Accident du travail

Un ouvrier maçon tué par une grue

18 octobre 2005

Un maçon-coffreur de 47 ans qui travaillait sur le chantier de la Route des Tamarins a été tué hier-matin accidentellement par une grue qui a basculé en arrière.

Jean-Marie Picard, maçon-coffreur professionnel, surveillait le versement d’une bétonnière dans un coffrage lorsqu’il a été percuté par la pelle d’une grue PPM - une grue montée sur camion - qui s’est renversée en arrière depuis un poste en surplomb. L’accident serait survenu vers 9h30 d’après les gendarmes de la brigade de Trois-Bassins chargés de l’enquête. Ces derniers devront notamment déterminer comment une grue PPM de plusieurs tonnes a perdu l’équilibre, menaçant les ouvriers qui se trouvaient en contrebas. Le chauffeur du camion aurait quant à lui réussi à s’extirper de l’engin déstabilisé.
Selon une responsable de la Fédération du Bâtiment, Sylviane Dijoux, que “Témoignages” a interrogée au sujet de l’accident, "il y a essentiellement 2 causes possibles : soit la grue était mal positionnée, soit la charge à soulever était trop lourde".
L’engin appartient à une entreprise individuelle, dont le siège est à Salazie, liée à la GTOI par un contrat de Société d’économie partagée (SEP).
Jean-Marie Picard avait été embauché "il y a un peu plus de 2 mois", selon la responsable de la société Shoc-interim de La Possession qui l’avait recruté sur un contrat de “mise à disposition”. Il était salarié de la société d’Intérim, dont les responsables se sont rendus hier dans la matinée sur les lieux du drame. Ils y ont trouvé des ouvriers sous le choc, collègues de travail de Jean-Marie Picard et les gendarmes venus pour l’enquête, en présence du capitaine Naourès, de la compagnie de Saint-Paul.
Originaire de Piton Saint-Leu, Jean-Marie Picard laisse 2 enfants de 10 et 13 ans.
Cet accident mortel est le 1er qui endeuille le chantier de la route de moyenne altitude. Il a choqué les ouvriers et syndicalistes rencontrés hier, qui ont réagi dans 2 communiqués, l’un de la Fédération CGTR du Bâtiment, l’autre de la CGTR-Est (voir ci-après). La Région pour sa part a exprimé "sa vive émotion et sa solidarité envers la famille de la victime frappée par ce drame", et demandé que toute la lumière soit faite. Le président de la collectivité, Paul Vergès, se rend ce matin sur le chantier pour rencontrer les collègues de Jean-Marie Picard et écouter les explications des protagonistes.

P. David


Réactions

o CGTR-BTP

"Le monde des travailleurs du bâtiment perd un des siens"

Dans un communiqué diffusé hier, la Fédération CGTR-BTP "adresse ses sincères condoléances à la famille de Jean-Marie Picard, victime d’un accident mortel de travail survenu ce jour (hier - NDLR) sur le chantier du groupement GTOI Demathieu & Bard de la Route des Tamarins".
La CGTR-BTP "dénonce la course effrénée au profit qui se fait au mépris de la sécurité des travailleurs dans ce métier". "Ce drame touche, encore une fois, un travailleur précaire sous contrat d’intérim depuis deux mois", poursuit la CGTR-BTP qui précise que "les travailleurs précaires sont les plus soumis aux cadences infernales de travail". "Cette loi économique du profit prive deux enfants d’un père qui travaillait pour pourvoir à leurs besoins", note la CGTR-BTP qui "réclame justice".

o Union régionale Est CGTR

"Solidarité fraternelle à la famille"

"Un travailleur de 47 ans, père de 2 enfants vient de trouver la mort sur le chantier de la Route des Tamarins.
Les militants de la CGTR-Est tiennent à faire part à sa famille de leur fraternelle solidarité devant cette épreuve.
La fatalité n’existe pas. Il y a eu mort d’homme sur un chantier. Cet accident était obligatoirement évitable. Nous devons tous être conscients pour que des enfants de travailleurs cessent de pleurer la mort de leur parent."

o Région Réunion

Des circonstances à établir rapidement

"La Région vient d’être informée de l’accident qui s’est produit ce matin (hier-matin - NDLR) sur le chantier de la Route des Tamarins, qui a coûté la vie à un travailleur, la Région tient à exprimer sa vive émotion et sa solidarité envers la famille de la victime frappée par ce drame.
D’ores et déjà, la Région prend toutes les dispositions nécessaires avec l’ensemble des acteurs concernés afin que les circonstances de ce dramatique accident soient rapidement établies."


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Messages

  • JE SUIS MACON DEPUIS 4ANS , CE QUI SE PASSE SUR UN CHANTIER C’EST QUE VOUS AVEZ LES PROMOTEUR QUI ONT DES DELAI A RESPECTER ET PLUS VITE LE CHANTIER EST TERMINER ET MOINS DE SALAIRE ILS PAYRONT DONC FERONT PLUS DE PROFIT , A PARTIR DE LA SUR LE CHANTIER C’EST LA COURS UN ARTISANT QUI SOUS TRAITE RECOI ENVIRONT 30% DU PRIX DU MARCHER DOIT T’IL PAYER LES CHARGE MIROBOLANT ,DOIT T’IL PAYER LES OUVRIER , OU EST LA SECURITER DANS TOUT SA NULLE PART C’EST LA COURSE AU BENEFICE ET ALORS ON MONTE SUR UN ECHAFAUDAGE SANS SECURITER ON ESKALADE LES MUR SUR DES ECHELLE ON SAUT DE N’IMPORTE OU PARSE QU’IL FAUT FAIRE VITE,VITE
    C’EST LA SPIRALE INFERNALE DU BATIMENT , SI LES PETIT ARTISANT ET LES SOUS TRAITANT ETE MIEUX PAYER ILS SE PERMETRER DE CONSACRER DU TEMPS A LA SECURITER ET QUE QUELCUN VIENNENT ME DIRE LE CONTRAIRE !!!
    0660198483


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