Parc national des Hauts de La Réunion

Un laboratoire de la valorisation des atouts réunionnais

25 juillet 2007, par Manuel Marchal

Le futur directeur du Parc national est connu. Gageons que les concours déconcentrés destinés à recruter des fonctionnaires réunionnais pour travailler dans le Parc national puisse être une réalité.

Le 12 juillet dernier, un arrêté ministériel nomme à compter du 1er septembre le premier Directeur du Parc national réunionnais, il s’agit d’Olivier Robinet. D’après un communiqué de la Préfecture, « il dirige actuellement le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Ghana. (...) Il a une expérience importante dans le domaine de la biodiversité en France et à l’international, ainsi que des compétences en management au service de l’environnement, de l’agriculture et du développement ». Enfin, « il possède une solide culture générale dans les principaux domaines d’activité du Parc national » liée à une thèse « sur la biologie de la conservation, la restauration écologique et la lutte contre les espèces envahissantes » soutenue dans une université de Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, Olivier Robinet a été chargé de mission au ministère de l’Environnement et au ministère des Affaires étrangères sous plusieurs gouvernements de tendances politiques différentes.

Qui aura droit aux emplois ?

Dès son arrivée, le nouveau directeur aura un important dossier à traiter. Il s’agit du recrutement des agents du Parc national. « Formation, recrutement des Réunionnais dans le Parc national des Hauts », tel est une des revendications portées par le Collectif emplois en danger qui avait été entendu par le chef de la mission Parc national en 2004. Ce dernier indiquait que la structure du parc ne créerait en elle-même que « quelques dizaines d’emplois » pour lesquels seront privilégiées les compétences réunionnaises. Selon "Témoignages" du 28 avril 2004 reprenant en substance les propos de Jacques Merlin, chef de la mission Parc national, « ces postes seront accessibles sur concours à partir de 2006, au mieux. Ces concours, déconcentrés, feront appel à la candidature locale prioritairement ».
Le 7 mars dernier, lors d’une conférence de presse, le Préfet a annoncé que les « recrutements (...) seront engagés de 2007 à 2009 ». Dès cette année, 45 postes sont budgétisés et 100 le seront en 2009, quand tous les emplois seront pourvus.

L’environnement, gisement d’emplois

A-t-on réussi à anticiper pour que des Réunionnais puissent être suffisamment formés pour réussir ces concours donnant le droit de travailler dans le Parc national ? C’est à nouveau la question de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à La Réunion qui est posée.
Au-delà des dizaines de postes que va créer directement le Parc national des Hauts, c’est son rôle de locomotive du secteur de la valorisation des atouts naturels de La Réunion, susceptible d’être un gisement d’emplois, qui focalise les attentions. C’est dire son importance.
La question du Parc national figure dans la plate-forme de l’Alliance soumise aux différents candidats à la Présidentielle. Dans ce document, approuvé par le président de la République, l’Alliance précise que « le Parc national et la Réserve marine, outils de protection et de valorisation des espaces et espèces remarquables, cristallisent beaucoup d’espoir en matière de création d’emplois pérennes, d’autant plus que la Commission de Bruxelles a décidé de confier à La Réunion la responsabilité - pour l’ensemble des territoires ultramarins d’Europe - des mesures à prendre pour l’étude et le respect de leur biodiversité ».
Alors que la lutte contre le chômage est une priorité à La Réunion, il est essentiel que priorité soit faite à la reconnaissance des compétences locales afin que la bataille pour valoriser la biodiversité réunionnaise s’intègre pleinement dans la lutte pour le développement de La Réunion.

Manuel Marchal


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