Accord à Bois-Rouge, le travail reprend

’Une très belle victoire des travailleurs’

11 septembre 2006

Sept jours de lutte ont permis d’aboutir à des avancées importantes pour les ouvriers de Bois-Rouge.

"Une très belle victoire des travailleurs", c’est en ces termes que Jean-Yves Payet, secrétaire général de la CGTR-Est, décrit la signature de l’accord qui conclut sept jours de grève à l’usine de Bois-Rouge.
Depuis lundi, les travailleurs de l’usine était mobilisés pour faire aboutir plusieurs revendications : lutter contre la précarité et les bas salaires qui touchent les ouvriers saisonniers, et obtenir une hausse des salaires. Durant plusieurs jours, le dialogue social était totalement en panne, avec pour conséquence un arrêt des livraisons de canne à l’usine. Pour tous les planteurs entre Sainte-Rose et Cambaie, les cannes étaient bloquées au champ. Les ouvriers étaient prêt à laisser fonctionner la plate-forme, à condition que des négociations s’ouvrent. De son côté, la direction posait comme préalable à toute discussion la levée du barrage du point de livraison. La première réunion mercredi, sous l’égide du médiateur Alix Séry, s’est d’ailleurs rapidement terminée du fait de cette divergence.
Le lendemain, une nouvelle rencontre a permis d’avancer sur les revendications des travailleurs saisonniers, mais rien sur les salaires. Les travailleurs demandaient que les saisonniers aient droit aux mêmes primes que les permanents, et une hausse de salaire générale d’un euro par heure de travail. La direction ne voulait pas transiger sur cette question, qu’elle estimait réglée par la signature de l’accord NAO en mai dernier. Or, cet accord n’avait recueilli l’aval que d’organisations syndicales minoritaires. La grande majorité des ouvriers de l’usine ne s’y retrouvaient pas, d’ailleurs, 90% d’entre eux ont suivi le mouvement lancé lundi dernier.

Prime de 250 euros

Vendredi, la plate-forme de l’usine était à nouveau ouverte du fait de l’annonce de discussions. C’est ce jour là que s’est noué le dialogue qui s’est prolongé très tard. Les négociations se sont finalement conclues hier à 19 heures, par la signature d’un accord qui signifie la fin du conflit et la reprise du travail dès aujourd’hui.
Pour Jean-Yves Payet, "c’est un accord historique à Bois-Rouge". "Les saisonniers vont avoir le 13ème mois, la prime d’application, les tickets restaurants et la priorité d’embauche pour la campagne suivante", détaille le responsable syndical. D’autres avancées obtenues concernent tous les travailleurs de l’usine. Et de citer notamment "une prime exceptionnelle de 250 euros qui se transformera à terme en prime de début de campagne, une prise en charge de 65% de la mutuelle par la direction".
Pour sa part, la direction de l’usine estime que "l’accord, signé sous l’égide du médiateur désigné par le tribunal, apporte notamment des avancées significatives pour le personnel saisonnier". Elle précise qu’"en contrepartie, les partenaires sociaux se sont engagés à conduire leurs négociations avant le 31mai de chaque année sans aucune remise en cause de nature à perturber le bon déroulement de la campagne sucrière".

Soulagement pour les planteurs

Pour Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER, la signature de cet accord est "un grand soulagement pour les planteurs". Notant que le texte signé hier est porteur d’avancées pour les saisonniers, le responsable syndical demande à ce que dorénavant, "tout soit mis sur la table avant que la coupe commence" afin de ne pas pénaliser les planteurs. Jean-Yves Minatchy rappelle que les grévistes ont eu dès mardi la volonté d’ouvrir la plate-forme de Bois-Rouge, mais que cela n’a pas pu être possible du fait de l’intransigeance de la direction de l’usine au cours des négociations. Estimant que la signature de cet accord est "une très bonne chose pour les deux parties", Jean-Yves Minatchy demande aux usiniers que les cannes qui sont aux champs soient traitées en priorité, "quitte à laisser les planteurs livrer samedi sans quota".
Sept jours de grève ont permis d’aboutir à des avancées pour les travailleurs, "cela montre que la lutte paie", affirme Jean-Yves Payet.

M.M.


Un ministre qui a tout fait pour éviter le dialogue avec les syndicats

Les organisations syndicale CFTC - CGTR - UIR/CFDT - FSU - UNSA - US/Solidaires sont unanimes pour dénoncer la mascarade de concertation qui a présidé à la visite éclair du Ministre de la Fonction publique dans notre département.
Après avoir invité “certains personnels” des 3 Fonctions publiques à une réunion à la Mairie de Saint-Denis, le ministre s’est obstiné à ne réserver aux représentants de nos organisations confédérées qu’une invitation de pure forme à un cocktail à la Préfecture.
Par ailleurs, Monsieur le Ministre de la Fonction publique a décliné purement et simplement la demande que nous lui avions transmise par courrier d’une rencontre avec lui-même pour échanger sur la situation des personnels des 3 Fonctions publiques et son impact sur la situation économique et sociale de La Réunion.
Nos organisations syndicales dénoncent le mépris de ce ministre vis à vis des représentants largement majoritaires des salariés de notre département.
Enfin, nos organisations réitèrent énergiquement leur protestation contre les suppressions de postes dans la Fonction publique.


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