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3.000 manifestants à Saint-Denis
30 janvier 2009, par
Les syndicats ont prévenu. La manifestation d’hier n’était qu’un test, histoire de prendre la température du mécontentement auprès de la population. Un avant-goût de ce qui risque d’animer l’année 2009, jusqu’à ce que le gouvernement se décide enfin à cesser de « faire la sourde oreille » aux revendications des fonctionnaires, enseignants, travailleurs sociaux, assistantes maternelles, des salariés du privé, des lycéens et étudiants, des parents d’élèves, des retraités, des demandeurs d’emploi. « Nos patrons contrôlent nos salaires, contrôlons leurs profits », « Tout augmente, le riz, l’essence, le pain, le gaz, les loyers, et les profits... sauf les salaires », « c’est aux capitalistes de payer la crise, pas aux travailleurs », « La Poste n’est pas anonyme, mais service public », pouvait-on lire sur les pancartes.
Devant la préfecture, les syndicats ont appelé les manifestants à maintenir la mobilisation cette année. Ivan Hoareau de la CGTR a affirmé qu’une « sortie par le haut de la crise est possible, à condition de relancer la consommation et d’augmenter les salaires ». « Cela fait 20 ans que l’inflation et les gains de productivité des entreprises ne sont pas pris en compte à La Réunion pour les salaires, a-t-il ajouté. Sur ces bases, la CGTR est prête à l’unité d’action pour les prochaines négociations salariales ». Jean-Claude Bénard de Solidaires a regretté que le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer ne soit pas à l’écoute des revendications, en évitant d’être confronté aux grévistes. Erick Chavriacouty de l’UNSA a demandé un plan de relance qui intègre « un volet social » pour l’emploi et les revenus. Christian Picard de la FSU a rappelé que le gouvernement a déjà fait « des petits pas en arrière » face aux manifestants avec le CPE, les RASED, etc... Raison de plus pour amplifier la mobilisation.
Le SAIPER a appelé à la « désobéissance pédagogique », de refuser de pratiquer les tests d’évaluation des élèves. Le représentant de la FCPE, Odel Oumana, a exprimé l’inquiétude et l’impuissance des parents d’élèves. « L’Education nationale n’est pas une dette de la nation, mais un investissement », a-t-il souligné.
Présentes pour la première fois dans la rue, les assistantes maternelles de l’UDSPAFAM 974, ont expliqué qu’aujourd’hui elles « travaillent plus pour gagner moins » et qu’elles s’opposent au “projet Tarabot” qui impose un tarif conventionné. Enfin, une institutrice a pris la parole pour annoncer son « entrée en résistance contre l’aide personnalisée aux élèves. C’est contraire à la Déclaration internationale des Droits de l’enfant. Passer de 26 heures à 24 heures avec des programmes encore plus lourds. On revient 50 ans en arrière. L’enfant est considéré comme une machine. Désormais, ma classe sera ouverte à tous les enfants pendant ces deux heures de soutien », a-t-elle insisté.
EP
Réactions
• Jean-Yves Langenier, maire du Port et conseiller général
« Il est naturel d’être aux côtés de ceux qui défendent l’intérêt général »
Des élus (Eric Fruteau, Huguette Bello, Maurice Gironcel...) étaient présents hier. Pour Jean-Yves Langenier, il est naturel d’être aux côtés de ceux qui défendent l’intérêt général, le pouvoir d’achat, l’emploi, la population en grande difficulté. « On ne peut pas incriminer ceux qui ne sont pas descendus dans la rue. Beaucoup partagent les revendications exprimées, c’est l’essentiel. La bataille reste ouverte à tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, se sentent concernés », déclare le maire du Port. Il rappelle que la crise touche non seulement les administrés mais aussi les collectivités. « La mairie n’est pas épargnée. Elle a des investissements à faire alors que les taux d’intérêt sont plus élevés. Dans ces conditions, on ne peut pas faire autant que l’on voudrait. La situation se répercute également sur le logement ».
