamment doté pour remplir correctement toutes les missions qu’il a la responsabilité d’accomplir au service du développement.
À l’appel de l’Intersyndicale FSU, SGEN-CFDT, SGPEN-CGTR, UNSA-Éducation, SNUDI-FO, SAIPER-PAS 974, SUD-Éducation, une partie du personnel de l’Éducation nationale était en grève, un mouvement suivi quelques fois à 100% dans des écoles du premier degré. Aux côtés de l’Intersyndicale, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et les étudiants de l’UNEF se sont joint au mot d’ordre. Dans le défilé, la présence d’Ivan Hoareau, Secrétaire général de la CGTR, de Jean-Marc Gamarus, Secrétaire général de la CGTR-Ouest, ainsi que de responsables politiques comme la Députée Huguette Bello et le Conseiller général Éric Fruteau traduit encore davantage l’ampleur de la mobilisation et de la prise de conscience qui dépasse les frontières de l’Éducation nationale.
C’est un cinglant démenti infligé à des détracteurs qui prétendent qu’il s’agit d’un mouvement d’humeur corporatiste. Car tous les acteurs présents et futurs de l’École se sentent concernés par le travail de sape mené contre le service public d’éducation. Ils sont rassemblés dans l’action unitaire.

Non à une école à deux vitesses

Les massives suppressions de postes ont en effet de graves répercussions ressenties dès l’école maternelle. Un directeur témoigne de classes surchargées, avec des effectifs de 28 élèves minimum en grande section. Or, la scolarisation précoce est un des moyens de lutter contre l’échec scolaire, et cela concerne en particulier les enfants issus de milieux défavorisés sur le plan économique. Dans ces conditions, les dés sont déjà pipés dès le début, et il est alors bien difficile à l’École de remplir son rôle d’ascenseur social et d’outil de lutte contre les inégalités avec des moyens qui se réduisent chaque année davantage.
Le risque est grand de voir se concrétiser une école à deux vitesses. Une crainte amplifiée par le débat autour de la remise en cause de la carte scolaire, dispositif visant à favoriser la mixité sociale dans les établissements scolaires. Elle est formulée par un manifestant qui y voit la volonté d’aboutir à des écoles pour enfants de riche, et un service public d’éducation qui devrait se débrouiller avec peu de moyens pour la majorité de la jeunesse. Un système qui servirait avant tout à accroître les inégalités et à geler la société dans l’immobilisme au profit des possédants d’aujourd’hui qui verraient alors leur domination s’accentuer au fil du temps.
Le refus par l’État-employeur de créer des postes de titulaires à la hauteur du nombre de départs en retraite produit mécaniquement de la précarité. Cette politique de casse a des conséquences amplifiées à La Réunion, "première Académie de France et de Navarre sur le plan de la précarité des personnels", précise Patrick Corré, Secrétaire général du SGPEN-CGTR. En effet, dans notre île, le taux d’encadrement des élèves est toujours au plus bas, comme le souligne Jean-Claude Belhôte, Secrétaire départemental du SGEN-CFDT, rappelant que "le plan de rattrapage n’a pas été suffisant". Un exemple illustre le sous-effectif persistant : 1.200 TOS titulaires, 1.300 précaires en contrat aidé et 500 postes à créer pour que le taux d’encadrement, soit le même à La Réunion qu’en France.

Lutter "jusqu’au bout"

Cette explosion de la précarité se déroule sur fond d’augmentation constante de la population réunionnaise scolarisée. Des lycées manquent déjà à l’appel pour répondre à la demande des jeunes qui ont la volonté de suivre une scolarité en lycée professionnel, et au cours des 20 prochaines années, d’autres établissements doivent être construits pour suivre l’accroissement démographique qui dirige notre île vers La Réunion du million d’habitants. Comment envisager un développement si la précarité devient la règle dans le service public ? Comment garantir le droit de tous à l’éducation si des coupes budgétaires répétées ont pour résultat la dégradation constante des conditions de travail des élèves et des personnels ?
Contre des responsables politiques qui affirment à travers leurs actes leur volonté de casser l’Éducation nationale et les services publics en général, la mobilisation se poursuit et est appelée à s’amplifier. La conclusion provisoire de cette journée d’action est donnée par Éric Soret, au nom de l’Intersyndicale. La lutte continue, pour sauver "le service public de l’éducation que nous défendrons jusqu’au bout".

M.M.


