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Un énorme succès
Grève générale du 5 mars
vendredi 6 mars 2009, par
20.000 personnes à Saint-Denis, 10.000 à Saint-Pierre, le succès des deux manifestations à l’appel du COSPAR a dépassé les prévisions. Par dizaines de milliers, les Réunionnais se sont rassemblés pour en finir avec la pauvreté, la précarité, le chômage, la vie chère, le mal-logement. La Réunion s’est massivement mobilisée à l’appel du COSPAR, l’urgence est maintenant d’ouvrir des négociations pour faire avancer les 62 revendications pour améliorer la situation des Réunionnais, et en particulier des plus démunis. Le modèle de développement actuel a atteint ses limites.
Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi à La Réunion s’élève à 91.724 individus. Notre île a vu en 1 an (de janvier 2008 à janvier 2009) 10.000 demandeurs d’emploi de plus, selon la Direction du Travail. (Voir graphique “Demandeurs d’emploi en fin de mois”).
Concernant les demandeurs d’emploi de la catégorie 1* (voir définition), la progression du chômage a été de 16,8% sur 1 an. C’est 1,4 point de plus qu’en France (15,4%). La situation est donc plus alarmante sur notre île qu’en France.
Le taux de chômage est le plus élevé à La Réunion comparé aux autres DOM ou à la France. Selon la Direction du Travail, le taux de chômage dans la catégorie 1 (DEFM 1*) s’établit à près de 25% à La Réunion. (Voir graphique “Taux de chômage”).
On peut également noter une aggravation de la précarité de l’emploi à La Réunion. Les emplois précaires représentent la plus grande part des offres d’emplois satisfaites. En effet, sur dernières, la part des emplois durables a diminué en faveur des emplois saisonniers et occasionnels. Notre économie ne peut pas reposer sur des emplois précaires. (Voir graphique “répartition des offres d’emplois satisfaites”).
En termes de pouvoir d’achat, les biens de première nécessité ont connu la plus forte augmentation. Les petits revenus sont les plus pénalisés par cette hausse.
L’INSEE fait une comparaison de l’évolution du prix de quelques produits entre janvier 2008 et janvier 2009. On peut constater par exemple que le prix du riz (sachet de 2 kg) a évolué de près de 43%, celui de l’huile de 30% ou celui du beurre de 13%. La plupart des produits de première nécessité ont connu une très forte augmentation des prix. (Voir graphique “Évolution des prix de quelques produits alimentaires”).
A cela s’ajoutent des indicateurs sociaux alarmant :
- La part de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est considérable dans les DOM et en particulier à La Réunion. En effet, 52% de la population vit avec moins de 790 euros/mois.
- De très fortes inégalités de revenu. Les inégalités sont deux fois plus importantes à celle observée en France.
- Un fort taux d’illettrisme. Par exemple, à La Réunion, près de 120.000 personnes sont touchées par l’illettrisme.
- Un coût de la vie extrêmement élevé. Certaines études montrent que le coût de la vie est de 50% plus élevé dans les DOM par rapport à la France.
Nous sommes au cœur des contradictions
Le modèle a abouti à un système très inégalitaire. Les revendications des Réunionnais sont légitimes.
On est aujourd’hui au cœur des contradictions. On est arrivé à l’impasse dans tous les secteurs. Quel chemin prendre aujourd’hui ? Il faut que tous les Réunionnais se concertent. La sortie de crise ne peut aujourd’hui se faire que par le biais du développement durable.
Risham Badroudine
*DEFM 1 : Personnes sans emploi immédiatement disponibles, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi à durée indéterminé à temps plein.
