Point-presse de la FSU avec Christian Picard

’Sous le signe de la précarité’

1er septembre 2006

La rentrée idyllique, quasi parfaite selon le Recteur, n’a pas eu lieu, au grand dam de l’autorité rectorale. Selon le Secrétaire général de la Fédération des syndicats unitaires, Christian Picard, il existe de nombreux problèmes qui entachent cette rentrée. Une fois de plus, le syndicat dénonce.

Quel brouhaha ! des professeurs venus de Mayotte normalement nommés à La Réunion ont la surprise de ne pas être sur les listes des établissements. Les plages horaires ont du mal à être gérées ; des professeurs n’ont donc que 9 heures à effectuer par semaine, parce leurs cours n’ont pas été totalement planifiés. Rien de bien idyllique ; pourtant, le Recteur s’entête à annoncer une rentrée sans encombre, dans la plus limpide tranquillité. On verra bien dans les prochains jours, surtout que 300 contractuels n’ont pas été reconduits, donc mis au chômage. Ils étaient utiles l’année dernière. Cette année par contre, on n’en a plus besoin. Ils sont quand même 600 à 700 à travailler ainsi pour l’Éducation nationale, sans avoir l’assurance d’un emploi pérenne. Bref ! tout va pour le mieux, dirons-nous avec beaucoup d’ironie.

Sur le terrain boueux de la précarité

Nous ne reviendrons pas sur le problème du bâtis scolaire à La réunion. Il est tellement béant qu’un 16 pages ne suffirait pas pour énumérer le danger existant dans certains établissements. Revenons plutôt sur la précarité qui s’installe au sein d’une instance de service public. "Cette rentrée doit être placée sous le signe de la précarité", dénonce Christian Picard. La situation des TOS reste inchangée. Le rattrapage annoncé n’a pas été effectué, et l’emploi de personnels précaires est devenu la règle malheureusement. Il y a environ 1.300 TOS titulaires pour l’équivalent en emplois précaires (CAV, CAE, CEC). Le phénomène s’est amplifié, et touche maintenant le personnel administratif et les maîtres d’internat et surveillants d’externats (MI-SE). Dépourvus de statut, ils deviennent les nouveaux précaires de l’Éducation nationale. Me vient alors une question : “Est-ce que cela n’ouvre pas la voie à la privatisation de l’Éducation nationale ? L’enseignement sera-t-il privatisé ?”. Parce que c’est parti pour. L’encadrement de la vie scolaire est amoindri, non par le manque d’efficacité des personnels recrutés, mais par un manque de reconnaissance de leur statut au sein d’un service public qui se vante d’être “de qualité”. "L’Académie de La Réunion a le plus grand nombre d’emplois précaires", insiste encore Christian Picard. C’est dit, nous sommes l’île de tous les “tristes” records.

Une éducation de qualité ?

La qualité, c’est ce que tout parent espère pour l’éducation de leurs enfants, surtout en ces temps de grand chômage. Manque d’encadrement, manque de personnels, bâtis scolaires pas toujours aux normes, manque de filières, manque de postes d’enseignants, manque de lycées ; on manque donc de tout sur cette île en matière d’éducation. La situation deviendra encore plus préoccupante dans les années à venir, d’autant que la croissance démographique réunionnaise va amplifier les problèmes si rien n’est fait. L’Éducation nationale devient, chaque année de plus en plus, le parent pauvre de la budgétisation gouvernementale. Les syndicats ne manqueront pas de monter au créneau. Ils n’attendront pas la mobilisation nationale du 26 septembre pour dénoncer le désengagement de l’État. Le 6 septembre prochain, ils seront devant le Rectorat. Aujourd’hui, l’Intersyndicale éducation tiendra une conférence de presse à ce propos.

Bbj


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