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o Jean-Marc Gamarus, secrétaire général de la CGTR-Ouest

"Nous refusons d’accepter l’inacceptable"

"Nous sommes au diapason avec les collègues de Métropole qui protestent contre les économies budgétaires que le gouvernement fait sur le dos des élèves. La décision de supprimer 8.000 postes porte atteinte à la cohésion sociale, au lieu de renforcer l’épanouissement des jeunes. C’est une décision scandaleuse. À La Réunion, la situation est critique : transfert des TOS, illettrisme qui touche plus de 100.000 personnes. Le gouvernement se désintéresse de l’avenir de notre jeunesse, c’est condamnable. En octobre-novembre, nous aurons prochainement à nous positionner, et pour nous, il est clair que nous refusons d’accepter l’inacceptable".

o Didier Debals, SAIPER-PAS 974

"N’attendons pas les élections et agissons dès maintenant"

"Aujourd’hui, des écoles sont fermées, ce qui veut dire qu’il y a 100% de grévistes. Les collègues savent que les suppressions massives de postes vont commencer à faire mal. Elles se traduisent par une chasse aux très petites sections de maternelle. C’est une remise en cause du service public d’éducation. 8.500 postes en moins, on tape fort. N’attendons pas les élections et agissons dès maintenant, et soyons vigilants car les deux candidats à la présidentielle en tête des sondages tiennent des propos remettant en cause les salaires des fonctionnaires dans les DOM, la carte scolaire avec le risque d’une école à deux vitesses. Nous appelons à la vigilance pour dire non à la démagogie".

o Jean-Claude Belhôte, Secrétaire départemental du SGEN-CFDT

La précarité s’aggrave

"On ne parle plus de 8.000 mais de 9.000 postes supprimés. C’est en janvier que La Réunion connaîtra l’impact de ces mesures pour la prochaine rentrée, mais dès maintenant, nous devons faire face à d’importants retards. Pour les TOS, nous sommes l’avant-dernière Académie. Un ensemble de réformes est lancé, mais les moyens sont en diminution. Et les résultats ne sont pas évalués. C’est ce qui se passe pour les ZEP, remplacées par le plan Ambition réussite.
Sur le plan des effectifs, 18.000 départs en retraite ne seront remplacés que par 12.000 recrutements. Le résultat sera moins de titulaires et davantage de précaires. Nous demandons l’ouverture de davantage de postes aux concours car la précarité augmente. Les maîtres auxiliaires ont été remplacés par des contractuels, les MI-SE par des assistants d’éducation, avec à chaque fois une plus grande précarité dans l’emploi".

o Christian Picard, Secrétaire académique de la FSU

"Comment réussir avec la précarité en hausse ?"

"Depuis 2003, c’est la 5ème coupe subie par le budget de l’Éducation nationale. C’est en contradiction avec le discours du Premier ministre qui parle de favoriser la réussite scolaire. C’est le second degré qui prend le plus grand choc avec 27.000 postes supprimés. Comment réussir avec des conditions de travail en dégradation pour les élèves ? Comment réussir avec une précarité en hausse pour les personnels ? L’exemple des TOS est édifiant : 1.200 titulaires pour 1.300 précaires. Il y a aussi entre 700 et 800 enseignants précaires, une centaine d’administratifs, des gestionnaires de service vacataires qui ne touchent que 780 euros par mois.
Les parents d’élèves et les étudiants sont avec nous, tout le monde est conscient que l’école n’est pas une priorité pour ce gouvernement. Il veut l’apprentissage à 14 ans, c’est un recul de plus de 20 ans. Alors qu’il manque à La Réunion 5 à 6 lycées professionnels pour répondre aux besoins des jeunes qui souhaitent suivre cette filière pour s’insérer dans la vie active".

o Gilles Leperlier, UNEF

"Quel avenir pour les jeunes ?"

"Dans certaines disciplines, le nombre de postes mis au concours a diminué de 50%. C’est par exemple le cas de la filière STAPS qui forme les futurs professeurs d’EPS. La baisse moyenne est de 36% par rapport à 2005. Il n’y a déjà pas beaucoup de places, et cela s’aggrave. Si on diminue le nombre de postes, c’est toute l’Éducation nationale qui est remise en cause. Les jeunes se posent des questions. Quel avenir pour les jeunes ? Auront-ils un poste ? À quoi servent tous les sacrifices consentis pour suivre des études ? Car de plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour financer leurs études. On constate une augmentation de la précarisation des étudiants".

o Judicaëlle Boyer, UNEF

"Vers l’inégalité des chances"

"La diminution des places au concours ne touche pas seulement ceux qui veulent enseigner. Elle concerne aussi les CPE, qui voient le nombre de recrutements diminuer de moitié par rapport à l’année dernière. Le résultat, ce sont des classes surchargées, des conditions de travail et d’apprentissage qui se dégradent. On va vers l’inégalité des chances".

o Daniella Sitalapresad, UNSA A&

"Une arnaque sociale"

