Emploi

Tous solidaires des 600 aides éducateurs

Le Collectif Emplois en Danger réuni en assemblée générale extraordinaire

14 juin 2003

Le Collectif Emplois en Danger s’est réuni en assemblée générale extraordinaire hier matin, dans le local des œuvres paroissiales de la Trinité à Saint-Denis. Dans une motion, il a demandé à France Neige d’arrêter sa grève de la faim, contre son engagement solennel de poursuivre le combat et de le mener jusqu’à satisfaction complète de ses revendications.

La prise de conscience qu’il y a bien un problème sérieux concernant les emplois-jeunes et surtout les aides éducateurs commence à se faire. Pour la première fois depuis que le Collectif Emplois en Danger a été créé - août 2002 -, des représentants d’organisations syndicales étaient présents hier à son assemblée générale : la FSU, représentée par le délégué SNUipp, Yvon Virapin ; le SGEN-CFDT, représenté par Michel Richer ; et un co-responsable de la Coordination Nord de l’Éducation nationale, Éric Soret. Un geste apprécié qui ne demande qu’à être confirmé dans les jours et les mois qui viennent.
À cette assemblée générale plénière, il n’y avait pas que des aides éducateurs et des emplois-jeunes, il y avait aussi, comme les fois précédentes, des précaires, des CES, CIA, CEC, et les femmes et hommes politiques, qui, depuis le début soutiennent le Collectif, notamment Huguette Bello, les représentants des communes du Port et de Sainte-Suzanne. Dès le début de la séance, Jean-Hugues Ratenon cadre les débats : le nombre important de présents, l’ouverture à d’autres catégories socio-professionnelles est à souligner. Toutes et tous étaient venus pour deux raisons : dont la première - et la plus importante - était le soutien au combat de Gladys et France Neige, qui ont mené une grève de la faim. Les deux jeunes femmes ont été ovationnées, longuement, fortement, à de multiples reprises. Et la seconde raison, c’est la poursuite des actions à mener.

Toutes les interventions qui se sont succédées ont été unanimes sur un point : il faut que France Neige cesse sa grève de la faim. La jeune femme n’était pas d’accord. Depuis quelques jours, ses proches et ses amis le lui avaient demandé. La réponse de France Neige a été ferme : « il n’en est pas question, tant que nous n’aurons pas obtenu ce que nous voulons ».
Devant une telle détermination, une volonté aussi farouche, le Collectif n’avait comme solution que de s’engager solennellement auprès de France Neige à poursuivre le combat. C’était l’objet principal de la motion (voir encadré), laquelle a été votée à l’unanimité.
Toutes et tous ont promis solennellement à France Neige de poursuivre la mobilisation. Et il aura encore fallu toute la force de persuasion de Huguette Bello, de Jean-Hugues Ratenon, de Doriane, amie de France Neige, et de membres du Collectif, pour que la jeune femme accepte de mettre un terme à son geste.

Mardi, échéance importante

Le Collectif s’étant engagé solennellement auprès de France Neige à poursuivre le combat, il était bien évident que le deuxième point à l’ordre du jour a été âprement discuté : que convient-il de faire maintenant ? Comment préparer cette échéance importante de mardi ? La discussion s’engage. Chacun propose une idée : un pique-nique devant la préfecture, le passage à des actions plus fortes, à une autre échelle, des courriers...
De cette discussion sont nées non seulement des idées mais encore - et c’est ce qui est le plus important - le début d’un front uni, rassemblant enseignants, emplois-jeunes, aides éducateurs, emplois précaires, parents, chômeurs... pour que l’on trouve, ensemble, des solutions.
En fin de compte, il a donc été décidé d’organiser mardi matin, au moment où se dérouleront les débats à la villa du Département, un rassemblement pacifique devant les grilles de la préfecture. Ce rassemblement est ouvert à tous : enseignants ou non, parents, emplois-jeunes, Réunionnaises et Réunionnais qui veulent construire un avenir à leurs enfants.

France Neige arrête sa grève de la faim
Depuis deux jours, les pressions se multipliaient auprès de France Neige, pour qu’elle cesse sa grève de la faim. En vain. Il aura fallu donc un vote à l’unanimité des membres et sympathisants du Collectif pour qu’elle s’arrête. Un vote par lequel toutes et tous s’engagent à continuer le combat.
Après avoir compris que le combat allait continuer, sous une autre forme, France Neige a donc pris sa décision. Comme pour Gladys, les pompiers sont venus. Installée sur un brancard, elle a été accompagnée jusqu’à l’ambulance par ses amis, des emplois-jeunes, des aides éducateurs, des sympathisants du Collectif, qui ont traversé la salle. Et toutes et tous ont applaudi, longuement, très longuement France Neige. Un instant émouvant, quelques larmes ont glissé sur des joues... et pas seulement sur celles des femmes.

Maintenant, France Neige est à l’hôpital, où elle est suivie, subit des examens approfondis. D’ici quelques jours, elle sortira. Et avant d’être emmenée à l’hôpital, elle a lancé à ses amis : « je serai avec vous mardi ». France Neige, comme Gladys, deux femmes courage, deux jeunes filles qui, comme le soulignait le président de l’association des pêcheurs de Saint-Benoît, « auront marqué l’Histoire de La Réunion ».

La réunion de mardi porte de gros espoirs
Cette réunion regroupera l’ensemble de forces vives de La Réunion. Sont invités à y participer : les présidents des Conseils régional et général, qui ont d’ores et déjà confirmé leur participation, le recteur, le directeur départemental du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle, le préfet, les syndicats, le Conseil économique et social régional, les présidents des Conseils de parents d’élèves, et bien évidemment les parlementaires. À l’ordre du jour, un seul point : l’avenir des 600 aides éducateurs dont le contrat arrive à terme le 30 juin. Quelle(s) solution(s) pour eux ? Elle se déroulera à la villa du Département.

Dans le même temps, un rassemblement est organisé devant la préfecture à Saint-Denis. Il est ouvert à toutes et à tous, quelle que soit leur situation professionnelle. Et il a été demandé instamment au représentant de la Coordination Nord, comme aux représentants des syndicats, de convaincre les directeurs d’école, collèges et lycées pour qu’ils "libèrent" mardi les aides éducatrices et aides éducateurs de leur établissement, afin qu’ils participent à cette manifestation.


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