Un moyen de faire reculer le chômage

Services à la personne : le gouvernement reconnaît le gisement d’emplois

11 mars 2008, par Manuel Marchal

Dans un entretien publié dans ’Les Echos’, la secrétaire d’État chargée de la Solidarité a évalué à 400.000 emplois les postes qui pourraient être créés au niveau national d’ici 7 ans. Pour la France, c’est « un gisement extraordinaire d’emplois non délocalisables ». Dans la plate-forme proposée l’an dernier aux candidats à la Présidentielle, et approuvée par Nicolas Sarkozy, l’Alliance identifie les services à la personne comme un gisement d’emplois pouvant pérenniser des milliers de contrats aidés.

400.000 emplois à créer d’ici 2015, 1,1 million de recrutements à prévoir, « un gisement extraordinaire d’emplois non délocalisables », la présentation d’un plan gouvernemental des métiers de la dépendance. Force est de constater que Valérie Létard, secrétaire d’État chargée de la Solidarité, estime que le développement des services à la personne est une alternative crédible pour faire reculer le chômage en France.
Dans un entretien accordé la semaine dernière au quotidien "Les Echos", la secrétaire d’État affirme qu’« il y a déjà aujourd’hui des tensions pour recruter ».

Choix de l’expérimentation

En France comme à La Réunion, la part des retraités dans la population totale est amenée à augmenter. D’après l’INSEE, les plus de 60 ans représenteraient en 2035 plus de 30% de la population, au lieu de 20% aujourd’hui. À cela s’ajoute l’application de la loi favorisant la participation des personnes handicapées à la vie de la Cité. Votée en 2005, cette loi est encore loin d’être appliquée. Elle reconnaît notamment un droit à l’accessibilité et un droit à la compensation.
À partir de ces données, le gouvernement estime donc que les services à la personne sont un gisement d’emplois.
Pour anticiper sur les besoins prévisibles de recrutement, Valérie Létard préconise un partenariat renforcé avec les Régions, compétentes en matière de formation professionnelle des travailleurs sociaux.
Selon "L’Expansion", « le gouvernement souhaite procéder par expérimentation ». Le 12 février dernier, l’État devait signer dans ce cadre une convention avec la Région Nord-Pas-de-Calais. « Son action se concentrera sur 4 priorités : l’identification des besoins, le recrutement, la formation et la valorisation des métiers de service à la personne », précise "L’Expansion".
« La solution pour rendre ces métiers attractifs, c’est d’en faire des outils de promotion sociale », a déclaré par ailleurs Valérie Létard aux “Echos”. La secrétaire d’Etat souhaite multiplier les possibilités d’évolution et les perspectives professionnelles.

Situation différente à La Réunion

Dans le contexte de La Réunion, le problème de tension évoquée par l’État ne se pose pas de la même manière. Car, en France, le taux de chômage est nettement moins élevé, ce qui peut poser des problèmes pour recruter. Mais à La Réunion, la pénurie d’emplois est beaucoup plus importante. Ce qui veut dire que le problème principal n’est pas dans l’attractivité de ces métiers, mais dans la création d’emplois suffisants pour que les services à la personne puissent être un gisement d’emplois capable de faire reculer le chômage.
Rien qu’en termes de rattrapage, l’Alliance estime que 40.000 emplois pourraient être créés en 5 ans à La Réunion.
Ce qui veut dire que les mesures prévues dans le plan gouvernemental devront tenir compte de la réalité réunionnaise, afin qu’il puisse atteindre ses objectifs à La Réunion. Autrement dit, des mesures spécifiques pour faire face à une situation spécifique sont nécessaires.

Manuel Marchal


Proposition de l’Alliance

Créer 40.000 emplois en 5 ans

Sur le gisement d’emplois que constituent les services à la personne, voici un extrait de la plate-forme de l’Alliance. Ce document a été approuvé par les candidats à l’élection présidentielle, dont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.

« La Réunion est confrontée à deux phénomènes engendrant des besoins sociaux nouveaux : d’une part, l’urbanisation accélérée, et d’autre part, l’évolution de la structure démographique avec, notamment dans les prochaines décennies, une forte augmentation de la proportion de personnes âgées dont nous avons déjà vu que, dans leur grande majorité, elles ne disposeront que des minima vieillesse pour survivre.
A l’instar de ce qui existe déjà en Métropole en termes d’encadrement, d’aide et de soutien pour les personnes fragiles ou en difficulté (personnes âgées, handicapées, petite enfance, parents isolés, lutte contre l’illettrisme, soutien scolaire, etc...) et par rapport aux prévisions de création d’emplois dans ce domaine, La Réunion accuse un retard considérable.
Dans les 5 prochaines années, on estime à 40.000 le nombre d’emplois nécessaires dans ces secteurs. Il convient donc de prévoir les formations adéquates en renforçant les capacités d’accueil des institutions existantes, en en créant d’autres pour faire face aux besoins, et en tirant le meilleur parti des dispositifs existants en matière d’emplois aidés...
L’effort du gouvernement dans ce domaine doit être constant et à la mesure de l’état de catastrophe que le taux de chômage représente dans notre île. Il faut, dans les meilleurs délais, revenir à un niveau d’emplois aidés conforme à la situation de La Réunion. Tant que l’économie alternative ne sera pas en mesure de produire ses propres ressources, le recours aux emplois aidés sera nécessaire, mais le recours à ce type d’emplois doit se faire avec la préoccupation permanente de préparer une insertion définitive des bénéficiaires. (...) »


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