7ème jour de grève

Statu quo à Nicollin-Réunion

8 juin 2004

Marquée par des intimidations dénoncées par la CGTR et par le blocage hier matin de la quatre voies menant à Gillot, la grève menée par la centaine d’employés de Nicollin-Réunion se poursuit.

Colère et indignation caractérisent la démarche et les propos des employés de Nicollin Réunion, société en contrat avec la CINOR et assurant pour le compte de cette dernière le ramassage des ordures dans le Nord. Ils estiment que leur droit de grève a été bafoué dimanche soir lorsque la Préfecture a réquisitionné les camions-bennes de la STAR pour assurer, sous escorte de la gendarmerie, la collecte des ordures à Saint-Denis. "On va se mobiliser. On ne peut accepter que les forces de l’ordre viennent charger ainsi les employés. Notre grève est légitime", affirme Marlène Derfla, une porte-parole de la CGTR.
Les salariés de Nicollin Réunion sont en grève depuis le mercredi dernier et les collectes d’ordures ménagères ne sont plus assurées depuis cette date. Les revendications portent sur les augmentations de salaires. Hier, les manifestants ont donc organisé une opération escargot sur la 4 voies reliant l’aéroport à l’entrée Est de Saint-Denis. Ils se sont ensuite dirigés vers la DDE sur le Barachois.
Pendant deux longues heures, Daniel Gopal, le délégué syndical de la CGTR et le directeur adjoint de Nicollin Réunion, ont tenté en vain d’aboutir à des négociations satisfaisant les deux parties. Les syndicats réclament une augmentation salariale de 8%, ce que refuse la direction de l’entreprise. Chacun campant sur ses positions, la grève est donc reconduite. Une nouvelle réunion de concertation est prévue pour ce matin.
La direction de l’entreprise estime que dans l’état actuel des choses, son avenir et celui des emplois qu’il génère sont menacés. Le contrat de Nicollin avec la CINOR représente 80% de son chiffre d’affaires. Dans le cas où la CINOR jugerait que la sécurité et l’insalubrité publiques seraient compromises par “abandon de service”, elle pourrait choisir de transférer provisoirement la réalisation de la prestation de Nicollin à des entreprises concurrentes. C’est ce qui s’est en fait produit dimanche soir.
D’autre part, dans une lettre en date du 3 juin, adressée à tous les grévistes (88% du personnel), la direction de Nicollin qualifie cette grève, déclenchée par les syndicats, de "faute lourde, justifiant le licenciement immédiat sans préavis ni indemnité". De tels propos de la direction ne semblent pas de nature à instaurer un dialogue social serein.


Communiqué de l’Union régionale Est CGTR

Solidarité avec les grévistes en lutte

L’Union régionale Est CGTR a fait parvenir dimanche soir un communiqué dans la presse afin de condamner l’action ce jour-là des forces de l’ordre : "elles ont délibérément bloqué à l’aide de camions, les travailleurs de Nicollin devant leur entreprise dans la zone industrielle de la Mare, les privant de la sorte de toute liberté d’action". "Cet acte d’intimidation n’a pas d’autre but que de briser la grève des travailleurs de Nicollin", rajoute la Fédération Est, qui remarque avec "quel zèle la “loi” vole au secours du patronat pour protéger ses intérêts".
L’Union régionale Est CGTR tient à apporter son entière solidarité à ces travailleurs "en lutte contre l’exploitation patronale et pour le respect de leurs droits". Elle leur demande "de ne pas céder à la pression policière et patronale".
Pour conclure elle appelle les militants syndicaux ou associatifs, les travailleurs et les chômeurs à soutenir les grévistes de Nicollin.


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