Un DESS en poche et pourtant sans emploi

28 juillet 2007

Grande déception pour David G. - que j’ai rencontré hier après-midi ! Cela fait trois ans qu’il est en quête d’un emploi stable. Il a tant d’années d’études au compteur et un DESS en poche. Un diplôme qui, normalement, aurait dû lui permettre de travailler dans une collectivité ! Enfin, c’est ce qu’on lui a dit, c’est ce qu’on lui a assuré ! Mais au bout du compte, rien.

David G. n’a pas baissé les bras dans un premier temps. Il s’est rendu dans certaines mairies où il avait pourtant pris rendez-vous depuis des mois déjà. L’employé qui l’a accueilli lui a répondu que « le maire n’était pas en mairie ». Il lui a fortement conseillé « de repasser le lendemain ». C’est ce qu’il fait. La même réponse lui est apportée, par un autre employé. Cependant, jusqu’à maintenant, il n’a pu s’entretenir avec les maires qu’il a demandés à rencontrer.
Il a pourtant des idées concrètes pour, par exemple, développer un quartier ou même une ville. Il ne nous en dira pas un mot.
Il est en colère ! Il avait des rêves qui, aujourd’hui, ne sont qu’illusions. On lui a conseillé d’aller loin dans ses études. En fait, il a un haut niveau d’études, mais pas de “job” ! Il est amer car il constate que « des emplois sont occupés par des personnes sans qualification ». Comment sont-elles arrivées là ? Il a sa petite idée et préfère la garder.

Des recherches vaines

David G. a du mal à parler tellement il est déçu. Avec son DESS, il occupe ses journées à consulter toutes les offres d’emplois, qu’elles soient dans les journaux ou à l’ANPE. C’est peu de dire ces recherches vaines. Il est en train de baisser les bras. Car il ne peut comprendre qu’avec un tel bagage, il n’arrive pas à décrocher un CDI. Il est pourtant sérieux dans tout ce qu’il entreprend.
Étant étudiant, il aidait une toute jeune association d’un quartier populaire de Saint-Denis, le Chaudron, à se développer. Lui, bénévolement, concevait tous les projets avec l’aide des membres du Conseil d’administration. Nombreux ont abouti. Il nous cite l’un d’entre eux, celui de l’accompagnement scolaire. Il a dû convaincre des chefs d’établissements scolaires, les parents et les élèves de l’utilité d’une telle initiative. Il avait mené sa petite enquête. Constat : de nombreux des élèves se trouvaient en grandes difficultés. Une équipe d’étudiants, tous les soirs, épaulait ces enfants dans leurs devoirs du soir. Des bilans étaient faits toutes les semaines pour mener à bien cette action.
Il garde un bon souvenir de cette opération qui a permis de valoriser les atouts de ces enfants. David G. s’est senti utile. Car lui n’a pas eu cette chance, ses parents savaient à peine lire et écrire. Ils ont fait tout leur possible jusqu’à son entrée en 6ème. Après, il n’a pu compter que sur lui-même et le soutien de ses proches.
Voilà en quelques lignes la vie de David G. D’autres, avec le même parcours scolaire, éprouvent les pires difficultés pour trouver seulement un CDD. Espérons que cette situation ne perdure pas !

Jean-Fabrice Nativel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • le salut pour les étudiants diplômés réside sans doute dans la mobilité ... il est grave de constater qu’un bac+5 s’accroche encore à croire que la voie normale après la fac réside en l’occupation d’un emploi local à la Réunion ....


Témoignages - 80e année


+ Lus