Large intersyndicale dans la fonction publique

Un 22 mai pour sauver le service public, rempart contre les inégalités

18 mai 2018, par Manuel Marchal

L’intersyndicale (FSU, CFDT, CGTR, FO, UNSA, Solidaires, CFE-CGC) a présenté hier la journée d’action du 22 mai. Ce sera la mobilisation générale des agents du service public contre les attaques du gouvernement qui remettent en cause un rempart contre les inégalités. Une manifestation démarrera du Petit Marché à Saint-Denis pour se diriger vers la préfecture.

« Il est plus qu’urgent d’alerter sur les dangers gravissimes qui pèsent sur la fonction publique », déclare Marie-Hélène Dor de la FSU. Les mesures préparées et confirmées par le plan Action publique 2022 sont inquiétantes. « C’est la volonté comme pour les cheminots de privatiser un certain nombre de missions ».
Le gouvernement veut aussi s’attaquer au statut. C’est le plan de suppression de 120.000 postes, et le recours massif aux emplois non-titulaires. C’est l’extinction à terme du statut. Or, ce statut a été créé pour protéger des pressions notamment politiques, rappelle Marie-Hélène Dor. Il permet le maintien de la qualité du service public, malgré des conditions dégradées.

La précarité s’aggrave

L’UNSA partage la même analyse. « Le jour de carence est la première attaque. La fonction publique est présentée comme un coût et non pas un apport de solidarité », précise son représentant. L’UNSA souligne que la précarité dans la fonction publique territoriale doit être combattue, car plus de 70 % des agents ne sont pas titulaires.
Le problème du pouvoir d’achat est posé. Le combat pour la défense de la fonction publique est particulièrement valable à La Réunion, affirme l’UNSA.
Pour la CGTR représentée par Jean-Paul Panechou, « le danger pour les travailleurs se précise, les ordonnances et la privatisation arrivent à grands pas dans le service public. La CGTR salue la large intersyndicale. La dégradation de la situation au CHU et les répercussions sur les agents montrent ce qui va arriver, ajoute-t-il. Il constate aussi que la mairie de Saint-Denis a déjà mis en place un nouveau type de contrat précaire : les besoins occasionnels.
Solidaires dénonce le mépris du gouvernement pour la fonction publique et les services publics. « Le gouvernement commence par les cheminots en France. À La Réunion, ce sont les hospitaliers qui sont fustigés », précise le syndicat pour qui « ces attaques sont l’affaire de tout le monde. La privatisation a déjà commencé dans notre île. Des missions de service public sont données à des SPL où travaillent des personnes sous contrat de droit privé ». Et de souligner qu’ « au Conseil départemental, près de 30 % des agents sont des contractuels. Les départs ne sont pas remplacés par des agents titulaires ». « Le 22 mai verra l’affrontement de deux mondes. La France bat les records de distribution de dividendes pour les actionnaires. L’autre monde est celui des travailleurs, des services publics menacés comme jamais auparavant », conclut le syndicat.

550 euros par mois de retraite

La CFDT rejoint les autres organisations sur leur vision du service public, garant de la cohésion sur tout le territoire. Le gouvernement n’a qu’une vision comptable qui aura des conséquences sur la société. « Tous les indicateurs sont au rouge : 4 personnes sur 10 sous le seuil de pauvreté, fort taux d’illettrisme, le besoin de service public est évident ».
« La précarité dans le fonction publique territoriale fabrique de la misère sociale », ajoute le syndicat. Au bout de 40 ans de service, les agents non-titulaires gagnent 1300 euros par mois, ils partent à la retraite avec 550 euros par mois ». Conséquence, « la première démarche d’un retraité de la FPT est d’aller au CCAS ».
Pour le CHU-Réunion, se pose la problématique de l’indexation des primes des hospitaliers, rappelle la CFDT. « Il y a la volonté est de légiférer au plus niveau là-dessus, soyons vigilants face à la menace qui pèse sur le pouvoir d’achat ».
FO appelle à ce que la mobilisation du 22 mai soit à la hauteur de la brutalité des décrets du gouvernement.
CFE-CGC dénonce le mépris du pouvoir : gel du point d’indice, disparition prochaine des CHSCT. « Le recours des contractuels sera favorisé avec des policiers en contrats renouvelables ».
C’est donc un large front qui sera présent le 22 mai pour une autre politique.

M.M.

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