Grève à la SERMAT

Soutiens aux employés du port

27 août 2005

La Région, Agir Pour Nout Tout et la CGPER ont publié hier un communiqué pour manifester leur soutien envers les employés de la SERMAT, en grève depuis lundi.

o La Région Réunion

"La formation des Réunionnais est une priorité"

"Une délégation représentant la Fédération Ports et Docks regroupant les représentants des salariés de 4 entreprises (SERMAT, SGM, SOMACOM et SAMR) a été reçue ce vendredi 26 août 2005 à l’Hôtel de Région par Raymond Lauret, président de la Commission du développement économique.
Dans la perspective de l’élaboration de solutions permettant de garantir la pérennité des emplois, ces représentants ont exposé leur situation et interrogé la Région sur la mobilisation des dispositifs en faveur de la formation des salariés concernés.
Sensible aux préoccupations exprimées, Raymond Lauret a indiqué que la Région, dans le cadre de ses compétences, est bien entendu disposée à mobiliser les moyens nécessaires, en accompagnement des entreprises concernées et en partenariat avec tous les acteurs de la formation, dès le moment où elle est sollicitée.
M. Lauret a tenu à rappeler que la Collectivité considère que face aux évolutions rapides affectant l’économie, les entreprises et le monde du travail, la formation des Réunionnais pour occuper les emplois constitue une priorité."

o Agir Pou Nout Tout

"Soutenir les actions en faveur de la création d’emplois"

"Le mouvement de grève des dockers qui dure depuis quelques jours nous interpelle.
Le collectif Agir Pou Nout Tout apporte son soutien total à leur action, et cette solidarité tient compte du fait que nous dénoncions la logique de développement par la stratégie de suppression d’emplois.
Notre île à un taux de chômage très élevé, et c’est pour cette raison que l’ensemble des forces vives doit tout mettre en œuvre pour soutenir les actions qui favorisent le maintien et la création d’emplois.
La solidarité de notre mouvement en faveur des dockers reste une logique de lutte contre la casse sociale de ce gouvernement et de ses acolytes."

o La CGPER

"Il faut trouver une solution au conflit"

À la tête d’une délégation d’une vingtaine de planteurs, Jean-Yves Minatchy, dirigeant de la CGPER, s’est rendu hier-matin à l’Inspection du travail "pour faire entendre la voix du monde agricole". Le syndicaliste a d’abord insisté sur sa volonté de ne pas prendre position dans le conflit. "Les salariés de la SERMAT ont peur de perdre leur emploi et ils se mobilisent. C’est légitime. La Direction de l’entreprise a sans doute ses impératifs et ses raisons pour adopter la position qui est la sienne", a remarqué Jean-Yves Minatchy. "Nous ne jugeons ni les uns ni les autres. Mais comme nous sommes pris entre l’arbre et l’écorce, nous voulons rencontrer les deux parties pour leur dire que la situation ne peut plus durer et qu’il leur faut faire preuve de bonne volonté pour faire avancer les choses. C’est aussi la raison pour laquelle nous demandons l’arbitrage du préfet", a-t-il ajouté.
Rappelant que saturées en sucre, les 2 usines sucrière de l’île, le Gol et Bois-Rouge ne réceptionnent plus les cannes depuis jeudi, le syndicaliste a noté qu’environ 30.000 tonnes de cannes prêtes à couper sont en attente dans les champs du Sud et environ 20.000 tonnes dans ceux de l’Est. "De fortes pluies se sont abattues récemment dans cette région, ce qui va provoquer une baisse de la teneur en sucre. Plus on prendra du retard dans la coupe et plus cette teneur va baisser", a encore dit Jean-Yves Minatchy. Notant que les prévisions de campagne annonçaient une baisse de production de 10 à 15% dans le Nord-Est, le dirigeant syndical a souligné qu’"il faut que les salariés et la Direction de la SERMAT comprennent que c’est la survie d’un produit économique évalué à 130 millions d’euros - le premier produit à l’export - qui est menacé. N’oublions pas non plus que la filière canne-sucre représente 5.000 producteurs qui pour 80% d’entre eux sont des petits et moyens exploitants, et qu’elle totalise près de 15.000 emplois directs ou indirects".
Jean-Yves Minatchy a promis que les planteurs resteront mobilisés, "sans casser ni briser", tant que le conflit ne sera pas résolu. Un peu plus tard dans la matinée, les planteurs ont une rencontre avec les salariés de la SERMAT. "Nous avons eu une discussion tout à fait amicale. Nous comprenons leur inquiétude et eux aussi ont dit comprendre que nous soyons inquiets pour notre avenir", a ensuite indiqué l’un des employés de la SERMAT.
En fin de journée, les grévistes, qui sont soutenus par les dockers et par la Fédération CGTR Ports et Docks, ont annoncé que dans le souci de ne pas pénaliser outre mesure les planteurs, l’accès au terminal sucrier du port-Est serait débloqué afin de permettre aux usines sucrières de livrer leur sucre. Cela leur permettra de pouvoir à nouveau réceptionner les cannes (voir article par ailleurs).

Luttes pour l’emploiLutte des dockers

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