Réforme de la fonction publique, pouvoir d’achat, politiques sociales...

Solidaires contre « les mauvais coups tous azimuts » du gouvernement

22 avril 2008, par Edith Poulbassia

L’Union syndicale Solidaires représentent à La Réunion des salariés du secteur de la santé, de la poste et des télécom, des impôts, de l’enseignement, des douanes, de la météo, de l’Insee, du journalisme et, récemment, des collectivités territoriales. Tous sont bien décidés à lutter contre la politique de rigueur du gouvernement.

Mécontents de la politique de rigueur du gouvernement, les représentants syndicaux ont organisé jeudi une conférence de presse. Parmi les sujets évoqués, le pouvoir d’achat et l’observatoire des prix, la casse du service public, les attaques contre les chômeurs et les salariés. Jean-Claude Bénard, délégué général de Solidaires, promet de ne pas rester les bras croisés face à ces « mauvais coups tous azimuts ».

Ne plus attendre l’Observatoire des prix pour enquêter

Première action annoncée, la création d’une commission pour l’étude des prix à La Réunion et l’engagement à mener une campagne d’explication auprès du grand public. Là où l’Observatoire des prix traîne des pieds depuis des mois, Solidaires veut agir vite. Le syndicat a déjà commencé sa propre enquête sur les prix (cf. encadré). « Les viandes, les poissons, les yaourts, les pneus, les conserves de légumes, les vêtements ont une taxation de 6,5%, en moyenne, il y a 8,5% de TVA sur l’alimentation. Beaucoup de produits comme les outils, le matériel industriel sont exonérés de TVA. Comment les prix peuvent-ils être 50% plus élevés qu’en Métropole ? Ni le niveau des taxes, ni le transport ne peut justifier cet écart de prix », assure l’union syndicale. Solidaires a conscience que La Réunion ne peut rien contre l’explosion des cours des matières premières, mais elle appelle au « civisme des chefs d’entreprises et des dirigeants pour que tout le monde puisse s’alimenter ».
Par ailleurs, Solidaires a perdu toute confiance en l’Observatoire des prix, organisme dans lequel elle est pourtant représentée. Avec l’étude des prix des produits agricoles, du transport maritime, une définition du “chariot type” est en cours, mais Solidaires constate que cette étude tant attendue de la population « tourne en rond ». La commission en charge du chariot type n’est donc pas en mesure de décortiquer le processus de formation des prix (coût à l’achat, transport, taxes, marges). A cela s’ajoute l’absence de moyens à la disposition des membres de l’Observatoire des prix de La Réunion, alors que pour celui de l’Hexagone, créé en février dernier, en a été pourvu immédiatement. Pour Solidaires, le problème des prix élevés soulève la question de la continuité territoriale.

Réagir à l’attaque de la fonction publique

Solidaires s’oppose à la « politique régressive » du gouvernement qui s’en prend à la fonction publique mais aussi aux familles, aux salariés, aux chômeurs, à la jeunesse, aux plus démunis. Pour le syndicat, la privatisation de La Poste et de Télécom a préfiguré la fin du statut de fonctionnaire. Cette politique se poursuit avec la suppression de 35.000 à 50.000 postes par an sur un plan national. Même les hôpitaux vont souffrir de cette réduction du personnel alors que la Réunion manque déjà de médecins.
L’Union syndicale attire également l’attention sur le projet de loi de mobilité des fonctionnaires validé le 9 avril en Conseil des ministres. Derrière les bonnes intentions (permettre aux fonctionnaires de se former et de naviguer entre les 3 fonctions publiques), Solidaires y voit la même logique d’appauvrissement du service public, « une mobilité forcée, un licenciement déguisé pour contrebalancer les suppressions d’emplois dans la fonction publique ».
Cette loi prévoit une réorientation professionnelle du fonctionnaire en cas de restructuration ou de suppression d’emploi. Cette réorientation peut se faire vers le privé, ou vers un autre poste de la fonction publique correspondant au grade. En cas de refus successif de 3 postes, le fonctionnaire sera placé en disponibilité (sans indemnité chômage), ou admis à la retraite.
L’Union syndicale Solidaires estime que ce projet de loi est un outil de plus pour que le gouvernement puisse mettre en place sa politique de restructuration, de fusion d’administration et de disparitions des services publics de proximité.

Edith Poulbassia


An plis ke sa

Solidaires étudie la formation des prix : L’Union syndicale Solidaires va lancer une étude pour justifier l’écart entre les prix d’arrivée et les prix de vente des produits. Ces résultats seront communiqués à la population. En attendant, Solidaires livre quelques exemples d’écarts entre prix d’arrivée et prix de vente aux consommateurs : insecticide 1 euro-3,10 euros ; crêpes jambon-fromage 1,63 euro-5,50 euros ; boîte de lentille 0,40 euro-1,30 euros ; un embrayage pour une petite voiture 49 euros-120 euros ; du plâtre 7,83 euros-17 euros ; boîtes de jus de fruit 0,87 euro-2,27 euros ; médicament anti-douleurs 0,88 euro-1,75 euros.

Création du syndicat Sud Collectivité Territoriale
 : Suite aux problèmes rencontrés par les agents de la fonction publique territoriale, l’Union syndicale Solidaires vient de créer Sud-Collectivité Territoriale. « Ce sont des agents du service public, ils ont donc des missions à remplir, il faut arrêter les pressions », a insisté Jean-Claude Bénard, délégué général de Solidaires. Le syndicat a prévu de rencontrer les élus et de distribuer des tracts pour soutenir les agents.

Solidaires aux élections prud’homales : l’objectif de l’union syndicale est d’être représentée dans toutes les branches et de participer aux élections pour les représentants de salariés aux Prud’hommes, en décembre.

Sud Santé contre la leptospirose : le syndicat va apporter ses propositions au Conseil Général et aux collectivités pour la mise en place d’un véritable service public de prévention. Solidaires déplore l’absence d’une lutte permanente contre ces maladies que sont la leptospirose mais aussi le chikungunya et la dengue. Pourquoi en effet avoir abandonné le service de prophylaxie, ou encore les missions du Glaive ?, s’interroge l’organisation syndicale.

Une pétition contre la casse du service public
 : l’Intersyndicale devait définir hier soir les actions à mener sur tout le territoire national. Une pétition est déjà disponible sur le site www.solidaires.org ou http://service-public-notre-richesse.fr

L’Education en grève ce 22 avril :
Sud Education Réunion appelle les enseignants et les parents d’élèves à suivre la grève de ce lundi contre le recours à la précarité dans l’Éducation nationale et les nouveaux programmes de l’école primaire. Des programmes qui « sonnent le glas de l’école maternelle avec, à court termes, la suppression des petites et moyennes sections ».

Attaque contre les chômeurs :
Solidaires dénonce cette nouvelle attaque contre les chômeurs et les conséquences de ces sanctions renforcées : pression à la baisse sur les salaires par la déqualification des emplois, contrainte exercée sur les agents de l’ANPE pour atteindre artificiellement la barre de 5% de chômeurs.

EP


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