Remise d’une lettre au préfet pour le maintien des CAE

Une réunion pour l’emploi réunionnais

26 avril 2006

Hier matin, une délégation de président(e)s d’associations, menée par Jean-Hugues Ratenon, adressait une lettre au préfet de La Réunion, Laurent Cayrel. Elle demande la tenue d’une table ronde pour éviter la disparition d’un millier d’emplois utiles dans une société réunionnaise en crise.

Cosignée par le président de la Région Réunion, Paul Vergès, par la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, par le député-maire de Saint-Denis, René-Paul Victoria, le président de l’Association des maires de La Réunion, Jean-Louis Lagourgue et par le président du Collectif Agir Pou Nout Tout, Jean-Hugues Ratenon, cette lettre demande la tenue d’une table ronde, pour que les titulaires d’un CAE (Contrat d’accompagnement à l’emploi) puissent enfin travailler.
Pour cela, le gouvernement de Villepin doit prendre ses responsabilités dans un dossier qu’il a lui-même engagé. Ainsi, ce gouvernement, par ses ministres Jean-Louis Borloo et François Baroin, respectivement ministre de la Cohésion sociale et ministre de l’Outre-mer, doit rétablir le quota des emplois aidés et par la même maintenir les services rendus par ses travailleurs réunionnais.
Espérons que le préfet Laurent Cayrel soit déjà en liaison avec les ministères concernés pour résoudre au plus vite un problème de gestion de l’emploi à La Réunion. Parce qu’il reste des réponses à apporter : le CNASEA n’est plus en mesure de payer les salariés d’associations-employeurs. Quelques mairies empruntent auprès des banques pour pouvoir s’acquitter de ce devoir. Certaines associations ont décidé de ne plus payer leurs charges patronales pour que leurs salariés disposent de leurs salaires. Cette situation n’a que trop duré.
"C’est la première fois que des associations vivent une telle situation", déclare Jean-Hugues Ratenon. "Toutes les mairies sont concernées. Elles aussi ont des CAE. Certaines mairies ont fait des prêts avec la banque. Est-ce que les mairies peuvent tenir longtemps comme cela ?", surenchérit Gérard Agathe, président de l’association Formation, Insertion, Solidarité (FIS).

À quand la table ronde ?

Agir Pou Nout Tout appelle les Réunionnais à soutenir l’ensemble de ces personnels en danger, lors du rassemblement qui se tiendra devant les grilles de la préfecture de Saint-Denis le 3 mai prochain. Espérons entre temps que la table ronde sera tenue et qu’une solution sera enfin trouvée. L’invitation est lancée. La réunion se tiendra, c’est sûr. Même timidement, le directeur de cabinet de Laurent Cayrel a fait apparaître que le préfet ne serait pas contre cette réunion. Espérons encore que cela se fera dans les plus brefs délais. Plusieurs familles sont à l’agonie. Les associations sont déjà en train de rendre l’âme. Cette situation est intenable.
Par ailleurs, il importe aujourd’hui que cette table ronde soit efficiente. "Il nous faut élaborer une réflexion globale sur l’emploi réunionnais. Il faut nous rendre à l’évidence : le secteur marchand à lui seul ne pourra jamais résoudre le problème du chômage à La Réunion", déclarait Jean-Hugues Ratenon. Le secteur de l’économie solidaire doit bénéficier d’un soutien de l’État, comme il s’engageait à le faire au nom de la cohésion sociale.
Pour l’heure, il est vrai que les objectifs sont loin d’être atteints. Le journal “La Tribune” titrait que "Jean-Louis Borloo reconnaît les ratés du contrat d’avenir". Cependant, il ne tarissait pas d’éloges pour son CAE. Et le ministre de concéder une phrase aux journalistes : "La machine a un peu de retard à l’allumage". C’est bien, notre île dispose de fortes pentes. Nous choquerons bien sa machine, jusqu’au jour où l’on pourra changer de moteur. Pour l’heure, faisons avancer l’emploi réunionnais, sans rouler les petites gens. Le 1er mai, Jean-Hugues Ratenon appelle l’ensemble des Réunionnais à manifester à Saint-Denis auprès de l’Intersyndicale.

Bbj


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