Mobilisation interprofessionnelle du 29 janvier

« Si nou bouge pa, not kanar lé noir »

27 janvier 2009, par Edith Poulbassia

Les organisations syndicales appellent tous ceux qui se sentent concernés par les droits des travailleurs à venir manifester le 29 janvier à Saint-Pierre et à Saint-Denis. Rendez-vous dès 9 heures devant la sous-Préfecture et au Jardin de l’Etat.

L’intersyndicale CFTC, CFDT, CGTR, FSU, UNSA, UNEF, UNL, Solidaires, SAIPER attend une forte mobilisation pour la journée d’action du 29 janvier. Salariés du privé, fonctionnaires, étudiants et même chômeurs sont appelés à se joindre au mouvement de protestation. Car malgré la crise économique, le gouvernement poursuit les réformes de casse sociale, notamment dans les services publics, et vole au secours du patronat et des banques sans aucun égard pour les salariés et les plus démunis. Le résultat de cette politique s’annonce catastrophique à La Réunion, département qui connaît déjà un taux de chômage élevé, une jeunesse en pleine croissance, un ralentissement des grands chantiers, une transition de la défiscalisation, une attente de la loi-programme.
Pour Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, « la crise, les salariés ne l’ont pas créée, ce n’est donc pas à eux de payer. Mais s’ils ne bougent pas , ils seront les seuls à payer. Il faut dire attention, ce n’est pas parce qu’il y a la crise, qu’on va se laisser plumer. Au niveau national, une partie du patronat profite de la crise pour réorganiser les entreprises, bénéficier du chômage partiel, du chômage technique. Et il n’est jamais temps d’augmenter les salaires. On en profite pour remettre en cause les droits des travailleurs ». Pour la CGTR, la crise économique est d’abord une crise de la demande, conséquence de la baisse du pouvoir d’achat et donc de « salaires trop bas ».

Crise : à quand un plan pour les salariés ?

Conscient que les petits artisans vont subir la crise, Ivan Hoareau dénonce cependant « le lobbying indécent du patronat », qui affirme « défendre les emplois » à la moindre occasion. « En 25 ans, la productivité a augmenté plus vite que le coût du travail, fait remarquer Ivan Hoareau. Il faut revaloriser le travail et aussi faire en sorte que le poste s’adapte au travailleur. De quel développement durable parle-t-on si on développe le stress et la souffrance au travail ? En tant que syndicat, nous avons sous-estimé ce mal-être ».
Jean-Pierre Rivière de la CFDT interroge : « Où est le plan pour les salariés alors qu’ils sont les premiers à souffrir de la crise ? », surtout à La Réunion où ils subissent une « double peine » : salaire moyen inférieur à la métropole et inflation supérieure. Le syndicaliste rappelle qu’il y a 6 mois, les syndicats ont demandé à la Direction du Travail une consultation sur les salaires. Refus du patronat, qui a eu droit en 2008 à « 500 millions d’euros d’exonération de charges sociales ».
Dans les services publics, notamment l’éducation, faut-il rappeler les réformes ? Les suppressions de postes d’enseignants, de RASED, le Bac Pro en 3 ans, la modification du contenu d’enseignement des lycées, de l’école primaire, le gel des salaires... « On continue à supprimer des emplois dans les conditions actuelles. Nous demandons l’arrêt de la politique aveugle de suppressions d’emplois », déclare Marie-Hélène Dor de la FSU.
Les étudiants de l’UNEF seront également présents jeudi prochain pour refuser qu’une génération entière soit sacrifiée par la crise. Les jeunes, premières victimes du chômage, voient aujourd’hui leur avenir compromis par un enseignement fragilisé. « Je suis convaincu que la meilleure arme contre le chômage reste le diplôme », affirme Gilles Leperlier de l’UNEF. La jeunesse réunionnaise est donc invitée à venir défendre son avenir, se battre pour des « emplois et des rémunérations correspondant aux niveaux d’étude », « demander l’augmentation des aides ».

EP


Le SGEN-CFDT Réunion

Contre la politique de “passage en force” du gouvernement

Le SGEN-CFDT Réunion appelle ses adhérents à suivre l’appel à la grève et aux manifestations inter-confédérales et inter-fédérales du 29 janvier pour protester contre la politique de “passage en force” du gouvernement et du Ministère de l’Education nationale.


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