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La prime de Noël constitue un complément financier fort appréciable pour des dizaines de milliers de Réunionnais. Suite à des revendications des chômeurs, le gouvernement Jospin annonce en 1999 la création d’une prime de Noël pour les allocataires du RMI. Une mesure destinée à faire profiter les plus démunis des fruits de la croissance économique.
À l’époque, le Premier ministre envisageait de minorer de 20% la prime de Noël des ayants droit des départements d’Outre-mer. Une décision très vivement critiquée, notamment par le Parti communiste réunionnais. Finalement, le montant sera exactement le même dans les DOM qu’en Métropole.

152,45 euros pour une personne seule...

Cette année encore, l’opération a été reconduite dans toutes les régions pour un montant égal à celui de 2003. Cette prime s’adresse aux allocataires du RMI et autres revenus de solidarité (allocations spécifiques de solidarité, d’insertion ou d’équivalent retraite). Celle-ci varie selon la situation matrimoniale du prestataire.
Pour y prétendre, les personnes concernées pouvaient s’adresser à la Caisse d’allocations familiales la plus proche de chez elles. Depuis trois ans, la prime de Noël s’élève à 152,45 euros pour une personne seule et 274,41 euros pour un couple avec enfant ou une personne seule avec deux enfants.

"Une misère ajoutée à une misère"

À La Réunion, près de 76.300 personnes sont démunies au point d’avoir droit à ces aides. "Comment vivre avec 379 euros par mois, avec 2.486 francs ? La prime de Noël est critiquée, mais avec 150 euros, ce n’est qu’une misère ajoutée à une misère", déclarait la députée Huguette Bello.
Bien qu’elle ne suffise pas à combler les besoins des érémistes, cette prime représente une véritable contribution à la vie économique de l’île.
À La Réunion, 18 millions 666.391 euros ont été versés en décembre à 75.093 personnes allocataires du RMI selon la Caisse d’allocations familiales. "Un geste de solidarité en faveur des plus démunis", rappelle Liliane Pausé, chargée de communication à la CAF. L’année dernière, ce sont 69.586 personnes qui en avaient bénéficié. Une hausse inquiétante qui s’explique par la montée du chômage.
C’est "une opportunité à reconsidérer chaque année", ajoute t-elle. Et pour ceux qui auront un droit ouvert au RMI au mois de décembre, elle sera versée plus tardivement, au mois de janvier. 1.200 à 1.500 personnes devraient être concernées.

Marie E.

La prime de Noël c’est aussi :

- "Une opportunité à reconsidérer chaque année"
Rien d’acquis donc. Chaque année, le gouvernement décide en fonction de la situation d’accorder ou non une prime de Noël aux érémistes. De même, son montant et les critères pris en compte lors de son attribution peuvent être réévalués.

- "Une prime pour payer les factures"
Lorsqu’en 1999, les chômeurs crient leur mécontentement, ils espèrent ainsi attirer l’attention du gouvernement sur les conditions de vie parfois insoutenables dans lesquelles ils se trouvent. À l’époque, ils demandaient une aide de 3.000 francs. Avec 152,45 euros pour les personnes seules et 274,41 pour celles qui ont des enfants, on est loin de la somme escomptée. Cette prime est d’ailleurs souvent plus utilisée pour répondre à des besoins (payer des factures, acheter de la nourriture...) que pour agrémenter leur réveillon.