Les terrassiers érigent des barrages

Table-ronde demain à la préfecture

20 janvier 2009

Les terrassiers ont annoncé le maintien des barrages filtrants pour la journée d’aujourd’hui. Hier, depuis 7 heures, ils ont mis en place des barricades filtrantes au rond-point de Cambaie (Saint-Paul) et de Saint-Leu (en face de Kélonia). Ils réclament un accès plus facile aux marchés publics ou des exonérations de charges sociales et patronales. Ils doivent être reçus demain en Préfecture pour une réunion avec le Conseil régional, le Conseil général, l’Association des Maires et la Fédération réunionnaise du bâtiment et travaux public (FRBTP).

Les grévistes ont annoncé le maintien des barrages jusqu’à demain mercredi, « sauf si le sous-préfet réussit à faire avancer cette rencontre » aujourd’hui. (photo Imaz Press Réunion)

« Nous allons maintenir les barrages jusqu’à mercredi, jour de la réunion, sauf si le sous-préfet réussit à faire avancer cette rencontre à mardi », annonce Hermann Elise, porte-parole des terrassiers.
Les terrassiers ont rencontré le sous-préfet de Saint-Paul hier, afin de convenir de l’organisation d’une table ronde avec tous les acteurs économiques concernés par la situation. Il s’agira, selon le porte-parole, de trouver des solutions rapides pour assainir la situation financière des petites entreprises de terrassement.
« Nous sommes au bout du rouleau, plusieurs entreprises ont déjà mis la clé sous la porte. Cela ne peut plus durer », lance Hermann Elise, « En fin d’année, lorsque nous avions barré le rond-point de La Rivière des Galets, des élus nous ont demandé d’arrêter le mouvement et ils nous ont promis de trouver des solutions pour nous éviter la faillite. Rien n’a été fait depuis », s’insurge le chef d’entreprise.
Les grévistes demandent une simplification des procédures d’appel d’offres et surtout leur allotissement. « Les collectivités lancent des appels globaux, seules les grosses sociétés peuvent répondre. Nous, les petites entreprises, nous sommes mises immédiatement hors course, nous n’avons pas les moyens de lutter. Nous ne demandons pas la charité, mais juste la possibilité de travailler normalement », dit encore Hermann Elise. « S’il n’est pas possible de nous donner du travail, alors il faut nous aider financièrement et nous exonérer des charges », ajoute-t-il.

Conséquence de ces barrages filtrants, la circulation a été fortement perturbée entre l’Ouest et le Sud tout au long de la journée de lundi. Les terrassiers acceptent de laisser passer les véhicules de secours, les voitures légères, les autobus, les fourgons et les petits camions. Les poids lourds et les engins de chantiers ne peuvent franchir les barricades.
Ce lundi après-midi, les routiers se sont réunis à Saint-Paul. Ils s’interrogent sur l’attitude à adopter à la suite de la suspension de l’aide par la Région.
Selon Hermann Elise, il n’est pas prévu à ce jour que les transporteurs rejoignent le mouvement des terrassiers.


Constat des terrassiers

Carburants : l’aide ne profite qu’aux « gros transporteurs »

À noter par ailleurs que sur les barrages, plusieurs terrassiers se plaignent de n’avoir reçu à ce jour aucune aide à l’achat des carburants. « Seuls les gros transporteurs ont reçu l’aide de 10 centimes par litre de carburant acheté », se plaignent-ils. Ils abondent ainsi, de fait, dans le sens du Conseil régional qui a annoncé vendredi la suspension du versement de l’aide aux carburants. Cela au motif que « sur les 2,5 millions d’euros alloués à cette aide, 1 million a déjà été consommé par les pus grandes entreprises de transports, alors que les taxiteurs, les ambulanciers, les auto-écoles, etc... n’ont rien reçu ».


La Chambre d’agriculture interpelle le préfet

Dans un courrier adressé hier au préfet, le président de la Chambre d’agriculture a interpelé le préfet sur les conséquences des barrages pour les agriculteurs :
« Les conséquences de cette grève, si elle perdure, vont poser à nouveau des problèmes graves aux agriculteurs, notamment aux éleveurs, dans l’approvisionnement des élevages en aliments, la livraison des animaux aux abattoirs ainsi que le retrait des animaux morts pour l’équarrissage.
Je vous demande donc de tout mettre en œuvre pour éviter que les élevages se trouvent en difficulté, surtout en cette période de forte chaleur.
Comptant sur votre intervention
(...) »

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