Un pré-accord sur une augmentation de salaires a été trouvé dimanche matin entre le patronat et le comité LKP, organisateur de la grève générale qui paralyse la Guadeloupe depuis près de trois semaines.
Ce pré-accord prévoit « une augmentation de 200 euros pour les salariés percevant jusqu’à 1,6 fois le SMIC, soit environ 45.000 salariés ».
Pour les salaires supérieurs à 1,6 fois le SMIC, les augmentations feront l’objet de négociations par entreprise et par branche sur une base de 2,5 à 3%.
Les négociations ont duré 22 heures et se sont terminées à 9h dimanche matin. Ce pré-accord a été confirmé à l’AP par Jean-Luc Lubin, secrétaire général de l’Union des entreprises MEDEF Guadeloupe, qui a souligné qu’il était « subordonné au feu vert du gouvernement ».

Baisse de 10% de 100 produits de consommation courante

Les prix de 100 produits de consommation courante vont également baisser de 10%, dans soixante supermarchés et hypermarchés de Guadeloupe, a annoncé mercredi le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo.
« Une liste de 100 produits de la vie quotidienne sera publiée. Ces prix vont baisser de 10%, et ils seront maintenus à ce niveau -10% jusqu’à la fin de cette année », a annoncé Yves Jégo, sur RTL.
Le président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, « se réjouit de la signature d’un tel accord ». Dans un communiqué, il estime en revanche qu’Yves Jégo « économise les crédits de l’Etat ». « Aucun euro supplémentaire n’a encore été mis sur la table par le gouvernement », déplore-t-il.
Il demande ainsi à la ministre de l’Intérieur de « gagner des arbitrages budgétaires auprès de Bercy pour rendre possible une baisse de la TVA, l’augmentation des minima sociaux et des moyens supplémentaires pour les hôpitaux et l’Education nationale » sur l’île.

Baisse des prix des carburants

Sur une autre revendication, le prix du carburant, une avancée a également été réalisée avant-hier. Le président du Conseil général de la Guadeloupe, Jacques Gillot, a indiqué que le prix du litre d’essence sans plomb passera aujourd’hui de 1,16 à 1,13 euros, puis à 1,07 euros jeudi. Celui du gazole de 0,99 à 0,93 euros puis à 0,88 euros.

R.B

Appel à une journée « île morte » en Guadeloupe

Plusieurs élus de l’île entendent protester contre les conditions du départ hier soir du secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, qui doit rencontrer Fillon à Paris.
Les Guadeloupéens ressentent le retour soudain d’Yves Jégo à Paris comme du « mépris ». Plusieurs élus ont appelé à une « journée île morte » en Guadeloupe pour protester contre les conditions du départ de l’île du secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer.
Le président du Conseil général, Jacques Gillot, a réitéré hier matin l’appel lancé, au nom de « tous les élus guadeloupéens », par le président de l’Association des Maires, Jean-Claude Malo. Ce dernier avait appelé maires et présidents de collectivités territoriales « à fermer leurs mairies et services ».
Le député Eric Jalton, maire des Abymes, a déclaré que tous les bâtiments publics de la commune la plus peuplée de l’île seraient fermés en marque de « solidarité avec les travailleurs en grève ».
Le départ d’Yves Jégo, qui, semble-t-il, n’avait pas prévenu les participants à la séance de négociations LKP-patronat prévue dimanche après-midi où il assurait une fonction de médiateur, a provoqué un fort émoi en Guadeloupe.

Le secrétaire d’Etat était censé, à cette occasion, communiquer aux partenaires sociaux la réponse de Matignon à une demande patronale d’exonération de charges destinée à financer les augmentations de salaires revendiquées par le LKP.

R.B

11 centimes de moins qu’à La Réunion

A partir de jeudi, le prix du litre de gasoil en Guadeloupe sera inférieur de 11 centimes à celui de La Réunion.
Avant le mouvement des transporteurs ponctué par le blocus de la Région, c’est à La Réunion que le prix des carburants était le moins élevé de l’Outre-mer. L’écart va être de 11 centimes avec la Guadeloupe, et en aucun cas ce ne sont les collectivités locales guadeloupéennes qui financeront cette baisse à la place des pétroliers.
Qu’attend donc le préfet pour décider de baisser le prix de 11 centimes à La Réunion, et pour qu’il ordonne d’arrêter de ponctionner les automobilistes pour "rattraper" un soi-disant manque à gagner subi par les compagnies pétrolières ?
Les premiers éléments du rapport d’étape de l’inspection générale des finances concernant la Guadeloupe rappelle sur quoi repose le fameux "prix de structure" dans cette île. Cela rend d’autant plus urgent la nécessité de mettre les cartes sur la table.