Social : À propos du CPE et de la journée du 16 mars

Une déclaration du PCR

16 mars 2006

Depuis 1981, des emplois aidés ont été financés par l’État sous les appellations les plus diverses : SIVP (Stages d’insertion à la vie professionnelle), TUC (Travaux d’utilité collective), CES (les Contrats emploi-solidarité remplaçant), CEC (contrat emploi-consolidé), CEJ (Contrat emploi-jeune).
Tous ces contrats visaient, ainsi que l’affirmait un ancien Premier ministre, à permettre aux jeunes de "mettre le pied à l’étrier". À chaque fois on a eu recours à des emplois précaires mais, 25 ans plus tard, les jeunes n’ont toujours pas été mis en selle.
En 2005, de nouvelles versions de contrats précaires ont vu le jour : CNE (Contrat nouvelle embauche), et maintenant CPE (Contrat première embauche).
L’ensemble de ces contrats, basés sur la précarité, consacre en fait le refus de reconnaître aux jeunes des qualifications souvent acquises au prix de gros sacrifices. La seule innovation, avec le CNE et le CPE, réside dans le fait que, cette fois, on offre ainsi jeunes cerveaux, jeunes bras et compétences aiguisées au secteur privé avec, en prime, le droit de s’en débarrasser du jour au lendemain sans la moindre explication. C’est l’insécurité poussée à son paroxysme.
À La Réunion, plus qu’en métropole, la précarité est en passe de devenir une sorte de "norme". Le Code du travail, déjà mis à mal, risque de n’être bientôt plus que le témoin d’un passé où les relations pourtant conflictuelles entre les patrons et les salariés, finiraient par passer pour idylliques.
À nos yeux, le CPE est inacceptable en ce qu’il met en péril une cohésion sociale déjà fragilisée et qui l’est encore plus à La Réunion du fait de l’actuelle crise sanitaire et de ses multiples répercussions.
Plus que jamais, nous disons que les jeunes formés à La Réunion doivent pouvoir accéder à des emplois stables leur permettant de mettre leurs talents reconnus par des diplômes au service de leur île. Ces jeunes ne doivent pas être condamnés à n’avoir pour perspective qu’un emploi précaire - CPE, etc... - ou d’être contraints au départ. La fuite incessante des cerveaux appauvrit La Réunion alors qu’elle a besoin de toute sa jeunesse, un développement durable permettant à tous de sortir au fur et à mesure de la précarité.
C’est pour cet ensemble de raisons que le PCR s’associe au mouvement de protestation ce 16 mars 2006.

Élie Hoarau,
secrétaire général du PCR

Parti communiste réunionnais PCR

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