Pouvoir d’achat

Une bataille à mener

9 février 2011, par Jean Fabrice Nativel

Cela n’a échappé à personne, le coût de la vie à La Réunion est en train de repartir à la hausse ! Bien que l’on perçoive des revenus, les conséquences de ces augmentations se font ressentir, comme le confie Dominique.

Quels sont vos achats courants ?
— Toutes les fins de semaine, je propose à une amie, et vice-versa, d’aller faire les achats en covoiturage. Les aliments et produits qui me sont nécessaires sont le riz, les œufs, les fruits et légumes, les yaourts, la viande, le poisson, les sacs-poubelle, les papiers toilettes, la lessive, le dentifrice.

Que notez-vous ?
— D’une semaine à l’autre, je constate que plus ou moins pour les mêmes achats, mon ticket de caisse peut afficher une hausse de 25 à 30 euros.

« La grande distribution connaît mes besoins en aliments et en produits »

Selon vous, pourquoi cette différence ?
— Pour moi, la grande distribution connaît mes besoins en aliments et en produits, et elle joue sur leurs prix. La crise a permis à chaque ménage de trouver son minimum vital — je ne dis pas que cela soit une bonne affaire. Aujourd’hui, je ne peux plus faire d’extras, ni d’économie. Avant, en plus des yaourts classiques, je pouvais m’offrir des crèmes glacées sans pour autant m’inquiéter pour mon budget, et je pouvais même économiser 10 à 20 euros.

Quelle en est la conséquence ?
— Mon pouvoir d’achat est réduit. Et je me demande comment à la fois avoir une alimentation saine en mangeant “5 fruits et légumes par jour” avec un budget qui se réduit en peau de chagrin. C’est un casse-tête !

Pour « des prix raisonnables »

Voyez-vous une solution pour l’amélioration du pouvoir d’achat ?
— Un constat partagé : les prix sont chers. Ma proposition est que les responsables politiques s’emparent réellement de ce problème, qu’ils appuient et écoutent les associations de défense des consommateurs pour qu’ils mènent, au nom du peuple, une bataille pour des prix raisonnables dans la grande distribution.
Je félicite les personnes qui ont le courage de se lever pour défendre cette cause, et quelques fois à leur détriment. Se voir décompter des jours de grève sur son salaire, etc., et par voie de conséquence, voir diminuer le revenu mensuel.

Autre hausse, celle des carburants. Comment faites-vous face à cette dépense ?
— J’effectue le plus souvent qu’il m’est permis du covoiturage avec une “dalone” (les réunions, les courses, etc.), j’adopte une allure raisonnable selon le trajet en espérant ainsi faire des économies sur le carburant.
Tout comme le budget réservé à l’alimentation, un est réservé à la voiture : un pourcentage à l’essence, un autre aux réparations. Ce dernier, au fil des années, diminue au profit de l’essence. Conséquence : je ne peux plus assurer dans les temps mes réparations.
« Je dépense pour l’alimentation, les produits ménagers, le carburant, les réparations de la voiture », énumère Dominique. C’est sans compter « le loyer, l’électricité, l’eau, le téléphone, la mutuelle, les impôts, les frais de gestion bancaire », additionne-t-elle.

En bref, Dominique, bien qu’elle perçoive des revenus, estime qu’elle s’en sort difficilement. Elle s’interroge sur la situation des personnes qui bénéficient des minima sociaux, car le prix des denrées de base et du carburant est le même pour tous.

Texte Jean-Fabrice Nativel


Saint-Denis

Samedi et dimanche : un repas pour les personnes SDF

• Les bénévoles de Centre-Ville Est* (Contact Jacky : 0692-01-39-38) organisent pour les personnes sans domicile fixe un repas ce samedi 12 février, et Les petites mains*, le lendemain à l’Espace Dionysien de Solidarité et d’Insertion (EDSI), ruelle Turpin (le Butor Saint-Denis). Ils comptent sur votre concours pour tout don.

* Des associations.


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