Le message du Mouvman travayèr krétyin La Réunion pour le 1er mai

’Travail décent pour tous dans une société solidaire’

29 avril 2006

Un travail décent signifie plein emploi, il signifie respect des droits des travailleurs, il signifie protection sociale, y compris des retraites décentes pour les personnes âgées, et il signifie égalité entre les femmes et les hommes, et il signifie encore l’accès à des services publics de qualité. Il signifie justice sociale.
Cependant, pour bon nombre de travailleurs aujourd’hui, le monde du travail est loin d’être idyllique. Le travail est souvent temporaire, précaire et informel, et il ne permet pas de subvenir aux besoins des travailleurs et de leurs familles. Plus d’un milliard d’êtres humains sont obligés de vivre avec moins de 1 dollar US par jour.
Dans tous les pays, le chômage continue à augmenter et empêche des milliards de personnes de partager les richesses du monde, et les enferme dans le cercle vicieux de la pauvreté.
À La Réunion, le fort taux chômage pousse beaucoup de travailleurs à la recherche d’un emploi, à vivre de contrats précaires plusieurs années consécutives. Obtenir un emploi précaire peut même devenir un objectif final.
Au même moment, le gouvernement n’hésite pas à remettre en cause de nombreux acquis en matière de droits sociaux conquis par la lutte solidaire des travailleurs et plus particulièrement le Code du travail du travail lui-même, en créant des contrats qui précarisent encore plus les travailleurs et favorisant les objectifs du patronat au détriment de ceux des travailleurs.
Au cours de la dernière décennie, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes a augmenté d’une manière dramatique, et l’augmentation de la pauvreté en Europe de l’Est et en Asie centrale est particulièrement grave.
L’inégalité entre les pays les plus riches et les plus pauvres a connu une croissance exponentielle dans le monde au cours de la décennie passée. La fracture entre les riches et les pauvres continue à s’élargir de jour en jour. Les travailleurs sont priés de modérer leurs exigences salariales parce que le gâteau financier à partager n’est pas illimité, mais ce gâteau devient élastique lorsque l’on discute de l’écart des richesses.
Depuis près de 20 ans, la doctrine économique et politique qui domine le monde est le néo-libéralisme. Les multinationales exigent un accès illimité à chaque pays ainsi que la liberté de déplacer à leur guise les capitaux qu’elles accumulent - en tout endroit du monde où elles retirent le plus de profits - au détriment des travailleurs qu’elles emploient.
Pour tous les pays appartenant à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), le niveau moyen de taxation des entreprises a diminué de 45% environ au milieu des années 1980 à un peu plus de 30% en 2003. Si cette tendance se maintient, les taxes sur les entreprises atteindront zéro au milieu de ce siècle.
Le MMTC croit qu’un nouvel ordre mondial est possible en construisant la solidarité à partir de la base. C’est pourquoi, dans tous les pays où les mouvements MMTC sont actifs, des travailleurs et des travailleuses se rassemblent pour s’attaquer au chômage, organiser les travailleurs de l’économie informelle et former des groupes dans d’autres secteurs de la communauté du travail. Au cœur de leurs actions, il y a la lutte pour un travail décent pour tous.
Les actions des mouvements du MMTC avec d’autres encouragent le partage et la solidarité entre les travailleurs : partage d’expérience, partage de foi et partage d’opinion. Ce partage les fait vivre, les soutient, et les unit dans la lutte. Nous devons refuser un système qui s’oppose aux travailleurs et à leurs besoins. Il est indispensable de réduire le pouvoir du capital et d’encourager la coopération internationale ainsi que le développement de la solidarité à tous les niveaux.
Partout dans le monde, les membres et les militants du MMTC continuent à s’engager dans des lutes courageuses pour faire appliquer ce concept de travail décent.
Parfois, ils le font dans le cadre de mouvements locaux, de leur propre chef ou par des alliances avec d’autres organisations, d’autres fois encore ils militent au sein de leurs organisations syndicales, de leurs partis politiques ou d’autres associations.
Le 1er mai est un jour où, dans le monde entier, les travailleurs célèbrent la solidarité qui les unit ; le MMTC marche la main dans la main en solidarité totale avec eux, quelles que soient leur couleur, leur race ou leur religion. Il s’agit d’une solidarité qui est née d’une lutte commune, d’espérances et d’aspirations communes. Nous partageons l’espoir d’une société nouvelle et, ensemble, nous exigeons un travail décent pour tous.

Le Conseil exécutif du MMTC,
Le Conseil exécutif du MTKR


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