"Dans les services du Rectorat, on ne cesse pas de supprimer des postes, et aujourd’hui, nous avons du mal à fonctionner. La charge de travail de chaque agent a été au moins multiplié par deux. 30 postes ont été supprimés, 17 équivalents temps plein. Alors que c’est à nous que revient le travail de gérer les enseignants mutés ici, un millier chaque année. C’est aussi à nous de gérer la hausse des effectifs des élèves, l’augmentation du nombre des écoles.
Nous avons signé un accord RTT. Le résultat est que depuis 2002, il n’y a eu aucune création de poste au Rectorat. C’est une arnaque sociale, les gens travaillent deux fois plus, sont mal à l’aise".

o Odel Oumana, représentant de la FCPE départementale

" On est en train de construire une précarité durable"

"Nous soutenons le mot d’ordre de l’Intersyndicale. Nous dénonçons les suppressions de postes, l’augmentation de la précarité et la dégradation du service public. Nous sommes contre l’apprentissage à 14 ans qui est pour nous le retour du travail des enfants.
Nous appelons à la concertation sur la carte scolaire pour aller vers des réajustements. Nous déplorons qu’aujourd’hui, l’orientation soit une affectation subie par l’élève car les conseillers d’orientation ne sont pas suffisamment formés à la connaissance des différents métiers. Résultat : l’orientation se fait par les notes. La demande est supérieure à l’offre dans les lycées professionnels alors que l’enseignement professionnel favorise l’insertion.
Pour nous, le projet Ambition réussite n’est qu’un redéploiement de moyens sans concertation.
On est en train de casser le service public d’éducation. C’est ce qui se passe avec le transfert des TOS, on va vers la dégradation de la qualité du service. Au Rectorat, le manque d’effectif se répercute dans l’allongement du temps de traitement des demandes de bourse. Nous dénonçons le manque de structure pour les personnes handicapées.
Tout cela montre que l’on est en train de construire une précarité durable".

o Gérald Padeau, Secrétaire régional SNAEN-UNSA

Des inquiétudes pour les TOS

"Notre retard au niveau du nombre de TOS est toujours là. L’an dernier, le gouvernement avait dit que rien n’était fermé sur cette question. Nous lui avons demandé d’ouvrir des recrutements avant le transfert. Il a créé une soixantaine de postes. C’est insuffisant pour La Réunion.
Depuis le 1er janvier, l’État ne recrute plus de TOS. Le transfert fait que cette compétence revient aux collectivités locales qui ne peuvent que remplacer les départs en retraite. Nous avons aussi une pensée pour les camarades précaires et souhaitons que des mesures soient prises pour résorber la précarité.
Les contractuels sous contrat de droit public, comment les intégrer ? Et nous n’avons pas de réponse quant à la rallonge budgétaire demandée pour faire face à l’épidémie de chikungunya et nous n’avons plus de crédits pour remplacer nos collègues malades.
Les suppressions de postes sont inquiétantes, plus particulièrement pour les TOS. Nous demandons l’ouverture de concours dès maintenant pour recruter des TOS avant 2007".

o Patrick Corré, Secrétaire général SGPEN-CGTR

"L’heure est au combat contre la précarité"

"Beaucoup de précaires ce matin dans la manifestation, et beaucoup de précaires à La Réunion. C’est dans notre île que se trouve le plus fort taux de précarité et aussi le plus faible taux d’encadrement.
Plus que jamais, l’heure est au combat contre la précarité, contre le démantèlement du service public.
Nous prévoyons des actions très fortes au niveau du SGPEN-CGTR. Pour la titularisation des contractuels, pour un plan d’intégration des précaires dans un cadre d’emploi statutaire".

o M. Ferrere, CGT, TOS au lycée Roland Garros

"... je me bats pour nos jeunes"

"Dans le passé, il a fallu aller manifester dans les rues pour se faire entendre. Aujourd’hui, pour l’avenir de nos enfants, nous disons “non” à la suppression de postes et “oui” à la titularisation des précaires. Vous savez, moi, je vais bientôt être à la retraite et je me bats pour nos jeunes. Je regrette de ne pas voir davantage de lycéens et d’étudiants aujourd’hui car c’est leur avenir qui est en jeu".

o Benoît Blard, enseignant à la retraite, parent d’élèves et Président de la FCPE

"... solidaires avec les enseignants..."

