Grève illimitée au Conservatoire national de Région (CNR)

SOS... musical

5 juillet 2006

Les grévistes sont formels. S’il y a un seul problème dans l’établissement des arts, c’est dû à la direction, jugée incompétente, et de surcroît totalitaire dans un univers normalement libre d’expressions.

Cette situation a déjà été critiquée par le passé. En 2003 déjà, le problème remontait aux yeux de tous. Le 5 avril dernier, un énième courrier était adressé à La Région pour récuser une direction autiste au CNR. D’ailleurs, parents d’élèves, élèves, administratifs, enseignants n’ont eu de cesse de s’exprimer sur le sujet et demander le retour à un climat serein. Le CNR est sous tension, avec en prime un climat délétère en pleine période d’examens artistiques.
Le mouvement de contestation rassemblerait 90% du personnel, selon l’UIR CFDT. Une seule personne dans la ligne de mire : Christine Dabbadie, la directrice du CNR. Une longue liste présentée par les grévistes dénonce des licenciements abusifs, un rapport d’audit orienté, des inspections douteuses, la partialité des examens de fin d’année, l’incompétence de la Direction, l’absence de projet pédagogique, des pressions par ici, harcèlement physique par là.
Oui, la liste est longue. On lit même que "tous ces événements dépassent les frontières de notre Région, et ont pour conséquences de nuire à la réputation de La Réunion et de compromettre l’ambition d’exemplarité que nous affichons au monde". C’est dit.

Bilan catastrophe ...

Pour François Baptisto, arrivé au CNR depuis 1989, "c’est du jamais vu". Le musicien-enseignant, spécialiste de notre musique traditionnelle, note également que les projets pédagogiques en lien avec le culturel réunionnais est écarté, nuisant à l’épanouissement des élèves comme des enseignants.
Il déplore par ailleurs l’attaque physique faite à l’encontre de certains enseignants, discréditant l’établissement aux yeux des élèves et des parents d’élèves.
Le Syndicat Interco section Région Réunion (UIR CFDT) regrette un bilan médiocre, avec un chœur régional qui bat de l’aile, un orchestre régional dépourvu d’une composition péi, 10 postes non pourvus, congés de maladie à répétition. Pour ce dernier motif, par courriers interposés, des anciens enseignants apportent leur soutien aux grévistes, précisant qu’ils ont eux-mêmes subi des pressions ou le harcèlement moral. Certains sont soignés pour dépression.
Mais que se passe-t-il au CNR ? Les élus régionaux sont sollicités pour qu’ils mettent un terme à cette situation. Droit de réponses... en bémol, ou en dièse majeur.

Bbj


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