Témoignages de participants au rassemblement

21 mai 2013, par Céline Tabou

(photo Toniox)

• CGTR Ports et Docks
Excusant l’absence temporaire des représentants de la CGTR Ports et Docks, le porte parole de la fédération a indiqué qu’« Après trois semaines de grève, on dit que l’on sera toujours là, jusqu’au bout. On est en train de nous piller. Quand l’Etat finance des entreprises avec la défiscalisation pour créer des emplois pour les Réunionnais. On ne peut pas dire que l’on est raciste. Avec 166,000 demandeurs d’emploi, on demande aux Réunionnais d’ouvrir les yeux, arrêter de courber le dos ». Ce dernier a expliqué que les patrons avaient « une stratégie pour éradiquer la CGTR du Port. On a une fédération forte pour le peuple et les jeunes réunionnais. Tous ensemble on va avancer, c’est comme ça que les jeunes trouveront un emploi. Tous ensemble. »

(photo CT)


• Willy Técher : «  Il faut partir et chercher un travail soi même, alors qu’il existe des postes à La Réunion »
« J’ai obtenu mon concours d’agent territorial et je ne trouve pas de travail à La Réunion. Ce concours régionale peut être valorisé en France, il faut donc pour cela que je parte en France par mes propres moyens pour tenter d’avoir un poste ». En effet, Willy Técher a expliqué qu’il doit partir à sa charge en France pour trouver un emploi, toutefois « sans garanti de trouver un emploi ». « Il faut partir et chercher un travail soi même, alors qu’il existe des postes à La Réunion » a-t-il expliqué. Marié, deux enfants et une maison achetée, le jeune homme ne peut pas se permettre de partir, expliquant qu’après avoir fait « des demandes dans toutes les collectivités et institutions, on me dit que j’ai plus de chance si je pars », mais sans certitude.

(photo Toniox)


• Stéphane Onésio : «  Le message commence à passer dans la population »
Représentant des Fonctionnaires Ultramarins, Stéphane Onésio a salué cette mobilisation qui « est bonne pour un jour férié, vu le nombre. Le message commence à passer dans la population ». Aujourd’hui : « le message principal est que nous sommes d’accord avec l’AJFER-Nou Lé Kapab, car nous sommes directement concerné car nous souhaitons que le système des mutations change. » Ce dernier a expliqué que « depuis des années, on est sous représenté dans les mutations vers La Réunion, on aimerait que tout change ». « On est là pour tous les créole et les jeunes qui galèrent et qui veulent revenir ». Stéphane Onésio a dénoncé la hausse du chôma à La Réunion, mais « ils donnent du travail aux gars (personnes venues de l’extérieure ndlr) ».

(photo Toniox)


• Christiane Lameilleure : «  J’ai besoin d’aide, je ne sais plus à qui parler » ,
« Je suis une mère de famille qui a un enfant en France et qui attend depuis plus de dix ans de revenir » a expliqué Christiane Lameilleure. Craignant un drame, elle a évoqué les conditions difficiles dans lesquelles vit son fils et évoqué la possibilité pour le jeune homme qu’il se suicide. Cette dernière a annoncé qu’il n’y a pas de personne venues de l’extérieur qui se suicide à La Réunion, mais qu’en France, oui : « il faut que ceux qui veulent revenir puissent revenir ».
Après avoir lancé de nombreux appels auprès des élus et des autorités, Christiane Lameilleure lance un appel à l’aide. « Je suis allée en France le voir, j’ai une fille qui s’est suicidée, je ne veux pas que cela arrive à mon fils ». « J’ai besoin d’aide, je ne sais plus à qui parler », a expliqué Christiane Lameilleure, qui a fait partie de la délégation reçue à la préfecture.

(photo Toniox)


• Elie Hoarau : «  Les jeunes ne protestent pas seulement, ils font des propositions  »
Le secrétaire général du PCR a salué « une belle mobilisation avec des contributions très variés d’associations et de personnalités venues soutenir. Ce la montre qu’il y a une prise de conscience de plus en plus large de ce problème ».
Face à la proposition de l’AJFER-Nou Lé Kapab, ce dernier a expliqué qu’aujourd’hui : « les jeunes ne protestent pas seulement, ils font des propositions pour le secteur public comme le secteur privé. Ce sont des propositions justes et il faut à tout prix que ça soit mit en œuvre le plus rapidement possible ». Elie Hoarau a indiqué que la dégradation de la situation à La Réunion sur les plans économique et social est « une détérioration régulière de la situation » : « on assiste à une chose remarquable : il y a un refus de cette situation ».
Evoquant les mobilisations et les actions récentes des chefs d’entreprises, des travailleurs en grève, des dockers encore en grève et en début d’année des révoltes pour l’emploi, le secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais a estimé qu’il est « temps pour les pouvoir publics de prendre conscience de la situation et du moment venu de se concerter pour se mettre d’accord sur l’essentiel, de manière à trouver des solutions pour le développement et l’emploi durables à La Réunion ».

(photo Toniox)


• Paul Vergès : «  Les Réunionnais sont prêts à s’unir pour l’essentiel »
Le sénateur a expliqué que « la mobilisation arrive à point si l’on regarde : soit en France tout est dit que la situation est grave, mais qu’est ce qu’on peut dire de La Réunion, quand le taux de chômage est de 30% contre 10% en France. En France, c’est 10% de chômage, soit 2,9 millions de chômeurs, si cela avait été 30%, soit trois fois plus, qu’est ce qu’on aurait dit, si 9 millions de personnes avaient été au chômage ».
De même, Paul Vergès a pointé du doigt une contradiction, selon laquelle plus de la moitié de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté, si en France 17,5 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté : « ils auraient dit on ne peut pas continuer comme ça ».
« A tous les échelons du gouvernement et le chef d’Etat, on voit la gravité de la situation », ils doivent « proposer des solutions concrètes et pas des promesses ».
Le sénateur a expliqué les raisons de sa présence devant la préfecture : « la mobilisation d‘aujourd’hui est pour dire que la situation est grave pour les travailleurs, les jeunes, les femmes et les chômeurs. Mais alors où sont les élus ? Ils devraient être là, où sont les élus du peuple ? », a posé Paul Vergès. « Je me sens au centre des inquiétudes des et revendications des Réunionnais. Je me sens à l’aise et content, mais je suis tout seul, où sont les parlementaires, les conseillers régionaux et généraux, les élus ? »
Paul Vergès a évoqué « l’obstination des patrons qui refusent d’échanger ». « On ne peut pas continuer comme ça, il faut un changement. L’opinion publique est prête, au delà des différences et des divergences sur tous les plans. Les Réunionnais sont prêts à s’unir pour l’essentiel et trouver des solutions immédiates et à venir pour La Réunion ».

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