"Nous devons être solidaires avec les enseignants et l’ensemble de la communauté éducative. Toutes ces mesures prises par le gouvernement ont des répercussions sur nos enfants. Si nous voulons que les élèves travaillent dans de bonnes conditions, il est nécessaire de mettre tous les moyens en œuvre pour favoriser leur réussite. Il est inconcevable que le gouvernement fasse des économies de postes d’enseignants. Aujourd’hui, il faut 45 élèves de plus pour créer 1 poste d’enseignant, c’est inadmissible, il est impossible de travailler correctement dans des classes surchargées".

o Michel Zerwetz, FSU, COPSY (Conseiller d’Orientation Psychologue)

"Nous devons nous mobiliser fortement"

"En ce moment, la liquidation du service public est à la mode. On le voit à travers les différentes privatisations (France Télécom, GDF) mais aussi par les nombreuses suppressions de postes dans tous les secteurs confondus. Aujourd’hui, nous sommes dans la rue pour dire “non” à la politique du gouvernement. Nous devons nous mobiliser fortement, rester tous unis, comme nous l’avons été contre le CPE, et nous espérons être entendus auprès du ministre".

o M. Visnelda, SNUEP FSU, enseignant dans un établissement du Sud

"Il faut penser à leur avenir"

"Aujourd’hui, on ne ressent pas un très grand enthousiasme au niveau des personnels titulaires. Il faut que leur porte-monnaie soit touché pour qu’ils bougent. Mais c’est pour tous ceux qui sont à l’IUFM qu’il faut se battre, et aussi pour les TOS qui sont venus nombreux. Pour l’instant, les lycéens et étudiants son solidaires mais restent un peu à l’écart car ils se sont pas fonctionnaires, mais il faut penser à leur avenir".


Manifestation Saint-Denis

"Non à la casse de l’Éducation nationale"

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Saint-Denis à l’appel de l’Intersyndicale de l’Éducation nationale, de la FCPE et de l’UNEF. Ils protestaient notamment contre "la précarisation de l’emploi".

500 personnes, 350 selon la police, ont manifesté hier dans les rues de Saint-Denis. À l’appel de l’Intersyndicale FSU, SAIPER-PAS 974, SGEN-CFDT, SGPEN-CGTR, SNUDI-FO, SUD-Éducation, UNSA-Éducation, de la FCPE (Fédération de parents d’élèves) et de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), les manifestants protestaient contre les suppressions de postes au sein de l’Éducation nationale et contre "la précarisation de l’emploi".
Localement, l’Intersyndicale a relayé le mot d’ordre de grève lancé au niveau national par les syndicats de l’enseignement. "Cela explique qu’il n’y ait pas plus de monde dans la rue. Les mots d’ordre de grève nationaux ne sont jamais suivis en masse à La Réunion", commente Patrick Corré du SGPEN-CGTR. "Nous sommes 500 à Saint-Denis et tout autant à Saint-Pierre où à lieu une manifestation pour les mêmes revendications. Globalement, la mobilisation est satisfaisante", estime pour sa part Éric Soret, porte-parole de l’intersyndicale.
Les manifestants, enseignants du public et du privé, TOS (Techniciens ouvriers de service - principales victimes de la précarisation de l’emploi) ont commencé à se rassembler au Jardin de l’État vers 9 heures. Une heure et quart plus tard, le défilé prenait le départ d’un circuit inhabituel dans les rues de Saint-Denis. La rue de Paris étant en travaux, la manifestation a immédiatement bifurqué dans la rue Monseigneur de Beaumont pour rejoindre le Barachois en empruntant les rues Jean Chatel et Labourdonais sans passer par le monument aux Morts.
Peu de slogans ont marqué le rythme du défilé. Quelques "tous ensemble" et "non à la précarisation" ont parfois fusé, mais se sont essentiellement les succès des groupes “Na essayé” et “Baster”, lancés à fond par la voiture sono, qui ont animé le cortège.
À 10 heures 57, après moins de 3 quarts d’heure de défilé, les manifestants sont arrivés dans les jardins en face de la Préfecture dont la surveillance était assurée par une dizaine de policiers. L’heure des prises de paroles était venue. Une représentante de l’UNEF a protesté contre "la diminution de 36% des postes mis en lice lors des concours d’enseignants du second degré". Le représentant de la FCPE s’est élevée contre "le démantèlement du service public, l’exploitation politique de la carte scolaire, l’apprentissage à 14 ans et le manque de places dans les établissements scolaires pour les enfants souffrant de handicap". Éric Soret a fustigé "ce gouvernement sourd, aveugle et autiste qui, malgré la claque reçue avec le CPE (Contrat première embauche - NDLR), continue sur la même lancée et annonce la suppression de postes dans toute la Fonction publique, dont 8.700 dans l’Éducation nationale". Il a ensuite noté : "Nous refusons ces suppressions" et a prévenu : "Si le gouvernement ne nous entend pas, notre riposte sera encore plus forte". Il a demandé à tous les personnels enseignants et non enseignants de "rester mobilisés pour défendre jusqu’au bout le service public".
L’Intersyndicale n’ayant pas demandé à être reçue en Préfecture, les manifestants se sont dispersés en fin de matinée.

Dossier réalisé par Manuel Marchal, Imaz Press Réunion et Sophie Périabe


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