Collectif Agir Pou Nout Tout : propositions sur les contrats d’accompagnement et d’avenir

Une responsabilité du gouvernement, une responsabilité locale

19 août 2005

À quelques semaines de la visite ministérielle de François Baroin, ministre de l’Outre-mer, le collectif Agir Pou Nout Tout propose que soit vraiment pris en compte le cas de 45.000 familles réunionnaises, qui vont perdre leurs contrats de travail dès décembre prochain.

À plusieurs reprises, le collectif mené par Jean-Hugues Ratenon a interpellé les pouvoirs publics sur la prochaine disparition des divers dispositifs d’emplois aidés, aggravée par la baisse du pouvoir d’achat. Les familles défavorisées de La Réunion sont aujourd’hui usées par différentes mesures aléatoires, qui n’ont toujours pas fait leur preuve. C’est la raison pour laquelle le collectif Agir Pou Nout Tout continue les propositions, qui ont été par ailleurs soumises à la réflexion des responsables politiques réunionnais.
Le collectif continue d’agir pour l’installation d’un observatoire des prix à La Réunion, comme le prévoit l’article 75 de la loi d’Orientation, une loi toujours pas appliquée 5 ans après son vote. Les 2 collectivités locales se sont vues transmettre chacune une motion, pour que cette loi soit appliquée, puisque loi d’État. Aucune réponse écrite n’est encore parvenue à Agir Pou Nout Tout, mais lors de sa rencontre avec la présidente du Conseil général de La Réunion, Nassimah Dindar, Jean-Hugues Ratenon a reçu la certitude que le ministre sera personnellement mis au courant de cet écart. François Baroin, attendu dans la première quinzaine de septembre, sera sollicité par le collectif. Récemment, Agir Pou Nout Tout initiait une analyse des prix chez 2 grands distributeurs réunionnais, installés par ailleurs dans l’île sœur. Des différences de 400% avaient été enregistrées. De quoi surprendre !

45.000 emplois pour 2006 ?

"Toujours dans la même logique, nous allons transmettre des propositions en ce qui concerne les Contrats d’avenir à travers une motion", déclare Jean-Hugues Ratenon. Nous savons ce collectif très actif pour les questions de l’emploi. "La disparition de près de 45.000 contrats CES-CEC-CIA dès la fin de cette année est difficilement acceptable. Le Contrat d’avenir signé entre le Conseil général et l’État sur le financement de 10.000 Contrats d’avenir pour 2005 doit être respecté", insiste-t-il. Si le collectif souhaite le maintien du dispositif CIA, soit 10.000 contrats au minimum, Agir Pou Nout Tout considère que "le nombre de contrats d’accompagnement à l’emploi doit être au moins équivalent au nombre de contrats existants [NDLR : CES-CEC], soit la création, dès le 1er janvier 2006, de 35.000 contrats d’accompagnement chaque année".
Le gouvernement devra donc être réactif, et créer, comme la loi le prévoit, les emplois promis. Promesse ? Comme pour les Contrats d’avenir. Les mairies disent que cela coûte cher. Agir Pou Nout Tout récuse cette argumentation financière, puisque "le décret du 2 août 2005 ouvre droit à un financement de 90% les 6 premiers mois", précise Jean-Hugues Ratenon. Si l’État participe à hauteur de 5.260,44 euros pour le financement d’une année en Contrat d’avenir pour une personne, tout en ajoutant une aide forfaitaire de 5.100 euros, ce qui correspond au minima activé, cela constitue un montant total de 10.360,44 euros, soit 91% la première année à la charge de l’État. Reste à l’employeur de sortir de sa poche 1.115,88 euros, puisque le coût global représente 11.476,32 euros. À titre de comparaison, le coût d’un contrat CES, pour une année d’activité, correspond pour l’employeur à peu près à 1.300 euros annuel. C’est donc à juste titre que le collectif Agir Pou Nout Tout demande l’application du décret 2005-916 du 2 août 2005 pour les 10.000 Contrats d’avenir promis. Une motion a été transmise directement au ministre de l’Outre-mer, François Baroin.

Des conséquences lourdes pour les Réunionnais

Au cas échéant où l’État se dérobe de ses responsabilités et prouve manifestement l’effet d’annonce pour calmer les ardeurs syndicales pendant 100 jours, les conséquences devraient être par contre délicates à gérer dans les années à venir. Le collectif Agir Pou Nout Tout redoute une aggravation conséquente du clash social. Cela concerne en effet des milliers d’emplois, de surcroît vacants, dans les collectivités, les associations, l’éducation, etc... Outre cela, le collectif craint la disparition de la plus-value sociale générée par les services rendus. Les élus locaux endossent une lourde responsabilité dans ces dossiers. Le collectif prône la concertation entre élus. L’échec dans les négociations pour la recherche de solutions sera lourd en conséquences pour les Réunionnais, déjà avachis par un taux de chômage élevé.

Bbj


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