Succès de la mobilisation au LP Roches Maigres de Saint-Louis

30 janvier 2007

Personnels TOS, enseignants, personnels d’éducation, tous se sont mobilisés hier matin devant les grilles du Lycée professionnel des Roches Maigres à Saint-Louis. Principale revendication : le maintien de 6 emplois de service et d’entretien qui ont été supprimés. À l’initiative de la section SGPEN-CGTR LP Roches Maigres, la mobilisation s’est déroulée sans aucun débordement et les cours ont pu reprendre normalement dans la matinée.

Après une première mobilisation le 11 décembre dernier, qui avait abouti à une rencontre avec le Sous-préfet, c’est avec encore plus de détermination que le syndicat avait appelé à une mobilisation hier. « Le mois dernier, Monsieur le Sous-préfet avait bien pris note de nos revendications, et ne voyant rien venir, nous avons décidé de relancer la mobilisation et nous continuerons le combat jusqu’à gain de cause », insiste Patrick Corré, Secrétaire général de la SGPEN-CGTR LP Roches Maigres.

Quel service public ?

Six emplois de service et d’entretien sur 18 supprimés, qu’est-ce que cela veut dire ? Les conséquences de ces suppressions sont catastrophiques. En effet, cela veut dire des salles de classe mal nettoyées, l’espace vert mal entretenu, etc... Comment 12 agents peuvent-ils faire le même travail que 18 agents ? Où est la qualité du service public ?
Quel environnement de travail veut-on pour nos enfants ?
« Nos élèves ont droit à l’hygiène, à la salubrité et à la sécurité », estime Patrick Corré.
L’Etat se doit de mettre tout en œuvre afin d’améliorer le service public, dont il est le garant, et non pas « rester dans un mutisme aussi affligeant qu’inacceptable ».

« Nous attendons une réponse positive des pouvoirs publics »

Le syndicat souhaite non seulement le maintien des emplois supprimés, mais aussi que les responsables mettent en place un plan d’intégration afin de transformer les emplois précaires en emplois de titulaires, par voie de concours réservés, et l’arrêt du recours à la précarité. Car c’est inadmissible de vivre continuellement dans l’attente, de se poser toujours la même question : « Est-ce que mon contrat va être renouvelé ? ». Ces personnes ne peuvent pas faire de projet à long terme, elles vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, en se demandant tous les ans si elles vont continuer de travailler ou pas...
De même, concernant les 138 recrutements prévus pour cette année, il serait plus équitable que ces futurs recrutements servent, en premier lieu, à résorber la précarité massive qui affecte déjà les services.
Le syndicat attend donc des réponses concrètes des services de l’Etat et assure que, dans le cas contraire, la lutte continuera.
« La lutte continuera avec tous les personnels TOS, enseignants et personnels d’éducation qui nous soutiennent », conclut Patrick Corré, très satisfait de l’adhésion du personnel enseignant et du caractère massif et unanime de cette nouvelle protestation.

Sophie Périabe


Témoignages

• Mme Hoarau M. Cozette

Après 2 ans en CES, puis 2 ans en CEC, le contrat de Cozette s’est terminé le 31 décembre 2006 et n’a, malheureusement, pas été renouvelé. « On dit que l’espoir fait vivre les imbéciles, alors je serai une imbécile », nous dit Cozette.
Avec des enfants à charge, c’est très difficile, nous dit-elle, d’autant plus que les ASSEDIC ne sont versés qu’au mois de février.
Hier matin, elle s’est mobilisée aux côtés des autres, nouveaux chômeurs depuis le 31 décembre, afin de faire connaître aux élèves, aux professeurs, etc... « qu’il y a des problèmes et que l’établissement va être dans un sale état ».

• Mr Dijoux Guy

CIA depuis le 15 juillet 2006, il ne sera resté que 6 mois au LP Roches Maigres. Guy ne cesse depuis 4 ans d’enchaîner les contrats précaires. « J’ai été 2 ans en CES au collège Leconte de Lisle, puis encore 2 ans au lycée Antoine Roussin, et enfin 6 mois au LP. On veut travailler, on veut un emploi stable ». Agé de 37 ans et père de 2 enfants, il espère pouvoir retrouver le chemin de l’emploi rapidement, car selon lui, « le travail, c’est la santé et on a aussi une famille à nourrir, des factures à payer, etc... ». La mobilisation d’hier matin a permis, selon Guy, aux élèves de prendre conscience que ce problème les touche également. « Actuellement, il n’y a plus personne pour nettoyer la cour. Le personnel restant ne peut pas nettoyer les salles de classe et en même temps couper le gazon. En tout cas, je reste mobilisé ».
Pour le moment, Guy attend et espère un autre contrat, car il sait qu’il est éligible au CAV (Contrat d’avenir), ... encore un contrat précaire.

SP


138 emplois TOS pour l’année 2007 : les TOS seront recrutés sans concours

Le gouvernement a annoncé le recrutement de 138 emplois TOS pour cette nouvelle année.
Les 138 emplois vont être répartis entre le Département et la Région, après concertation avec les intéressés. Il appartiendra ensuite aux collectivités d’organiser les recrutements selon des modalités arrêtées par des textes réglementaires édictés par les pouvoirs publics.
Concernant ces emplois, les recrutements devront répondre aux exigences du décret n° 2006-1761 du 23 décembre 2006 relatif aux dispositions statutaires communes applicables aux corps d’adjoints techniques des administrations de l’Etat. L’article 5 du décret précité prévoit que pour le grade de base, tous les TOS seront recrutés sans concours dans le nouveau grade d’adjoint technique de 2ème classe (ex-cadre d’emploi des O.E.A).
Les recrutements par voie de concours ne seront maintenus que pour les grades d’adjoints techniques de 1ère classe et adjoints techniques principaux.
« Nous considérons, en effet, que l’accès à la Fonction publique sans concours est porteur d’injustices, c’est assurément la porte ouverte à toutes les pratiques clientélaires et discriminatoires, dénonce le Secrétaire général du SGPEN-CGTR. En l’absence de concours organisés, la garantie de choix impartiaux et non partisans passe inévitablement par la définition de critères transparents de recrutements arrêtés collégialement par les collectivités intéressées et les organisations syndicales représentatives des personnels ».
Pour le SGPEN-CGTR, il est primordial de définir ces critères avec l’ensemble des acteurs afin d’éviter toute contestation. Il serait donc plus équitable de recruter selon des critères d’ancienneté, d’expérience. Il est bien entendu “normal” de tenir compte de l’expérience professionnelle accumulée par les agents à statut précaire et contractuel en poste depuis de nombreuses années dans les collèges et les lycées, de l’ancienneté acquise sur les missions, dans les services, etc...

(Source : Communiqué de Patrick Corré, Secrétaire général du SGPEN-CGTR, du 21 janvier 2007)


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