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Vers un collectif Alerte à La Réunion
5 juillet 2007
L’UNIOPSS rencontrait mardi les partenaires sociaux au CESR pour discuter de la mise en place d’un collectif Alerte à La Réunion. Objectif : lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, en travaillant sur le terrain auprès des plus démunis et avec les acteurs du monde économique et politique.
La Réunion va se doter d’un Observatoire des prix et des revenus, pourquoi ne se doterait-elle pas aussi d’un Observatoire de la pauvreté ? L’idée n’est pas nouvelle, 14 régions métropolitaines l’ont déjà adoptée. Cet observatoire particulier porte un nom, il s’agit du collectif Alerte. Il en existe 26 en France (dans les 14 régions), et La Réunion pourrait bien en ajouter un autre. C’est du moins le souhait partagé de l’URIOPSS (Union régionale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) et de la FNARS (Fédération nationale interfédérale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) qui rassemblent des associations de lutte contre l’exclusion.
Jean-Michel Bloch Lainé et Hubert Allier, respectivement Président et Directeur général de l’UNIOPSS (Union nationale cette fois) sont dans l’île pour sensibiliser les acteurs, que ce soit les associations, les syndicats ou les responsables politiques, à la mise en place d’un collectif Alerte.
Mardi, l’Assemblée générale du CESR (Conseil économique et social) lui a accordé toute son attention. L’idée d’un collectif Alerte à La Réunion a reçu un accueil favorable, d’autant plus qu’en matière de pauvreté et d’exclusion, l’île est durement touchée. Une rencontre du même type était prévue hier avec les associations.
« Avant, on naissait pauvre, aujourd’hui, on le devient »
Le collectif Alerte est né en 1995 sous l’impulsion de l’UNIOPSS. À sa fondation, il interpellait sur le nombre de pauvres en France, soit 5 millions. Aujourd’hui, il y en a 2 millions de plus, et le collectif continue à interroger la société : « Combien de temps peut tenir un pays avec 7 millions de pauvres ? »... Un combat de titan qui fait parfois douter le collectif sur l’efficacité de ses actions. « Le nombre de pauvres a en effet augmenté en France, mais on s’est rendu compte qu’il fallait mettre en place une politique qui prenne tout en compte, l’emploi, le logement, l’économie, pour lutter contre l’exclusion. Si, avant, on naissait pauvre, aujourd’hui, on le devient », expliquait hier Hubert Allier.
Quatre “convictions” animent le collectif Alerte : La lutte contre la pauvreté et l’exclusion doit s’engager sur la base de ce que constatent les associations sur le terrain, le marché du travail a des limites, la lutte doit se faire sur la base d’une dimension éthique forte, et prendre en compte les besoins vitaux des individus ainsi que la réalité de l’application des droits.
Le collectif Alerte ne se fixe pas pour objectif de proposer des dispositifs afin de lutter contre la pauvreté et l’exclusion, mais plutôt d’évaluer ce qui existe déjà et de dégager les raisons de l’échec des dispositifs.
En région Centre, par exemple, un collectif Alerte a mené un travail d’analyse sur les travailleurs pauvres, ce qui a servi de base pour les propositions du CESR. En Champagne-Ardennes, Alerte s’est chargé d’organiser des groupes de travail pour apprendre la prise de parole à des personnes exclues. En Pays de Loire, chaque association d’un collectif Alerte a suivi une personne en contrat aidé afin de mieux comprendre la décentralisation du RMI au niveau du Département.
Le collectif Alerte propose ainsi de changer de logique. Passer de la dépendance des exclus à l’échange, du parcage au partage et retravailler l’éthique de la solidarité. Une posture qui consiste à reconnaître la personne exclue et envisager ce qu’elle peut apporter à la société.
