Mobilisation du 18 mars

Seul le rapport de force peut changer les choses

19 mars 2014, par Céline Tabou

Quelques heures après la mobilisation organisée par Force Ouvrière et la SAIPER, la FSU, Solidaires et la CGTR ont tenu une conférence de presse, afin d’apporter une clarification sur leurs absences lors de cette manifestation et partager leur analyse de la situation de plus en plus grave.

Johny Michel (Solidaires), Ivan Hoareau (CGTR) et Marie Hélène Dor (FSU).

« Il y a eu une confusion » a expliqué Ivan Hoareau, de la CGTR, raison pour laquelle aucun des trois leaders syndicaux n’étaient présents, mardi 18 mars au matin. Cependant « cela ne traduit pas un problème de divergence avec Force Ouvrière », a indiqué le syndicaliste.

Erreur d’agenda

Après plusieurs réunions avec l’ensemble des organisations syndicales, la date du 18 mars avait été mise en avant sans pour autant être actée, car il s’agissait d’un « mot d’ordre du national », a expliqué le secrétaire général de la CGTR, précisant qu’« il est plus facile de mobiliser sur des mots d’ordre régionaux ».

« Souvent les mots d’ordre ne sont pas relayés à La Réunion, parce que le tempo est différent du local » a indiqué le syndicaliste, en accord avec ses homologues de la FSU et de Solidaires. « Parfois, on suit d’autre fois non. Là face à la dégradation de la situation sociale et la signature de l’ANI et du Pacte de responsabilité, on s’est dit qu’il fallait faire une action ». D’autant que l’intersyndicale a par le passé dénoncé l’Accord National Interprofessionnel (ANI) et le récent Pacte de responsabilité annoncé par François Hollande et dénoncé par la CGT.

Cependant le contexte électoral et les vacances scolaires n’auraient pas permis de mobiliser suffisamment de monde afin de « maintenir le rapport de force » car aujourd’hui « l’argumentation n’est pas suffisante, la seule réponse est le rapport de force, la mobilisation », a affirmé Ivan Hoareau. Pour Marie Hélène Dor, de la FSU, « devant l’analyse de la situation, la date du 17 mars était problématique pour nous ». Cette dernière é évoqué la complexité de mobiliser lors des vacances scolaires et a rappelé les différentes mobilisations organisées par les syndicats comme à La Poste ou devant la sous-préfecture de Saint Benoit.

« Sur le fond, il y a une situation sociale qui se dégrade. 2014 sera pour la CGTR pire que 2013, les clignotants sont au rouge », a averti Ivan Hoareau. Ce dernier a évoqué plusieurs conflits au sein des entreprises comme la SIB, où « plus de 30 personnes sont menacés de licenciement boursier », à SFR « avec le rachat possible par Numéricâble », et d’autres secteurs d’activité.

Un contexte social dégradé

Les syndicalistes ont mit en avant la nécessité désormais de faire appel au sous préfet de la cohésion sociale, car « on a de plus en plus de conflit, où il n’y a pas d’interlocuteur. L’économie réunionnaise est entre les mains de sociétés transnationales, on pas n’a pas d’interlocuteur face à nous », a dénoncé le secrétaire général de la CGTR. Une situation qui complique les relations entre patronat et salarié, car « ce sont des entreprises hors sol », qui remettent en cause le dialogue social.

Globalement, les syndicalistes ont dénoncé l’ANI qui aura « des répercussions très graves d’ici la fin de l’année, car signer l’accord comme ça, c’est donner la main au patronat », a indiqué Johny Michel, de Solidaires. Une main également dénoncée par Ivan Hoareau qui a fustigé le gouvernement qui « décide en catimini avec le patronat, puis annonce un dialogue social après. C’est une attitude non admissible ». Ce dernier a dénoncé le semblant de dialogue social mit en place par l’Etat.

Autre point de tension, le Pacte de responsabilité où plutôt « d’irresponsabilité », qui « ne marche pas en Europe, mais que le gouvernement va continuer à exonérer les charges pour les patrons », a précisé le syndicaliste de la CGTR. Pour Johny Michel, « le patronat veut affaiblir les droit des travailleurs et il a trouvé des syndicats pour l’aider, comme la CFTC, la CGC, la CFDT, qui a signé l’ANI et le Pacte de responsabilité, donnant 35 milliards de cadeau aux patrons ».

Pour conclure, les trois syndicalistes ont rappelé « la confusion » vis à vis de la mobilisation du 17 mars, assurant qu’il n’y a « aucune divergence », et qu’une mobilisation devrait s’organiser dans les prochaines semaines, afin de dénoncer la politique gouvernementale qui pèse « sur les travailleurs et les plus démunis », a précisé Ivan Hoareau.

 Céline Tabou  

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