• Maryse Dache, présidente du Comité des Chômeurs du Port
« Les plus démunis meurent à petit feu »
« Je suis là pour dire non à la casse sociale. Le gouvernement reste sourd alors que nous sommes au bord de la récession. Nous devons continuer à nous battre. Avant, les plus démunis avaient un petit espoir de s’en sortir. Aujourd’hui, on supprime les contrats aidés. Obtenir un CUI relève du parcours du combattant. Je peux citer l’exemple d’une personne actuellement en CUI dans le cadre de l’association. Le dispositif a été validé en février 2008. Or, la personne n’a pu commencer à travailler qu’en août ; Et aujourd’hui, il ne sait toujours pas si le contrat va être renouvelé, alors que le CUI se termine en février ». Pour Maryse Dache, le gouvernement ne devrait pas sous-estimer la déception de la population. La Réunion n’est pas à l’abri d’une mobilisation pure et dure comme en Guyane et en Guadeloupe. Ni comme à Madagascar.
• Nathalie Natiembé, artiste et maman
« Je suis venue pour mes enfants »
Souriante, Nathalie Natiembé. « Comme tout le monde », elle est venue battre le pavé hier matin. « Je suis venue pour mes enfants, car je pense à leur avenir, pour ma famille. Je suis là parce que la vie est trop chère, et aussi pour défendre l’enseignement, dire non à la loi Darcos. Dire non au gouvernement en place. Et puis dans ce contexte, la culture reste la dernière roue du carrosse ».
• Serge Amaranthe, greffier des services judiciaires au TGI
Rendre la justice quand les gens sont des numéros
« Je suis là par solidarité et parce que je suis concerné par les revendications. Le ministère de la Justice n’est pas à part. A La Réunion, il manque une vingtaine de fonctionnaires au TGI et des magistrats. Nous devons rendre la justice pour une population qui ne cesse de croître. Nous sommes 800.000 aujourd’hui, et demain ? Les délais pour traiter les dossiers sont trop longs parce qu’il manque du personnel et parce que les affaires sont plus complexes. Aujourd’hui, les gens sont devenus des numéros, nous n’avons plus le temps de les connaître. Pourtant, ils ont une famille, des enfants. Tout ceci doit être pris en compte et est complémentaire de l’étude des dossiers. Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps, et nous risquons de commettre des erreurs dans nos jugements. Enfin, même si je suis fonctionnaire, je manifeste pour le pouvoir d’achat de la population. Les personnes les plus démunies, ce sont elles qui se retrouvent le plus souvent devant la justice. Il paraît que 52% des Réunionnais vivent avec moins de 800 euros par mois. Je suis pour plus d’égalité ».
• Matthieu, en Terminal S au lycée agricole de Saint-Paul
« Nous sommes les futurs salariés ou patrons »
En bus, accompagnés des parents, ou même en stop. Les lycéens étaient en tête du défilé à Saint-Denis. Ils sont venus défendre leur avenir, à l’image de Matthieu, en Terminal S au lycée agricole de Saint-Paul. Matthieu a manifesté son opposition aux réformes du ministre de l’Éducation nationale, et conscient des difficultés économiques auxquelles doit se préparer La Réunion, il déclare : « Nous sommes tous concernés par la crise. Nous sommes les futurs salariés ou patrons ». Matthieu pense aussi à son avenir proche, avec « la privatisation de la Fac ». Pourra-t-il poursuivre ses études dans de bonnes conditions ? « Je suis d’accord, l’éducation a besoin de réformes, mais celles que propose le gouvernement, sans dialogue avec les lycéens, collégiens, et la population en général, ce ne sont pas les bonnes ».
• Reine, conseillère au Pôle Emploi de Saint-Gilles les Hauts
« Comment rendre un bon service aux demandeurs d’emploi ? »
Avec la fusion de l’ASSEDIC et de l’ANPE, Reine n’a pas l’impression de rendre un meilleur service aux demandeurs d’emploi. « Nous avons reçu trois jours de formation pour connaître les services de l’ASSEDIC. Ce n’est pas suffisant. On me demande maintenant de consulter les dossiers des demandeurs d’emploi. Ce qui correspond à une charge de travail en plus », explique-t-elle. Reine a toujours sur les bras ses 135 dossiers de demandeurs d’emploi alors qu’elle devrait en traiter 75. « Comment rendre un bon service aux personnes ? », s’interrogent-elle. La conseillère évoque en plus le leurre des « deux offres raisonnables d’emploi », et le numéro d’appel de l’ASSEDIC, le 3949, devenu payant.
Reine est aussi maman. Elle souhaiterait que son petit garçon de 8 ans puisse être accompagné lorsqu’il a des difficultés scolaires. Mais force est de constater que le ministère n’en fait pas une priorité avec ses deux heures de soutien par semaine.
Propos recueillis par Edith Poulbassia
(Photos EP)
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