Une ouverture en marche du 11ème FSM

8 février 2011, par Céline Tabou

Des milliers de marcheurs se sont donné rendez-vous au centre de Dakar, au Sénégal, pour ouvrir le (FSM) Forum social mondial, qui se tient du 6 au 11 février. Contrepied annuel des forums réunissant les hauts responsables occidentaux dans des sites luxueux, le FSM se veut alternatif au capitalisme et porteur de nouvelle idée de développement et d’expansion des pays en voie de développement.

Venus des quatre coins du monde, paysans, syndicalistes, hommes politiques et activistes ont arpenté les rues de la capitale sénégalaise, aboutissant par les discours de personnalités, dont le président de la République de Bolivie, Evo Morales, qui a estimé que la présence massive d’altermondialistes était un message d’opposition à l’impérialisme nord-américain.

« Je fais partie de ceux qui ont été formés et éduqués dans les mouvements sociaux. Je ne suis pas là en tant que chef d’État, mais en tant que leader syndical », a annoncé à l’assistance Evo Morales dans l’enceinte de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ce dernier a ajouté : « En Afrique, vous avez connu la domination, nous l’avons également vécue en Amérique latine. Mais c’est à travers le combat de résistants qui ont parfois donné leur vie que nous avons recouvré la liberté », a-t-il scandé devant la foule.

L’éducation, une nouvelle alternative à la misère

Comme l’a titré l’Agence de presse sénégalaise (APS), l’éducation est présentée comme alternative « pour un autre monde ». Très présentes au Forum, les organisations de la société civile actives dans le secteur de l’éducation et la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) ont pris part à la grande marche de lancement du Forum social mondial dimanche 6 février. « Quand le Forum social mondial dit qu’un autre monde est possible, nous pensons que le principal levier reste l’éducation », a assuré Kader Ndiaye, chargé de programme, qui partage l’avis de la COSYDEP.

« Nous pensons que l’éducation devrait pouvoir porter cette alternative liée au changement pour aller vers un monde nouveau, changer les systèmes, et, de ce point de vue, l’éducation reste le domaine privilégié pour porter ce changement », a assuré le coordonnateur national de la Coalition, Cheikh Mbow, à l’APS. Désirant débattre entre les instances formelles et informelles, la COSYDEP a expliqué que l’important était aujourd’hui de donner à « tous les enfants à besoins spéciaux, aux enfants exclus du système éducatif, ceux qui ont des difficultés d’ordre économique avec les barrières liées aux frais scolaires, aux infrastructures scolaires » la possibilité de recevoir une éducation gratuite.

Les militants ont admis que les institutions étatiques avaient atteint « un seuil de saturation » ne leur permettant plus d’offrir une éducation de qualité pour tous. « Il faut que tous les engagements pris par les États, les organisations de la société civile et les partenaires au développement soient respectés afin que l’Éducation pour tous de qualité soit une réalité », a indiqué Kader Ndiaye.

Céline Tabou


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