Débat au Chaudron

Un jeune sur deux de moins de 25 ans est au chômage à La Réunion

18 avril 2009

Lundi 6 avril, c’est au cœur du Chaudron que RFO a décidé de tenir son émission “Zot Mag” spécialement dédiée aux problématiques de la jeunesse et plus particulièrement celle de l’insertion professionnelle et du chômage des jeunes de moins de 25 ans. Cette émission fut très révélatrice du malaise profond qui règne au sein de la jeunesse réunionnaise.

Le constat est alarmant. Un jeune sur deux de moins de 25 ans est au chômage à La Réunion. Qu’il soit très diplômé, peu diplômé ou pas diplômé, le résultat est le même. À La Réunion, des milliers de jeunes chômeurs ont un niveau égal ou supérieur à Bac +5. Après des années de sacrifices et d’acharnement pour obtenir un fameux diplôme, le jeune se retrouve au chômage, sans aucune ressource et totalement désœuvré. Face au chômage qui ne cesse d’augmenter, face aux fermetures d’entreprises, face à la baisse du pouvoir d’achat, quelles perspectives d’avenir donne-t-on aujourd’hui à nos jeunes ?

Qu’il soit très diplômé, peu diplômé ou pas diplômé,
le résultat est le même

Aujourd’hui, ces derniers n’ont plus d’espoir et ne croient plus en l’avenir. Cet état de fait est catastrophique pour l’avenir d’un pays. La jeunesse est la fierté d’un pays, c’est elle qui porte le développement durable et solidaire de La Réunion de demain. La jeunesse est le moteur et le poumon de notre société future. Eh bien, l’avenir semble bien assombri et aucune mesure n’est prise pour garantir l’avenir de la jeunesse. Au contraire, on voit aujourd’hui que l’Etat diminue l’encadrement de l’enseignement et refuse de prioriser et d’investir pleinement dans la formation et l’insertion professionnelles.
Notre île a une population jeune, en forte croissance démographique.

Plus de 2.000 jeunes diplômés passent
les concours de l’enseignement…

Malheureusement, ce dynamisme et cette jeunesse ne profitent pas à notre population. En effet, tous les ans, des milliers de jeunes restent sur « le bord du chemin » aux dépens des contingents métropolitains. Plus de 2.000 jeunes diplômés passent les concours de l’enseignement chaque année et seulement une centaine de postes sont ouverts aux concours à La Réunion, alors que notre île a besoin de 6 fois plus. Et parce que certaines régions métropolitaines maintiennent des postes aux concours alors qu’ils n’en ont plus besoin, cela fait que chaque année, 6 fois plus de jeunes métropolitains viennent occuper des postes dans l’enseignement à La Réunion et laissent des Réunionnais au chômage. Sans tomber dans le sectarisme, il est urgent aujourd’hui d’adapter le nombre de postes aux concours à La Réunion en fonction des besoins réels de l’île.

Le diplôme : la meilleure arme face au chômage

Le diplôme reste néanmoins la meilleure arme face au chômage. L’étroitesse géographique et le tissu socio-économique de notre département ne nous permettent pas d’offrir l’ensemble des formations et d’absorber la totalité de l’emploi localement. La mobilité apparaît donc essentielle à l’épanouissement de notre population, mais pas n’importe laquelle. De par notre histoire et aussi par manque de lisibilité alentour, la mobilité s’est trop limitée au seul département métropolitain. Depuis des années, nos jeunes cerveaux réunionnais partent poursuivre leurs études en France et la plupart du temps s’y installent définitivement. Depuis trop longtemps, nous incitons nos jeunes à vivre à 11.000 km de leur famille et nous laissons nos “cerveaux” quitter notre île sans aucune perspective de retour. Aujourd’hui, les jeunes comparent la mobilité à « l’esclavage » ou aux « enfants de la Creuse », alors que la mobilité est une expérience extraordinaire et un véritable vecteur d’épanouissement humain quand elle est choisie, et ne doit pas devenir la solution de facilité face au chômage. La Réunion à cet atout d’être le seul département français et européen de la zone océan Indien, nous devons nous tourner vers les pays de la zone et accentuer le co-développement en favorisant la mobilité des jeunes Volontaires du Progrès. Cela consoliderait également la solidarité dans la zone océan Indien et permettrait à nos jeunes de pouvoir retourner à La Réunion beaucoup plus souvent. La mobilité doit rester un choix personnel et nous devons accompagner tous nos jeunes dans leur choix, que ce soit pour de la mobilité régionale, nationale ou internationale.

LG

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