9 heures du matin à la Direction du travail : la CGTR, casquette rouge et porte voix d’un côté, la CFDT, casquette verte, de l’autre. Comme pour s’opposer au rassemblement des représentants syndicaux de l’Intersyndicale, pour réaffirmer sa prédominance, la CFDT a elle aussi mobilisé ses troupes.

Inflation actée pour 2007

Comme l’année dernière, la CFDT se démarque de l’Intersyndicale, en proposant une base de négociation de 8%, devenue alors référence du patronat pour entamer les discussions. CGTR, FO, CFTC et CGC maintiendront quant à eux leurs 10% tant qu’il n’y aura pas le respect de l’inflation.
Alors que d’un coup tranché, la CFDT réévalue sa proposition à 7,50%, le patronat concède un 2,20% d’augmentation de salaire pour les employés du secteur. Les négociations en resteront là, pour cette fois. La CFDT qui prétend pourtant ne pas vouloir faire durer les discussions, attendu que chaque semaine écoulée est une semaine d’augmentation de salaire perdue, préfère reporter la séance au 4 mai. "Pendant ce temps, il y a une perte véritable de pouvoir d’achat pour les salariés, constate Alain Naillet, secrétaire général de la CGTR-BTP. Si au moins on avait déjà l’inflation, elle pourrait être perçue comme faire valoir parallèlement à la poursuite des négociations".
Il déplore qu’au bout de 5 réunions, les salariés soient toujours réduits à la baisse de leur pouvoir d’achat. "Si la CFDT signe l’inflation, elle emmène les salariés du BTP à la ruine. Elle rendra des comptes aux travailleurs". Il retire néanmoins un aspect positif de cette matinée : la reconnaissance de l’inflation pour les négociations 2007 sur les 12 mois de l’année 2006, comme demandé depuis le début par l’Intersyndicale qui soutient qu’il ne faut pas négocier l’augmentation du coût de la vie qui doit être, comme pour les facturations du patronat, comptabilisée dans les salaires. Il faut rester prudents et attendre la confirmation écrite de cette avancée pour l’ensemble des salariés de la branche.

Estéfani

La CFDT a ouvert la semaine dernière une section “retraités”

La CFDT a proposé à Pierre Savigny de se retirer de la branche BTP pour l’intégrer. Mais coûte que coûte, malgré les sollicitations de ses propres camarades, il compte mener cette dernière négociation salariale. Il n’a pas souhaité répondre aux questions de "Témoignages", mais a tenu à ce que notre journal rappelle que son syndicat est majoritaire. Voilà, c’est dit ! On peut donc compter sur lui pour défendre au mieux la cause des salariés, pour représenter au mieux ses intérêts !