L’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion

Soutien aux jeunes professeurs en lutte

10 avril 2010

Voici un communiqué de l’AJFER rappelant les luttes qu’elle a menées jusque-là concernant la priorité de l’embauche des Réunionnais dans l’île, et appelant le gouvernement à agir « au risque sinon de porter atteinte à la cohésion sociale de notre île et à son avenir ».

« Le 19 août 2009, lors de l’accueil des nouveaux professeurs à l’Université de La Réunion et suite à une erreur du Rectorat recrutant 70 professeurs en plus (laissant de ce fait des jeunes diplômés réunionnais sur le bord de la route), les jeunes interpellent le recteur : « pourquoi les enseignants originaires de La Réunion ne sont-ils pas prioritaires ? ». Question laissée sans réponse.

Quelques semaines plus tard, c’est un rapport du Sénat qui fait état d’une injustice : « Sur 1.000 emplois créés chaque année, 900 sont occupés par des agents extérieurs à notre île ». L’Alliance des Jeunes crie alors au scandale. Pour le moment, toujours aucun démenti du sénateur Doligé.

Malgré l’absence d’ateliers dédiés à la jeunesse aux États généraux de l’Outre-mer, l’Alliance des Jeunes y dépose un projet intitulé “Nou lé kapab, 1.000 projets pour la jeunesse réunionnaise” faisant état notamment de l’injustice flagrante pour les Réunionnais en ce qui concerne leur embauche. Notre priorité : l’embauche des Réunionnais.

Revendications absentes des rapports remis au gouvernement, c’est au Président de la République que nous envoyons un courrier en vue de ses conclusions.
Le 6 novembre, le chef de l’État « légitime » nos revendications en annonçant la priorité à l’embauche des locaux pour les concours de catégorie B et C. L’Alliance des Jeunes attend aujourd’hui des mesures concrètes.

À l’approche de la venue de Nicolas Sarkozy dans le département, nous demandons une audience et entamons une grande campagne de sensibilisation auprès de la population réunionnaise sur le thème principale de la priorité à l’embauche des Réunionnais (distribution de tracts, collage d’affiches).

Lors de sa venue, souhaitant faire part au Président de la République de notre volonté de voir du changement, nous tentons de l’approcher, en bus. Très vite, nous sommes arrêtés par les forces de l’ordre : cela sera la seule réponse du chef de l’État aux revendications des jeunes. Un conseiller nous reçoit, qualifiant à nouveau notre combat de « légitime » et promettant de faire avancer les choses quant à l’inégalité des chances face aux concours.

En février, le gouvernement annonce la délocalisation des concours, c’est une grande victoire pour l’Alliance des Jeunes. Cependant, nous déclarons alors que « si un premier pas a été franchi en faveur de l’égalité des chances face aux concours, la lutte est encore longue contre les inégalités globales face à l’embauche aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé ».

Ainsi, l’Alliance des Jeunes s’est toujours attachée à dénoncer les injustices en termes d’embauche à La Réunion, et ce, malgré les attaques de nos opposants. Jean-François Sita, représentant d’Objectif Jeunes, maintenant conseiller régional de la majorité, déclara à l’époque : « j’ai le document de l’Alliance des Jeunes sous les yeux qui s’apparente à de la propagande des années 60 avec la formation et l’embauche locale ».

L’Alliance des Jeunes apporte son soutien aux jeunes professeurs en lutte actuellement. Des jeunes qui ont fait leurs études à La Réunion, des jeunes dont les parents ont fait des sacrifices pour qu’ils puissent avoir leurs diplômes dans notre île et qui se voient affecter en France hexagonale alors que, dans le même temps, des jeunes viennent de l’extérieur occuper des postes à La Réunion.

Cela montre bien les limites d’un système qu’on dénonce depuis la création de notre collectif. Un système qui n’a cessé de créer des injustices et qui pénalise les jeunes en formation à La Réunion.

L’Alliance des Jeunes considère qu’il est plus que temps qu’un véritable dialogue soit instauré sur cette problématique récurrente, et ce, au plus vite. Si rien n’est fait, dans les 20 ans à venir, ce sont des milliers d’emplois qui passeront sous le nez des Réunionnaises et des Réunionnais chaque année. On demande aujourd’hui à ce qu’on remette à plat tout le système de recrutement, pour que cessent enfin ces injustices et que nos jeunes puissent avoir de réelles perspectives d’embauche à La Réunion.

Avec, rappelons-le, un jeune sur deux au chômage, 52% de la population qui vit en dessous du seuil national de pauvreté, une population de plus en plus nombreuse et qualifiée, il est primordial d’agir de manière durable en traitant les questions de fond, au risque sinon de porter atteinte à la cohésion sociale de notre île et à son avenir ».

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