Débrayage à l’école du Grand Canal Saint-Denis

Soutien à Marie-Hélène, assistante d’éducation

26 juin 2009, par Sophie Périabe

Après 5 années en tant qu’emploi-jeune, puis 6 ans en assistant d’éducation, Marie-Hélène voit son contrat arrivé à échéance le 31 août prochain. Pour la soutenir, hier matin, les enseignants et le directeur de l’école primaire de Grand Canal à la Bretagne ont débrayé pendant une heure.

« Je fais du soutien, de l’encadrement, j’anime la salle informatique… » nous explique Marie Hélène, et cela fait 11 années qu’elle assure ce travail en collaboration avec l’équipe pédagogique.
Aujourd’hui, son avenir est menacé, « depuis le 4 juin, je suis devant la préfecture avec mes collègues et depuis le 8 -de ce mois-, on campe ». Cela fait donc 3 semaines que les assistants d’éducation sont mobilisés et attendent toujours une réponse positive du rectorat et de la préfecture.
« On demande juste notre intégration et l’application de la directive européenne. On ne demande ni augmentation de salaires, ni titularisation, juste notre intégration pour pouvoir continuer à travailler ».
Mariée et mère de 2 enfants, Marie-Hélène est inquiète quant à son avenir. « Comme tout le monde, j’ai une voiture, une maison ; c’est vraiment difficile de se retrouver au chômage, financièrement et moralement surtout. On veut donner une image à nos enfants et du jour au lendemain, on leur dit qu’on ne va plus travailler, qu’il faudra se priver ». Marie-Hélène et son mari essaient de préparer leurs enfants à cette éventualité, mais ils avouent que c’est très difficile. « Mon mari a déjà été au chômage, donc on sait ce que c’est, et on ne veut plus revivre ça. Cela ne fait pas longtemps qu’il a retrouvé un emploi et maintenant, c’est mon emploi qui est menacé ».
Pour l’heure, le rectorat propose simplement d’accompagner Marie-Hélène vers le Pôle Emploi, « moi je veux garder mon emploi. C’est nous qui l’avons créé cet emploi, c’est un emploi pérenne ». Marie-Hélène se demande toujours pourquoi embaucher une autre personne alors que cela fait 11 ans qu’elle assure ce travail et qu’elle est compétente ».
Quant à la possibilité de recourir au tribunal administratif, Marie-Hélène n’y est pas favorable, « si la loi est de notre côté, pourquoi faudrait-il aller au tribunal administratif pour la faire respecter ? ».

 S.P.  

Luttes pour l’emploi

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Messages

  • Oui, j’ai vu comment les forces de l’ordre sont venues déloger , pire tout retirer leurs effets et les mettre à la poubelle et se mettre en colonne "dé-couvrée", pour faire croire de par le nombre leur supériorité physique. Comme si Marie-Hélène était en guerre et qu’elle avait tout un arsenal d’armes et de munitions. Non Mr le Préfet, Non Mr le Recteur, Non Mr le conseiller du Premier Ministre chargé de l’Education Nationale, Marie- Hélène n’est qu’une brave femme qui ne demande qu’à travailler, est-ce sa faute, est-ce irrépréhensible, est-ce condamnable le fait de vouloir continuer à travailler.

    Vraiment c’est à ne plus comprendre la vie d’aujourd’hui.

    Est-ce çà le Désenchantement Durable malgré tout le Dévouement Durable


Témoignages - 80e année


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