Conseiller en insertion professionnelle

Une formation à l’écoute des autres

5 avril 2007

Mardi 4 avril 2007, 18 Conseillers travaillant dans des structures d’insertion (Missions locales, ANPE, ...) ont reçu au CARIF-OREF Réunion leur titre national de “Conseiller en insertion professionnelle”. Cette remise des diplômes vient clôturer deux années de formation.

Titre professionnel de niveau III délivré par le Ministère du Travail, de la Cohésion sociale et du Logement, le titre “Conseiller en insertion professionnelle” s’inscrit dans le cadre d’un dispositif régional de professionnalisation des acteurs de la formation et de l’insertion, coordonné par le CARIF-OREF Réunion.

24 Conseillers en exercice ont suivi cette formation, sous la Direction d’une équipe constituée de formateurs de l’IRTS (Institut Régional du Travail Social).

La remise des titres s’est fait en présence de :

Mme Denise Delorme, Vice-présidente de la Région Réunion,
Mme Monique Girier, Directrice de l’IRTS,
M. Harry Payet, Président du CARIF-OREF Réunion


Témoignages

Quelques lauréats

• Sergio Narayanin - Mission locale Nord, stagiaire de la 2nde promotion (2004-2006)

La Mission locale est un espace d’intervention au service des jeunes. Chaque jeune accueilli bénéficie d’un suivi personnalisé dans le cadre de ses démarches. Les structures d’accueil doivent apporter des réponses aux questions d’emploi, de formation mais aussi sur le logement ou la santé. M. Narayanin travaille à la Mission locale Nord et a choisi d’apporter son témoignage sur son parcours de formation...

Pourquoi avoir choisi la formation CIP ?

- La volonté de me professionnaliser après 1 an d’expérience, d’être plus efficace, d’une part, et l’évolution des contextes démographiques, sociaux, économiques ainsi que la succession des politiques publiques d’insertion ont été les deux éléments déclencheur pour m’engager dans un processus de formation longue.

L’apport du CIP

La formation m’a apportée des connaissances et de la méthodologie spécifiques au métier de Conseiller en insertion professionnelle : des références théoriques (C. Rogers, A. Lothellier, Ph. Labbe entre autres) et des méthodes d’accompagnement des publics en difficultés d’insertion professionnelle (diagnostic de la situation, construction d’un parcours d’insertion professionnelle, mise en relation des publics vers les entreprises).

Mais je retiens personnellement la capacité d’analyse et de réflexivité que demande ce métier. A chaque personne accompagnée correspond une situation particulière, le Conseiller en insertion professionnelle doit donc faire une analyse globale de la situation de la personne en prenant en compte plusieurs dimensions, familiales, scolaires, économiques, culturelles, psychologiques... Capacité de réflexivité également, car je me suis questionné sur mes pratiques professionnelles, ma place dans la structure, dans l’accompagnement, et donc en tant qu’acteur de changement. Cette réflexivité s’est produite tout le long de la formation grâce aux intervenants mais aussi aux échanges fructueux entre les collègues de la promotion et les autres professionnels de l’insertion en général.

Comment envisagez-vous la capitalisation dans la pratique professionnelle ?

- Je me suis donné un objectif cette année : continuer à mettre en pratique les acquis (connaissances et méthodologie) et surtout prendre le temps d’expérimenter certains outils non encore utilisés jusqu’à présent.

J’envisage aussi d’approfondir certaines connaissances par la formation modulaire. Enfin, je projette de suivre une formation pour devenir responsable de structure de l’insertion à moyen terme. La formation CIP sur 2 années a été pour moi un processus de transformation efficace et agréable.

• Edwige Marimoutou, stagiaire de la 2nde promotion (2004-2006)

Pourquoi avoir choisi de suivre la formation CIP ?

- J’ai choisi de suivre cette formation pour les raisons suivantes : pour me professionnaliser en tant que conseiller, car j’exerçais déjà le métier sans en être qualifiée, avoir le titre. La formation allait me permettre de savoir si j’étais une bonne conseillère et que ma pratique était bonne. Faire la formation me permettait aussi de me conforter dans mon choix de métier, de me confirmer.

Que vous a-t-elle apportée dans votre pratique professionnelle ?

- La formation m’a apportée de la technique, plus de savoir-faire et de savoir être, tel que les techniques d’entretien, l’accueil, la gestion de conflit, la mise en œuvre d’un projet, comment analyser la demande, le besoin des personnes en accompagnement ou en suivi. Comment analyser la posture d’un individu (analyse transactionnelle), etc...

Comment envisagez-vous la capitalisation de cette formation dans votre pratique professionnelle ?

- Tous ce que j’ai acquis comme pratiques et savoirs professionnels va me permettre d’être plus compétente et répondre aux attentes des employeurs.

• Sylvie Fontaine, stagiaire de la 2nde promotion (2004-2006)

La volonté de suivre la formation de Conseiller en insertion professionnelle a émergé en 2003 lorsque j’occupais un poste d’Animatrice en Insertion en “emploi jeune” au sein d’une structure para-municipale.
Je souhaitais me professionnaliser sur ce métier car j’avais appris “sur le tas” les activités d’un conseiller en insertion. Aussi, après avoir été avisée auprès du CARIF-OREF de l’existence de la formation, sans vaciller, j’ai saisi l’opportunité qui se présentait de me positionner.
Je ne le regrette vraiment pas. Car en passant par la professionnalisation, j’ai pu favoriser mon recrutement par la Mission locale et pérenniser aujourd’hui mon emploi.

Plusieurs raisons m’ont motivée à suivre cette formation :

- Lever le nez dans le guidon

- Etre reconnue

- Obtenir un titre professionnel validant les compétences inhérentes au métier

- Assurer mon avenir professionnel

- Echanger et confronter mes pratiques avec d’autres professionnels de l’insertion

- Améliorer mes pratiques et développer des compétences

- Avoir des apports théoriques

Accompagner les personnes en difficulté dans leur parcours d’insertion sociale et professionnelle constitue le cœur de notre métier. L’accompagnement est un concept et une pratique qui ne s’improvise pas. La relation duale conseiller/jeune a pris une autre tournure, d’autant plus que j’ai compris l’importance de modifier notre regard, de considérer l’usager comme une ressource et non comme un problème, d’adopter des attitudes favorables à l’échange, de co-construire avec l’accompagné son parcours.

Au terme des 2 années de formation, j’ai pu prendre conscience de mes limites, de lever certaines appréhensions, de rester dans une remise en question quasi permanente pour continuer à améliorer mes pratiques.


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