Demain, grande mobilisation contre le projet de loi El Khomri

Tous à la manifestation du 1er mai

30 avril 2016, par Manuel Marchal

Demain sera une nouvelle étape de la lutte des Réunionnais contre la régression sociale. Ce 1er mai sera en effet placé sous le signe de la bataille contre la loi El Khomri. Ce texte remet en cause des pans du Code du Travail, un danger encore plus grand à La Réunion qu’en France, car notre île compte près de 30 % de chômage.

Le 31 mars dernier, la mobilisation avait été un succès.

Après la mobilisation du 28 avril, les syndicats vont défiler dans une manifestation quasi-unitaire à Saint-Denis entre le Jardin de l’État et la préfecture en passant par la rue de Paris. Seule manquera à l’appel la CFDT, qui organisera au même moment un pique-nique à l’Etang de Saint-Paul. Ce 1er mai 2016 est placé sous le signe de la lutte contre le projet de loi El Khomri. Une délégation du PCR sera présente demain à Saint-Denis. Le Parti communiste réunionnais a pris position dès le début aux côtés des syndicats. En effet, en France, le projet de « loi travail » suscite de vives inquiétudes. Elles sont encore plus justifiées à La Réunion, là où le chômage frôle les 30 %, avec plus de la moitié des jeunes sortis de l’école privés de travail.

Projet de régression sociale

Dès l’avant-projet, un large front syndical s’était constitué, ce qui avait repoussé du 9 au 24 mars la présentation du projet de loi en Conseil des ministres. Ce délai avait été mis à profit pour le gouvernement pour présenter des modifications suffisantes pour diviser. Mais le remplacement de l’obligation par l’indication pour le montant des indemnités versées en cas de licenciement abusif constaté par un juge n’a pas remis en cause le fonds du texte.

C’est en effet la porte ouverte à de nombreux abus avec la facilitation des licenciements. Le projet prévoit également de ne plus systématiquement accorder le Code du Travail comme protection aux salariés, redoutent les syndicats. Ces derniers indiquent que l’accord d’entreprise pourra en effet primer sur la loi, ce qui est une rupture dans l’égalité des droits. En effet, l’accord ne peut être plus favorable que dans le cas d’un rapport de forces suffisants pour les syndicats. Ces derniers sont d’ailleurs contournés dans le projet de loi. Il est en effet question de référendums internes pour que des salariés se prononcent sur une décision pouvant réduire leurs droits, alors que les élections professionnelles permettent aux travailleurs de donner mandat à des syndicalistes pour les représenter.

Déjà 180.900 demandeurs d’emploi

Il faut remonter à plusieurs années pour voir un 1er mai aussi important. Cette mobilisation se tiendra en effet à quelques jours de l’examen du projet de loi par les députés. Lors du rassemblement du 28 avril devant la préfecture, les syndicats se sont dits prêts à aller jusqu’au bout. Ils ont en mémoire le précédent du Contrat première embauche, CPE, qui prévoyait d’exagérer de manière indécente la période d’essai préalable à la conclusion définitive d’un contrat de travail. C’était il y a 10 ans, et la droite était alors au pouvoir, et le texte avait été voté par les députés. Mais il n’a jamais pu être appliqué, car le gouvernement avait reculé face à la mobilisation.

Aujourd’hui, le contexte social est plus dramatique. Au mois de mars dernier, le nombre de demandeurs d’emploi a encore augmenté pour atteindre le nombre effarant de 180.900 travailleurs inscrits à Pôle emploi. C’est pourquoi il est nécessaire de lutter contre tout projet qui aggravera encore une situation qui a franchi depuis longtemps le seuil de l’intolérable.

M.M.

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