Malaise au Crédit Agricole

Un « accélérateur de cauchemars »

11 juin 2004

“Crédit Agricole, accélérateur de rêves”, slogan maintenant bien connu par les Réunionnais ! Les porte-parole de l’Union interprofessionnelle de La Réunion de la CFDT (IUR-CFDT) lancent un tout autre slogan, bien moins angélique : « l’accélérateur de rêves est une machine à cauchemars pour les employés » de la société.

Selon les délégués syndicaux du Crédit Agricole, la Direction générale de la banque affiche un véritable mépris envers son personnel. Et cela a assez duré, ont-ils dit hier à la presse. "Licenciements suite à des conseils de discipline fantoches qui bafouent continuellement les droits de la défense", "boycott des réunions des délégués du personnel par la Direction générale", "mauvaise répartition du fruit du travail : 20% du personnel perçoit 55% des primes distribuées", "pressions et harcèlements au quotidien", "mutations forcées", les représentants syndicaux présentent une toute autre image de l’institution. Nous n’en rêverions pas.
Par une lettre ouverte du 11 décembre 2003, l’UIR-CFDT avait déjà sollicité un entretien avec le Conseil d’administration. Mais les salariés du Crédit Agricole déplorent que cela soit "resté lettre morte jusqu’à ce jour". Hier, ils tenaient à profiter de la présence de la presse pour réitérer la demande d’entretien. Il importe, selon le personnel, que la sérénité revienne dans l’entreprise. Mais pas à n’importe quel prix. Le travail du personnel doit être pris en compte et reconnu. Plusieurs salariés, après 20, 30 ans de travail dans l’institution, touchent toujours la “modique” somme de 942 euros (6.179 francs). Bonjour le plan de carrière.
"Les jeunes arrivent, s’aperçoivent de l’ambiance et des conditions de travail. Ils démissionnent", lançait un des porte-parole. Bref, il y a malaise au Crédit agricole, et le personnel tient à le faire savoir à ses administrateurs et à ses sociétaires, "les vrais patrons de la direction".
À l’initiative de la CFDT, le Comité d’entreprise (CE) avait voté à l’unanimité en 2002 le recours d’un expert en vue de l’examen annuel des comptes. Le rapport d’expertise comptable 2001 a été présenté au CE. L’audit est par ailleurs éloquent en termes de manquements de l’institution auprès de son personnel.
Une autre inquiétude de la CFDT est l’externalisation de certains services (chèques et informatique) qui ne serait pas à la hauteur des espérances de la clientèle, et qui ne procurerait aucunement une qualité à la hauteur des investissements engagés.
Le personnel entend alerter les administrateurs et les sociétaires, afin qu’ils interviennent en vue de ramener la paix sociale au sein de l’établissement.

Bbj


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Témoignages - 80e année


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