« Le pauvre de La Réunion est encore plus pauvre que celui de Métropole »
Raymond Mondon, Président du CESR, l’a souligné. A La Réunion, le seuil de pauvreté est fixé à 350 euros. Alors que le seuil européen, cité par l’UNIOPSS, est de 776 euros. Et il n’est pas certain que les pauvres de La Réunion (et de l’Outre-mer en général) soient compris dans les 7 millions de la France. Comme c’est le cas pour les statistiques nationales des demandeurs d’emploi. Quoi qu’il en soit, le pauvre de La Réunion est encore plus pauvre que celui de Métropole. La mise en place d’un collectif Alerte serait donc un moyen de plus pour lutter contre, à condition qu’il consiste bien à combattre et non à gérer la pauvreté et l’exclusion.
Ce qui ne peut se faire sans aborder des questions de fond sur l’organisation de la société réunionnaise : la valeur du travail aujourd’hui, avec environ 200.000 personnes qui ont un emploi (dont 120.000 en temps plein), des salaires et retraites qui tirent vers le bas, une forte proportion de personnes qui vivent de minima sociaux, dans un état de dépendance.
Edith Poulbassia
L’UNIOPSS et la FNARS
L’UNIOPSS existe depuis 60 ans, dans 22 régions en France, dont La Réunion. Elle regroupe 110 associations nationales, de la Croix-Rouge à Emmaüs en passant par la Fondation de France, des associations qui œuvrent dans le secteur de la santé et de l’action sociale. L’URIOPSS de La Réunion est l’une des plus vivantes et actives, avec une vingtaine d’associations.
L’UNIOPSS est à l’origine du collectif Alerte en 1995. La Commission de lutte contre l’exclusion, créée sous Laurent Fabius, obtient le label Alerte national. « C’est la base du pacte, nous voulons, ensemble, engager toutes nos forces, et tous les acteurs doivent y participer. De cette manière, les associations donnent une mission à la société », raconte Jean-Michel Bloch Lainé. Une URIOPSS doit être créée en Martinique et en Guadeloupe.
La FNARS agit pour l’insertion depuis 1956. D’abord, en intervenant auprès des prisonniers à la fin de leur peine puis, plus largement. Elle regroupe 21 associations nationales, la présidente est Nicole Maestracci. Au total, ce sont 750 associations qui s’occupent de l’accueil, de l’hébergement, de l’insertion sociale et professionnelle. La FNARS Réunion existe depuis 2004 avec 11 adhérents.
EP
Remarques du CESR et partenaires sociaux
Des situations spécifiques à La Réunion à prendre en compte
Georges-Marie Lepinay a souligné la situation spécifique de La Réunion où une grande partie de la population vit avec moins de 1.000 euros par mois. 90% des retraités, les érémistes, les smicards, les bénéficiaires de la CMU, etc... Ce qui conduit à la mise en place d’une économie parallèle.
Michèle André, Directrice de la CAF, a rappelé que même avec 1.500 euros par mois, un couple qui travaille, avec deux bas salaires, un logement social, deux enfants à charge, a recours à des bons pour l’alimentation. Les frais de garde des enfants, le coût de la vie, le transport pèsent sur les ménages.
Georges Ariman a souligné que depuis longtemps à La Réunion, deux mondes coexistent : le monde économique et le monde social. « Alerte, cela nous fait penser au cyclone. Pour nous, il y a des années que le cyclone est stationné sur La Réunion », a-t-il déclaré. Pour lui, il ne voit pas comment, à l’heure actuelle, l’économie peut prendre en compte le social.
Pour Ivan Hoareau de la CGTR, le principe “un emploi pour tous” doit aussi se poser la question de la qualité de l’emploi. Il a évoqué le secteur des services à la personne, secteur prometteur en Métropole comme à La Réunion. Avec les contrats de gré à gré, les titres de travail simplifiés, il est évident que la société est en train de construire une précarité massive, avec des conséquences à venir.
Enfin, Georges Ariman a évoqué la possibilité de mettre en place un Revenu Minimum d’Existence auquel aurait droit toute personne, quels que soient son âge et son sexe. Pour Hubert Allier de l’UNIOPSS, il y a là un danger d’instaurer un Revenu Minimum d’Assistance, qui ne conduirait pas les personnes qui en ont la capacité à sortir de l’exclusion. Au sein de l’UNIOPSS et d’Alerte, ce débat n’est pas tranché, tant il touche à la dignité même de la personne.
E.P.
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