Grève à la Saphir

Un accord a été trouvé, mais l’inquiétude subsiste

25 août 2007, par Sophie Périabe

Lundi dernier, 80% du personnel de la Saphir, Société d’Économies Mixte (SEM) chargée de fournir de l’eau aux agriculteurs de Saint-Leu à Saint-Joseph, se mettaient en grève illimitée.
Depuis mercredi après-midi, un accord a été trouvé, et dès jeudi matin, l’ensemble des employés a repris le travail.
Mais l’issue heureuse de ce conflit cache un autre « malaise », et selon Jean-Louis Vidot, Délégué syndical CGTR, l’inquiétude est toujours de mise.

Une solution a donc été trouvée au conflit qui opposait les employés de la Saphir à la Direction. Cette dernière souhaitait augmenter la partie fixe des salaires de 2,6% et de 2,1% la prime exceptionnelle.
« Nous, on préfère avoir une augmentation du salaire fixe », insistaient les salariés. La Direction a donc abdiqué et a accordé aux salariés une augmentation de 3,5% sur le salaire fixe et une prime exceptionnelle de 1.500 euros bruts.
Concernant les 3 jours de grève, la Direction en a pris 2 à sa charge, laissant 1 jour à ces salariés qui auront le loisir de choisir entre congé annuel ou RTT.
Outre la remise en cause des négociations annuelles obligatoires, les grévistes ont remis une plate-forme d’une trentaine de revendications à la Direction. « Et dès mercredi prochain, nous nous pencherons avec la Direction, par l’intermédiaire de groupe de travail, sur cette plate-forme de 30 revendications. Nous veillerons à ce que cela soit suivi, cela fait trop longtemps qu’on le réclamait », ajoute avec satisfaction Jean-Louis Vidot.

L’avenir de la Saphir en question

« La Saphir est un outil réunionnais, et on y tient », insiste le représentant du personnel. Or, de plus en plus, les salariés ont l’impression que le principal actionnaire de la SEM, qui n’est autre que le Département, veut « mettre la Saphir à la porte ». En effet, selon Jean-Louis Vidot, le Conseil général aurait demandé à la Saphir de ne pas répondre aux appels d’offre dans l’Ouest concernant l’eau potable.
Mais dans un même temps, la CISE et Véolia ont la possibilité de répondre aux appels d’offre concernant l’eau d’irrigation. « Ce qui fait qui nous avons perdu toute la région Ouest, précise Jean-Louis Vidot. Contrairement aux deux compagnies nationales, la Saphir est un outil réunionnais au service des agriculteurs. Nous ne faisons pas que leur fournir de l’eau, nous leur apportons également l’accompagnement nécessaire, des conseils, notamment à travers notre boutique consacré à l’irrigation ».
Les salariés craignent que, dans un futur relativement proche, la Saphir soit absorbée par l’une ou l’autre des compagnies nationales.
« D’ailleurs, Nassimah Dindar l’a déjà dit : ce n’est pas son rôle que de s’occuper des irrigants », ajoute le délégué syndical.
D’après ce dernier, les employés sentent la fin de la Saphir et se demandent « à quelle sauce ils vont être mangés ».
Notons, par ailleurs, qu’un audit financier et technique, commandé par le Département, est en cours de réalisation, et « pour naous, cela ne laisse présager rien de bon. Et c’est dommage pour La Réunion, car la Saphir est un bel outil à disposition des agriculteurs réunionnais », conclut Jean-Louis Vidot.

Sophie Périabe


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