Pas de rencontre entre l’Intersyndicale et la ministre des Outre-mer

Tension à Saint-Pierre

20 mars 2019, par Manuel Marchal

La manifestation de l’Intersyndicale ne s’est pas conclue par une rencontre avec la ministre des Outre-mer à la sous-préfecture de Saint-Pierre. Les syndicats ont en effet refusé de rencontrer Annick Girardin.

Deux défilés étaient programmés hier à La Réunion dans le cadre d’une journée d’action à l’appel de l’Intersyndicale Hier à Saint-Pierre, la manifestation de l’Intersyndicale CGTR-FO-FSU-UNEF-SAIPER-Solidaire a rassemblé un public nombreux. Rendez-vous était donné aux Jardins de la plage.

Le cortège a défilé dans les rues de Saint-Pierre dans une ambiance revendicative. Les syndicats militent pour un changement de politique du gouvernement. Ils luttent pour une augmentation du SMIC, des retraites, des minima sociaux et se battent contre l’affaiblissement du service public. En effet, le gouvernement applique la feuille de route d’Emmanuel Macron, qui vise la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires.

La manifestation de Saint-Pierre coïncidait avec la visite d’Annick Girardin à la sous-préfecture, destination finale du défilé. La ministre devait en effet y rencontrer les maires de l’Ouest et du Sud. L’Intersyndicale comptait sur cette occasion pour rencontrer la ministre.

Arrivés devant la sous-préfecture, les manifestants constatèrent qu’ils étaient attendus par un dispositif policier. L’accès à la rue était interdit, ils ne pouvaient accéder qu’au trottoir situé en face du bâtiment. La ministre est allée à la rencontre des manifestants avant d’écourter rapidement l’échange, disant avoir été insultée.
Pendant qu’Annick Girardin et les maires discutaient dans la sous-préfecture, les syndicalistes entassés sur une surface réduite souffraient de la chaleur. Une camarade de Saint-Pierre, Gaëlle Antoine, pris alors l’initiative de franchir la barrière pour filmer la scène. Elle fut violemment repoussée par un policier. Ce fait a été condamné par un communiqué du PCR, dénonçant les violences policières.

Dans ce contexte de tension, les syndicats se sont concertés. Estimant avoir été snobés par la ministre, ils ont choisi de ne pas rencontrer la ministre.
Par conséquent, en trois jours de visite, mis à part l’échange avec le CESER, Annick Girardin n’a pas rencontré les organisations syndicales.

Ceci a rappelé le contraste avec le précédent séjour de la ministre à La Réunion voici quatre mois. À l’époque, elle avait choisi de rencontrer non seulement les maires, mais aussi l’Intersyndicale et des délégations de gilets jaunes. Pour ces derniers, les échanges étaient diffusés en direct. Cette fois, les seuls interlocuteurs étaient des élus, lors de rencontres qui n’étaient pas publiques.

M.M.

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